Elon Musk fait de la chasse à la pédopornographie sa priorité sur Twitter
Ce lundi 21 novembre, le nouveau propriétaire de Twitter Elon Musk a envoyé un message clair sur son réseau social : "priority #1" (priorité n°1) à la lutte contre la diffusion de contenu à caractère pédopornographique. Avant son rachat, le réseau social s’était fait épingler à plusieurs reprises pour son manque de diligence dans le retrait d'images et de vidéos incluant des éléments constitutifs d'abus sexuels sur mineurs. L'objectif du nouveau dirigeant de la plateforme est de faire de Twitter un espace où la parole est libre, mais pas de liberté dans l’illégalité : Twitter sera aussi un espace où l’on fait la chasse aux atteintes aux droits fondamentaux des enfants.
La passivité de Twitter sur la question de la diffusion de contenu pédopornographique
Les entreprises américaines sont légalement tenues de signaler les contenus à caractère pédopornographique à la NCMEC - National Center for Missing and Exploited Children (Centre national pour les enfants disparus et exploités) sous peine d’une amende pouvant atteindre les trois cent mille dollars.
Le réseau social Twitter s’est pourtant fait épingler à plusieurs reprises pour son manque de diligence au sujet de la lutte en question.
Récemment par exemple, en janvier 2021, l’application a refusé de retirer des vidéos montrant un adolescent de 13 ans engagé dans des actes sexuels. Ce jeune garçon, désormais âgé de 17 ans, avait décidé de dénoncer le chantage dont il a été victime trois ans auparavant. Un délinquant sexuel s’était d’abord fait passer pour un camarade de classe et lui avait demandé de partager avec lui des photographies. Ce dernier a ensuite menacé l’adolescent de révéler les clichés compromettants à son entourage et sur Internet si la victime ne continuait pas de lui fournir du contenu à caractère sexuel. En 2019, le maitre chanteur a fini par mettre ses menaces à exécution et publié les vidéos sur Twitter. La victime, alors âgée de 16 ans, a signalé les contenus illicites par le biais du dispositif de signalement de la plateforme. Bien que l'adolescent ait communiqué ses documents d'identité avec l'équipe en charge de sa demande, la preuve du fait qu'il soit mineur au moment de l'incident n'a pas suffi à établir une infraction aux règles de la communauté. Le contenu n'a pas été retiré. La mère de l'adolescent a alors été obligée de demander l'intervention du département de la Sécurité intérieure américain pour forcer le réseau social à prendre les mesures nécessaires.
Autre affaire relayée par la presse : toujours en 2021, l’Inde a déposé plusieurs plaintes à l’encontre du réseau social pour "disponibilité de contenu à caractère pédopornographique diffusant des abus sexuels sur enfant".
Place au concret
Seulement trois semaines après son acquisition de Twitter, Elon Musk a pris des initiatives concrètes pour lutter contre le fléau des contenus audiovisuels avec abus sexuels sur mineurs sur la plateforme.
Dans un tweet publié le lundi 21 novembre, le nouveau dirigeant avait laissé comprendre que la protection de l'enfance constituait une cause qui lui tenait particulièrement à cœur :
"Mon premier enfant est mort dans mes bras. J'ai senti son dernier battement de coeur - je n'ai aucune aucune indulgence envers ceux qui utiliseraient la mort des enfants pour le profit, la politique ou la gloire".
Il y a donc du nouveau sur Twitter, et Eliza Bleu - victime rescapée du trafic sexuel d'enfants, devenue avocate et militante pour la cause de la protection des mineurs en ligne - s'en est réjouit dans une série de tweets publiés le 20 novembre.
Premièrement, une option de signalement spécifique à la protection des enfants a été ajoutée. Auparavant, pour effectuer ce genre de signalement, il fallait passer par un formulaire séparé et difficile à trouver dans les différents paramètres de l'application, rappelle-t-elle.
Deuxièmement, les trois plus gros hashtags utilisés pour identifier du contenu pédopornographique sont désormais déréférencés.
Selon The Verge Magazine, un rapport interne à Twitter issu de l'équipe en charge de la modération de contenus à caractère sexuel - la "red team" qui comprenait 84 employés - avait conclu en avril 2022 que "Twitter ne peut pas détecter avec précision l'exploitation sexuelle des enfants et la nudité non consentie à grande échelle". Toujours selon The Verge Magazine, les employés interrogés déclarent que les dirigeants du réseau social étaient au courant des problèmes des contenus d'exploitation sexuelle des enfants et des limites de leur logiciel de détection, mais "Twitter n'a pas engagé suffisamment de ressources pour détecter, supprimer et empêcher les contenus préjudiciables de la plateforme".
Un manque d'intérêt qui a de quoi interroger sur la volonté réelle de la plateforme à vouloir lutter contre les contenus à caractère pédocriminels. Durant la pandémie de Covid-19, l'oiseau bleu a pourtant démontré sa pleine capacité à identifier, censurer ou bien “fact-checker“ les contenus qui allaient à l’encontre de sa "politique en matière d'informations trompeuses sur le Covid‑19". Aussi, comme le souligne le conférencier et essayiste Idriss Aberkane dans un tweet publié le 21 novembre, alors que la moitié des employés du réseau social ont été licenciés, "[Elon Musk] a déjà fait davantage en deux semaines avec ses 50 personnes [en matière de lutte contre la pédocriminalité]".
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