vendredi 18 octobre 2024

 

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    Terrorisme dans le Sahel et le rôle de Washington

    par Mikhail Gamandiy-Egorov

    Le terrorisme dans la région du Sahel est fermement lié à l’implication des régimes otano-occidentaux, washingtonien en tête. Face au rejet de plus en plus massif de la politique néocoloniale occidentale, l’axe des nostalgiques de l’unipolarité n’est même plus en mesure de cacher sa collaboration active avec les pires groupes terroristes.

    Le temps passe, la méthodologie du camp occidental ne change pratiquement pas. À la seule différence qu’effectivement aujourd’hui, la minorité planétaire n’est plus en mesure à pouvoir nier des faits devenus totalement évidents. Mais ce qui est important également à noter, c’est la distribution des rôles par le maître étasunien vis-à-vis de ses vassaux et marionnettes.

    Après les multiples échecs du système néocolonial de la Françafrique, largement renforcés par les événements de libération dans la région du Sahel, une libération opérée par les forces patriotiques, panafricanistes et partisanes de l’ordre multipolaire international, le camp otano-occidental continue activement de chercher les moyens à prendre sa revanche. Dans l’objectif d’une part à punir les véritables souverainistes et panafricanistes, frapper leurs alliés en la qualité des pays défenseurs et promoteurs de l’ordre multipolaire contemporain, et par la même occasion tenter d’empêcher la suite de la chute des intérêts des régimes occidentaux sur le continent africain dans son ensemble.

    À cet effet, le maître incontesté du bloc otano-occidental, le régime washingtonien, qui au-delà de son vassal hexagonal subit lui aussi le rejet devenu absolument évident, à l’instar des événements au Niger, où les troupes étasuniennes ont été mises à la porte au même titre que celles de l’Hexagone, tente de reprendre les choses en main. Et en ce sens, la politique washingtonienne a plusieurs orientations dont il faut faire mention.

    Premièrement, l’Alliance-Confédération des États du Sahel (AES), représente un véritable os dans la gorge pour la minorité planétaire occidentale. Un fait aujourd’hui indiscutable, au vu du positionnement véritablement panafricaniste et dans le cadre de l’alliance avec le bloc de la multipolarité du côté des nations de l’AES, à savoir du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

    Deuxièmement, pour tenter de nuire aux ambitieux projets de l’Alliance-Confédération des États du Sahel, le régime washingtonien s’appuie d’une part sur ses derniers sous-traitants africains, principalement dans certains pays d’Afrique de l’Ouest. Mais au-delà de ces derniers régimes sur le continent africain ouvertement axés sur l’Occident, Washington s’appuie fortement sur ses vassaux des régimes français et ukrainien.

    Dans le cas de l’Hexagone, sur son réseau de barbouzes qui opèrent toujours sur le sol africain, ainsi que sur la propagande hexagonale, dont la fonction est de contribuer à mener une guerre psychologique à l’encontre des États africains souverains et pro-multipolaires, dont bien sûr ceux de l’AES. En passant, une propagande qui n’hésite plus à afficher ouvertement son soutien au terrorisme international. Pour l’anecdote, le même terrorisme que le régime hexagonal prétendait combattre depuis plusieurs années.

    Quant à l’autre vassal, en l’occurrence le régime kiévien, lui a été confiée la part la plus sale, plus exactement celle de travailler en étroite coordination avec les réseaux terroristes opérant dans le Sahel comme dans d’autres régions du monde, notamment au Moyen-Orient. Au passage, les pires groupes terroristes, y compris affiliés à Al-Qaïda, tellement longtemps pourtant présentés par l’establishment occidental comme le mal absolu. Pas très étonnant d’ailleurs connaissant la nature ouvertement terroriste de l’actuel régime ukrainien et de ses parrains.

    En parlant d’ailleurs à nouveau de propagande, l’hexagonal Le Monde tente de présenter la chose comme d’un soutien de l’Ukraine aux «rebelles». Encore une fois, des terroristes que les troupes du régime hexagonal prétendaient combattre, évidemment sans aucun succès à l’appui, durant de longues années, au Mali comme à d’autres endroits de la zone sahélienne, mais qui désormais sont devenus de simples «rebelles».

    D’un autre côté, faut-il en être surpris ? Surtout pour tous ceux qui avaient activement suivi les événements de la guerre en Syrie. Lorsque les pires terroristes, affiliés à Daech comme à Al-Qaïda, n’étaient plus si mauvais dans l’image de la propagande occidentale, du moment qu’ils combattaient les autorités syriennes et le président Bachar al-Assad.

    Globalement parlant, c’est ce schéma qui est aujourd’hui appliqué par le régime washingtonien pour tenter à repositionner le néocolonialisme occidental dans la région du Sahel et le continent africain. Régimes vassaux mis à contribution, barbouzes hexagonales et européistes, campagnes de propagande et de diffamation, ainsi que et tout simplement l’utilisation de réseaux terroristes en vue de tenter à maintenir le chaos dans un espace qui se bat avec l’aide de ses alliés pour la sécurité et la stabilité.

    Face à cela, les nations de l’AES appliquent les bonnes réponses. Mobilisation internationale pour dénoncer les méthodes terroristes de l’axe de la minorité planétaire, les mesures adéquates de limitation de la propagande occidentale, poursuite du travail actif dans la sphère militaro-sécuritaire avec les alliés dignes de ce nom, en premier lieu la Russie, prise de contrôle sur les ressources naturelles stratégiques. Sans oublier la participation aux processus géoéconomiques contemporains, en collaboration avec les pays BRICS.

    Et bien qu’il y ait aussi l’ambivalence de certains pays voisins comme l’Algérie, dont le pouvoir adopte une rhétorique semblable à celle de la propagande occidentale en direction de l’AES, et particulièrement du Mali, le tout en critiquant de plus en plus la présence du partenaire russe dans la région sans réellement remettre en question celle de l’ex-colon français. De même qu’en accueillant à bras ouverts les représentants militaires du régime étasunien, dont l’implication dans la région n’est elle aussi aucunement critiquée par le pouvoir algérien actuel, néanmoins l’Alliance-Confédération des États du Sahel ira jusqu’au bout de ses objectifs, avec le soutien de ses alliés.

    Aussi, quant à ceux qui pratiquent l’ambivalence, ils devraient faire attention à ce que le scénario libyen qui leur était préparé, mais a dû être ajourné par les régimes otano-occidentaux en raison de leur défaite en Syrie, ne leur soit finalement appliqué comme cela était prévu par ses instigateurs. Et la question qu’ils devraient aussi se poser – est si le partenaire, dans le passé stratégique, ayant barré la route aux propagateurs occidentaux du chaos, sera cette fois-ci disponible lorsque le besoin se fera sentir.

    Mikhail Gamandiy-Egorov

    source : Observateur Continental

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