jeudi 4 mars 2021

 (OK, le mot génocide est lâché, maintenant, il faut trouver le coupable, moi, je parie sur big pharma avec l'implication de l'institut Pasteur français. note de rené)


Ottawa accuse Pékin de génocide: la Chine furax, «les relations étaient déjà au plus bas»

CANADA
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Par   source : Sputnik
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Les relations entre Pékin et Ottawa se sont encore détériorées depuis que le Parlement canadien a adopté une motion dénonçant un «génocide» contre les Ouïgours. Selon Gordon Houlden, directeur du China Institute à l’université de l’Alberta, si le Canada n’adopte pas une posture moins idéologique, le conflit peut s’éterniser. Entrevue.

«Tellement hypocrite et méprisable!» Ce sont les mots choisis par l’ambassade chinoise au Canada pour qualifier l’adoption à la Chambre des communes d’une motion dénonçant un «génocide» contre les Ouïgours et «d’autres musulmans turciques». La motion a été adoptée par l’ensemble des partis le 22 février 2021 à Ottawa, mais le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ainsi que les membres de son gouvernement, se sont abstenus.

«Les faits sont incontestables. Un génocide est en cours. Le Canada ne devrait pas se soustraire à la responsabilité qui lui incombe […]. Le Canada doit faire preuve de leadership. Il doit prendre position», a tonné Michael Chong, le député conservateur chargé de présenter la motion aux parlementaires.

En octobre 2020, un comité rattaché aux Communes avait déjà conclu qu’Ottawa devait «condamner la détention illégale et injuste» de Ouïgours.

L’ambassade chinoise évoque des «manipulations politiques»

La motion a suscité une réaction de l’ambassade chinoise dès le lendemain:

«La plupart des députés canadiens qui soutiennent la motion ne sont jamais allés au Xinjiang ni même en Chine. Ils se sont livrés à des manipulations politiques sur des questions liées au Xinjiang sous le prétexte des droits de la personne, dans une tentative d'ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et en essayant de gagner du capital politique sur le dos de la Chine.»

Professeur de science politique et directeur de l'Institut chinois de l’université de l’Alberta, Gordon Houlden rappelle au micro de Sputnikque les relations entre les deux pays se trouvaient déjà dans une mauvaise passe. D’une part, en raison de l’arrestation en 2018 à Vancouver de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou; d’autre part, en raison de l'arrestation par les autorités chinoises des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor. L’arrestation des «deux Michael», tels qu’on les désigne dans la presse canadienne, est considérée comme des représailles à l’arrestation de Mme Wanzhou.

​M. Houlden a travaillé trente-quatre ans pour le compte des Affaires étrangères canadiennes. Les postes qu'il a occupés l’ont notamment mené à La Havane, Hong Kong, Varsovie et Pékin.

«L’adoption de la motion a provoqué la colère de la Chine et entraîné une forte réaction négative de la part du ministère des Affaires étrangères chinois. Nous assistons à une nouvelle détérioration des relations bilatérales qui étaient déjà au plus bas. Le Canada et la Chine n’ont pas eu d’échanges de qualité depuis plus de deux ans», déplore le professeur de science politique.

Histoire de jeter un peu plus d’huile sur le feu, la motion incriminée demande aussi au gouvernement de faire pression sur le Comité international olympique pour qu’il relocalise les prochains Jeux d’hiver prévus à Pékin en 2022. Début février, des élus fédéraux et provinciaux québécois avaient préparé le terrain à cette initiative en adressant leur demande au Comité international olympique.

Politique étrangère: le Canada pas assez pragmatique?

Selon notre interlocuteur, le gouvernement canadien peinerait à comprendre la politique étrangère de l’empire du Milieu. Gordon Houlden estime qu’Ottawa gagnerait à développer une politique plus réaliste envers la Chine, qui se laisserait peu impressionner par les grands discours sur les droits de l’homme:

«La Chine d’aujourd’hui suit une politique étrangère très pragmatique et calcule minutieusement ses intérêts. Les intérêts canadiens ne sont pas absents de la politique étrangère canadienne, mais il y a aussi une forte dose de valeurs politiques dans la relation du Canada à la Chine. […] Si une relation bilatérale se trouve dans une impasse, et c’est maintenant le cas, un changement de cap peut être nécessaire», suggère-t-il.

Malgré l’ampleur du problème, les relations commerciales entre les deux pays sont encore loin d’être compromises, souligne notre interlocuteur. Depuis l’arrestation de Meng Wanzhou, de grandes entreprises canadiennes comme Olymel disent éprouver des difficultés à intégrer le marché chinois, mais le bilan global n’est pas négatif:

«Contrairement au cas de l'Australie, les relations commerciales du Canada avec la Chine n'ont pas encore été sérieusement affectées. Les exportations canadiennes vers l’empire du Milieu ont augmenté de plus de 8% en 2020, tandis que les exportations vers d'autres économies en 2020 ont diminué de près de 13%», précise le directeur de l'Institut chinois de l’université de l’Alberta.

La politique d’Ottawa face à la Chine est-elle une spécificité canadienne? Pas vraiment, à en croire Gordon Houlden. Le Canada doit constamment tenir compte de la position américaine dans le dossier chinois, observe-t-il:

«Le Canada entretient une relation triangulaire complexe avec les États-Unis et la Chine, mais notre sécurité et nos intérêts économiques sont beaucoup plus étroitement liés à Washington. C'est une caractéristique durable de la politique étrangère canadienne. Lorsque la relation entre les deux géants se détériore, comme au cours des deux dernières années, nous en ressentons les effets», conclut-il.

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