samedi 6 juillet 2024

 

 200 kg de matières premières sont nécessaires à la construction d’un seul smartphone

Robin des Toits

Au cas où vous l'auriez oublié:



200 kg de matières premières sont nécessaires à la construction d’un seul smartphone
















Quel est le vrai poids d’un smartphone ? Si les objets que l’on balade dans nos poches au quotidien font rarement plus de 300 grammes, il nécessite en réalité l’extraction de beaucoup, beaucoup plus de matières premières.
Nos smartphones sont des vraies mines d’or. Au sens littéral. Chacun de nos ordinateurs de poche contient une toute petite quantité d’or. Le métal précieux est en effet nécessaire à la construction et au bon fonctionnement de certaines des puces qui animent nos téléphones, comme beaucoup d’autres métaux. D’après une étude de SystExt (Systèmes Extractifs et Environnements), nos mobiles contiennent plus de 50 matériaux différents qui pèsent chacun lourd dans l’empreinte carbone globale de nos mobiles.


Une extraction de minerai complexe et nocive

Selon l’Ademe, il faut environ 200 kilos de matières premières pour produire un seul smartphone. L’or, le tungstène ou l’étain ne se trouvent effectivement pas à l’état pur dans la nature. Ils ne sont présent qu’en faible quantité dans certaines roches minières. Récupérer quelques grammes de minerai utilisable nécessite donc d’extraire d’importantes quantités de roches qui seront ensuite raffinées pour extraire la substantifique moelle nécessaire au bon fonctionnement de nos téléphones.

Selon Frédéric Bordage, fondateur du collectif Green IT, la quantité de matière première nécessaire à la fabrication d’un smartphone se calcule aisément puisqu’elle est de 500 fois son poids environ. Si on plonge encore un peu plus dans les entrailles de la bête, "pour une puce électronique de 2 grammes, il faut 32 kg de matière première, soit 16 000 fois son poids", indique le spécialiste.
La course au renouvellement menée par les constructeurs et la frénésie d’achats de produits neufs ont donc des conséquences très concrètes sur l’épuisement des sols, de la biodiversité et des terres rares. Le processus de raffinage en lui-même fait d’ailleurs appel à des composants chimiques toxiques pour la nature et pour l’homme. Ajoutez à ça les polémiques sans fin sur les conditions de travail effroyables dans les grandes zones minières du Congo et vous obtenez un cocktail social et écologique catastrophique.
 

Le recyclage, fausse solution

L’extraction des matières premières n’est d’ailleurs pas la seule activité épuisant la planète. La production et la gestion de la fin de vie d’un smartphone nécessitent l’utilisation d’environ 106 m³ d’eau. Le gros de ce volume est utilisé au moment de la fabrication des puces pour « nettoyer » les wafer de silicium contenant les semi-conducteurs.

Malheureusement, le recyclage des 50 et quelques matériaux utilisés dans nos smartphones et un doux rêve. Si des progrès sont faits çà et là, « la complexité de la composition des smartphones et des alliages qu’ils contiennent rend impossible le recyclage des appareils en fin de vie », note l’association SysExt. Le taux de recyclage fonctionnel (qui préserve les caractéristiques utiles du matériau) des quelques métaux recyclable est de l’ordre de 50 % d’après un rapport des Nations unies.

Corentin Béchade 
https://www.lesnumeriques.com/telephone-portable/le-chiffre-200-kg-de-matieres-premieres-sont-necessaires-a-la-construction-d-un-seul-smartphone-n222880.html
 

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