mercredi 15 juin 2016

L’immobilier se met au crowdfunding : profitez-en

Le crowdfunding a le vent en poupe, aussi pour l’immobilier, un secteur pourtant on ne peut plus traditionnel : 38,2 millions d’euros ont été collectés en France en 2016, représentant une hausse de 60% des montants investis. Exemple dans le Nord.
source : Consoglobe
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L'immobilier se met au crowdfunding : profitez-en
Vous avez une brique dans le ventre, comme tant de Français qui souhaitent investir dans la pierre ? Vous avez un peu d’argent à investir, mais pas suffisamment pour acheter un bien immobilier en propre ? En phase avec l’urbanisme participatif, le crowdfunding – le financement par la foule, littéralement – investit désormais ce domaine, loin des projets habituels, mais offrant des perspectives de rentabilité très alléchantes, notamment en cette période de taux bas.
« C’est une façon d’investir autrement : on peut investir sans être obligé de mettre un ticket de 200.000 euros », explique Bruno Duquesnoy, responsable du projet crowdfunding chez Nacarat Immobilier, un acteur national. « Le financement participatif sur un projet permet de faire un investissement, de se sentir promoteur, c’est une belle aventure », ajoute-t-il.

Crowdfunding immobilier : un investissement rentable en 18 mois pour les particuliers

Pour les particuliers, le crowdfunding immobilier offre la possibilité d’investir de manière flexible. Le plancher est bas, avec un minimum requis de seulement 100 euros. La moyenne d’investissement constatée, indique Bruno Duquesnoy, sur les projets Nacarat, est de 1.500 euros, par exemple Le Quai des Canotiers, à Lille, financé avec la plateforme Tributile. Tout le monde peut donc participer.
Avec un retour sur investissement incomparable par rapport au Livret A ou à un plan d’épargne assurance vie : remboursement en un an et demi seulement, alors qu’une assurance vie est bloquée 5 ans, à un taux de 5 à 10 % annuel environ, hors impôts, avance Nacarat.

Exemple

Vous investissez 1000 euros, 6 % vous rapporteront 60 euros, qui viendront s’ajouter à la dernière tranche imposable. Donc un particulier imposé à 15 % aura gagné la première année 51 euros net, autant la deuxième année, et récupérera sa mise, par exemple au bout de 24 mois.

Le crowdfunding immobilier, complément de financement et accélérateur de la ville de demain

Le financement participatif, initialement appliqué aux start-ups et aux projets culturels, fonctionne de trois manières, qui ne sont pas toutes appropriées aux projets immobiliers : le don, en contrepartie de cadeaux plus ou moins symboliques, n’est pas adapté. Le fait de faire des participants des actionnaires d’un projet, ce qui pourrait être le cas avec une SCI, est compliqué et présente des risques. Dernière option, que retienne les promoteurs immobiliers aujourd’hui : c’est une manière pour eux d’emprunter de l’argent souplement auprès des particuliers, sans passer par les banques, et avec moins de contraintes.
C’est aussi le moyen de développer la ville de demain, parce que celle-ci, explique Bruno Duquesnoy, « est collaborative, participative, centrée sur la communication, l’usage », donc le crowdfunding participe de la même philosophie, en général. De plus, en pratique, les particuliers sont investis, sans jeu de mot, d’un attachement et d’une vision forte de ce que doit être l’habitat et les quartiers.
Avec le crowdfunding immobilier, les particuliers cherchent à investir avec du sens. « Ça change la manière de concevoir la profession : on part de l’usage, des habitants, des bailleurs, des entreprises, des artistes, on inclue ceux qui gèrent les potagers… on raisonne différemment », partage Bruno Duquesnoy, enthousiaste de cette « co-construction », qui fait évoluer le métier de promoteur immobilier.
Bruno Duquesnoy ajoute : « Ce qui nous intéresse beaucoup c’est surtout d’être à l’écoute de ce qui se passe et d’être innovant. On attend la création d’une communauté autour de projets que l’on pourra consulter sur la création de nouveaux projets, qui croit en nos valeurs, qui nous suit, et à laquelle on pourra demander : ‘qu’est-ce que vous en pensez, qu’est-ce que vous voulez ?’ ».
Autre bénéfice, « les fonds propres que nous ne réservons pas à une opération en crowdfunding peuvent être reportés sur une autre opération. Nous pouvons alors sortir davantage de programmes et répondre efficacement à la problématique du logement », rapporte Bruno Duquesnoy.

Le crowdfunding immobilier est appelé à se développer

Les grandes plateformes n’ont vu le jour que sur les deux ou trois dernières années, et les quelques dizaines de millions collectés sont marginaux par rapport à un marché de plusieurs centaines de milliards d’euros. « On est juste au début de l’aventure » en déduit Bruno Duquesnoy, qui constate qu’aux États-Unis, « il y a eu des levées de fonds qui se chiffrent en centaines de millions d’euros ».
De nouvelles plateformes se mettent en place, comme Dividom, à Lille, première du genre à se spécialiser dans l’immobilier locatif, et permettant donc de faire des investissements Loi Pinel, ouvrant la voie à la défiscalisation, et avec des taux de rendement de 5 à 12 %. Le crowdfunding appliqué à l’immobilier en est encore à ses balbutiements en France, mais est appelé à se développer.

Crowdfunding immobilier : profitez-en, mais soyez prudents

De nombreuses plateformes permettent aujourd’hui d’investir dans l’immobilier en mode participatif, telles que LymoCrowdimo.frHexagone, Anaxago, Wiseed, et, donc, Dividom. Certaines permettent de devenir actionnaire aux côtés du promoteur, d’autres de souscrire à un emprunt obligataire.
  • Le ticket d’entrée est de 500, 1000 ou 2000 euros, la durée d’immobilisation varie de trois mois à neuf ans en moyenne.
  • Les performances affichées et le fait qu’ils se fassent dans la pierre ne doivent pas faire oublier que ces investissements comportent un risque de perdre son capital.
  • Vérifiez si la plateforme bénéficie bien de l’agrément de l’AMF.
  • Vérifiez bien que l’investissement ne se fait pas via des Sociétés en Nom Collectif (SNC) ou des Sociétés en Participation (SEP), car « dans ce cadre, sans qu’ils le sachent, les investisseurs sont responsables des dettes de la société sur leur patrimoine personnel, au-delà même des sommes investies » prévient Natalie Lemaire, directrice des relations avec les épargnants à l’Autorité des marchés financiers (AMF).(1)

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