mardi 1 novembre 2022

 (J'aime bien lorsque l'Otan dit préparer la guerre pour préserver la paix en transformant l'europe en cible nucléaire majeure. note de rené)


Otan : Washington veut accélérer le déploiement des nouvelles armes nucléaires tactiques B-61-12 en Europe

Alors que l’exercice nucléaire « Steadfast Noon », mené par l’Otan, touche à sa fin, la Russie a lancé le sien qui, appelé Grom 22, vise à vérifier l’état de préparation de ses forces stratégiques en cas d’attaque nucléaire. Ainsi, le 26 octobre, sous la supervision de Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, deux missiles balistiques intercontinentaux ont été tirés. Et des bombardiers Tu-95 « Bear » ont également été impliqués.

Évidemment, au regard du contexte en Ukraine, de telles manoeuvres prennent un relief particulier, d’autant plus que M. Poutine a aveti, à plusieurs reprises, qu’il utiliserait « tous les moyens à [sa] disposition » pour défendre « l’intégrité territoriale » et « l’indépendance » de la Russie.

Quoi qu’il en soit, l’exercice « Steadfast Noon » concerne notamment les alliés impliqués dans les plans nucléaires de l’Otan. Pour rappel, ceux-ci reposent sur des bombes nucléaires tactiques B-61, mises à la disposition de cinq pays [Italie, Allemagne, Belgique, Turquie et Pays-Bas] par les États-Unis, selon le principe dit de la double clé.

En clair, il revient aux pays hôtes de fournir les chasseurs-bombardiers susceptibles d’emporter des B-61 tandis que le contrôle de celles-ci [et donc leur code d’armement] relève exclusivement des forces américaines.

En 2012, les États-Unis ont lancé le développement d’une nouvelle version de la B-61, à savoir la B-61-12 LEP. Sa production a débuté en 2021, « après plus de neuf ans de conception, de développement, de qualification et de production de composants », selon le américain de l’Énergie [DoE]. Et elle doit se terminer en 2026 au plus tard.

À la différence de celles qu’elle doit remplacer [les B-61-3, B-61-4, B-61-7 et B-61-10, dont certaines sont en service depuis les années 1970], la B-61-12 peut être utilisée soit en mode « guidé », grâce à « kit » monté à l’arrière, soit en mode « non guidé », c’est à dire qu’elle est larguée par « gravité » au-dessus de l’objectif.

Selon les plans initiaux, la B-61-12 LEP devait commencer à être livrés aux pays de l’Otan concernés à partir de 2024. Or, selon le site américain Politico, et compte-tenu de la situation sécuritaire en Europe, marquée par la guerre en Ukraine, Washington a décidé d’accélérer ce calendrier.

En effet, citant un câble diplomatique américain ainsi que deux sources « proches du dossier », Politico avance que les premières B-61-12 seraient livrées à partir de décembre prochain.

« Cette décision […] survient dans un contexte de tensions accrues, avec la menace russe d’utiliser une arme nucléaire en Ukraine et l’idée que les Occidentaux doivent en faire davantage pour dissuader Moscou de franchir cette ligne », souligne Politico. Et d’ajouter : « Le message que sous-tend l’envoi des premières bombes en décembre s’adresse peut-être davantage aux alliés européens qui se sentent particulièrement vulnérables face à la Russie ».

Même si la B-61-12 doit être plus « fiable », cette annonce ne changera pas grand chose à la situation actuelle étant donné que seuls le F-15 Strike Eagle, le bombardier B-2 Spirit et le F-35A sont qualifiés – ou en passe de l’être – pour emporter cette nouvelle bombe nucléaire. Plus précisément, il s’agit des seuls appareils pouvant l’utiliser en mode guidé.

Or, parmi les cinq pays hôtes, l’Italie et les Pays-Bas reçoivent progressivement les F-35A et F-35B qu’ils ont commandés tandis que tandis que l’Allemagne et la Belgique attendent les leurs. Pour autant, les chasseurs-bombardiers en service au sein de leurs forces aériennes [Tornado et F-16] pourront toutefois emporter la B-61-12, mais en mode « non guidé ». À noter que les bombes stockées sur la base d’Incirlik [Turquie] seraient réservées au seul usage américain.

Selon son nouveau concept stratégique, adopté lors du sommet de Madrid, en juin dernier, l’Otan assurer que « l’objectif fondamental » de sa capacité nucléaire est « de préserver la paix, de prévenir les actions coercitives et de décourager toute agression ».

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