(L'avenir de l'enseignement français. note de rené)
Au Royaume-Uni : un enseignant sur dix contraint de trouver un second job pour "continuer à manger"
Nombre de professeurs outre-Manche, asphyxiés par la hausse des prix, sont contraints de prendre un deuxième job, voire un troisième, pour faire face à leurs charges.
Par Stéphanie Bascou Capital.fr
Publié le 27/11/2022 à 10h32
Avec une inflation à 11%, le Royaume-Uni est entré en récession, et les conséquences sociales ne cessent d'être décrites dans la presse britannique. Cette fois, ce sont les enseignants qui sont l'objet d'une attention toute particulière. Selon des chefs d'établissements et le syndicat d'enseignants NASUWT interviewé par The Guardian, dimanche 27 novembre, un enseignant sur dix a outre-Manche un deuxième emploi, voire un troisième, parce que son salaire ne couvre pas ses dépenses mensuelles. Malgré une augmentation générale des salaires de 5% - jusqu'à 8,9% pour les nouveaux enseignants - beaucoup ont un second job pour "continuer à manger" dans un contexte de hausse des coûts, résument nos confrères. À la fin de l'école débute pour nombre d'entre eux une deuxième journée : certains conduisent des taxis, d'autres commencent un service dans un bar.
Oliver Taylor, professeur de physique dans une école du sud de Londres, a pour sa part choisi de réparer des voitures et de donner des cours particuliers. "Mon salaire me donne l'impression d'être totalement sous-évalué", explique-t-il à nos confrères. "Je suis un très bon professeur et j'enseigne une matière où il y a d'énormes pénuries, mais je ne gagne tout simplement pas assez pour joindre les deux bouts." Sa situation est loin d'être un cas isolé, à en croire Garry Ratcliffe, le directeur général de Galaxy Trust à la tête de neuf écoles dans le Kent. Ce dernier donne pour exemple des enseignants de ces établissements qui donnent des cours particuliers, qui dansent le week-end dans un restaurant grec, qui travaillent comme ouvrier agricole ou comme serveur dans un bar. Et pour que les choses soient bien claires, il ne s'agit pas de petits boulots pour financer des vacances ou des loisirs, mais pour "continuer à manger", précise-t-il.
Outre une banque alimentaire pour les familles des élèves, le responsable a aussi mis en place un placard à nourriture gratuite d'urgence à destination de ses enseignants, afin que "tous ceux qui sont dans le besoin puissent se servir sans être jugés". L'armoire serait réapprovisionnée tous les jours. "Nos membres disent qu'ils sont épuisés par le fait de travailler plus pour gagner moins", déplore Patrick Roach, secrétaire général de la NASUWT, interviewé par le média britannique. "Beaucoup d'entre eux arrivent à peine à s'en sortir et se demandent combien de temps encore ils peuvent se permettre de continuer à enseigner." Cette situation est loin d'être limitée au corps professoral. Vendredi 25 novembre, on pouvait lire dans la presse qu'un hôpital sur quatre organisait, outre-Manche, des banques alimentaires pour... le personnel soignant, un chiffre donné par NHS Providers, le représentant des groupes hospitaliers britanniques. Une infirmière expliquait à l'AFP : "On est épuisés. On en a marre. On a besoin d’une augmentation pour vivre."
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