mardi 1 décembre 2015

Les députés s'opposent aux brevets sur les animaux

source : 24 heures.ch

Grand ConseilLe parlement vaudois soutient la pétition de la Déclaration de Berne et Pro Specie Rare. Il demande au Conseil d’Etat de faire de même.

«Les agriculteurs ont le droit de choisir les semences qu’ils plantent», a affirmé le député UDC Jean-Luc Chollet, également agriculteur.
«Les agriculteurs ont le droit de choisir les semences qu’ils plantent», a affirmé le député UDC Jean-Luc Chollet, également agriculteur.Image: Jean-Bernard Sieber 
 
A-t-on le droit de déposer un brevet sur une plante ou un animal? Le Grand Conseil a répondu non à cette question, qui a divisé la droite. La majorité des députés ont validé une résolution déposée par la libérale-radicale Véronique Hurni. Résultat: le Grand Conseil demande au gouvernement cantonal de soutenir la pétition déposée au parlement fédéral par les associations Déclaration de Berne et Pro Specie Rara. Une décision prise avec le soutien entier de la gauche, d’une partie des centristes, de certains des libéraux-radicaux et de quelques membres de l’UDC.
Pour Véronique Hurni, le problème est que de grandes sociétés multinationales déposent des brevets pour leurs découvertes dans la nature, sur une plante ou un animal, sans avoir effectué aucune modification génétique.
«C’est le cas par exemple pour un poivron particulier qui résiste à certains insectes cultivé en Amérique du Sud, explique la députée. Une entreprise multinationale a déposé un brevet après avoir identifié le gène qui permet cette résistance, mais qu’elle n’a pas inventée.» Selon Véronique Hurni, cette société a désormais les droits de propriété intellectuelle sur tous les poivrons de cette espèce, qu’ils soient naturels ou sauvages.

Liberté des paysans

Pour le député UDC Jean-Luc Chollet, également agriculteur, cette question remet en cause l’amélioration des techniques agricoles. «Les plantes cultivées aujourd’hui n’ont pas grand-chose à voir avec les légumes d’il y a un siècle, souligne-t-il. Mon père cultivait du blé d’un mètre et demi de haut dans les années 40, pour 2500 kilos par hectare. Mon blé mesure 70cm pour 8000 à 9000 kilos par hectare. Il faut laisser aux agriculteurs le droit de choisir eux-mêmes les semences qu’ils plantent.»
Un argument qui fait bondir la gauche et le centre. «Les brevets sur le vivant ont déjà créé de graves problèmes pour l’environnement, pour l’économie mondiale et pour l’humain», estime la Vert’libérale Claire Richard. Quant au député de SolidaritéS Jean-Michel Dolivo, il parle d’une «tentative de s’emparer de manière licite, mais brutale, des substances vivantes sur terre». Le Vert Olivier Epars pointe du doigt «la manière scandaleuse des multinationales pour s’approprier des substances naturelles». Ce gestionnaire de la réserve naturelle des Grangettes ajoute que «cela a abouti à des milliers de suicides parmi les agriculteurs, particulièrement en Inde».

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