Thaïlande: les ambitions chinoises sur le fleuve Mékong
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En Thaïlande, le fleuve Mékong fait l’objet des convoitises de Pékin à cause de son emplacement stratégique. Les tentatives de contrôle de ce cours d'eau par la Chine provoquent l’inquiétude et parfois même la résistance des communautés locales.
Le Mékong, en Asie du Sud-Est, c’est plus qu’un fleuve, c’est la « Mère Rivière » comme on dit en thaïlandais. Près de 70 millions de personnes en dépendent pour vivre, que ce soit de la pêche, des transports, de l’énergie produite par le fleuve. Le Mékong est une part essentielle des cultures locales, des croyances, des rituels et il prend sa source dans les hauts plateaux de l’Himalaya, au Tibet, une zone dont le contrôle est d’une importance stratégique pour Pékin, avant de dévaler vers la province chinoise du Yunnan et de venir irriguer toute l’Asie du Sud-Est.
Le Mékong, c’est 800 kilomètres au Laos, 500 kilomètres au Cambodge et seulement 97 kilomètres en Thaïlande, mais c’est là que les Chinois rencontrent la plus forte résistance à leurs ambitions.
Des ambitions commerciales
Pour la Chine, le fleuve permettrait le passage d’énormes bateaux, des cargos de plus de 500 tonnes, pour servir leurs intérêts commerciaux. La Chine exporte énormément de biens manufacturés vers cette région ; au retour, elle importe des fruits, de l’huile de palme et pour cela il faut effectuer des opérations de dragage, c’est-à-dire creuser le lit du fleuve pour le rendre plus profond et supprimer les rapides.
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Les écologistes préviennent que ce chamboulement de l’écosystème détruira les lieux de la reproduction des poissons. La Chine fait d’autant pression pour voir ces négociations aboutir qu’un couloir fluvial par le Mékong permettrait de faire passer des navires militaires jusqu’en mer de Chine, un territoire sous tension que se disputent âprement la Chine, le Vietnam et les Philippines.
Des dégâts sur l'écosystème bien avancés
Pékin contrôle déjà largement le flux de l’eau grâce à une dizaine de barrages installés en amont du fleuve, les pêcheurs locaux dépendent donc directement du bon vouloir des autorités chinoises. Les stocks de poissons se sont déjà effondrés, certaines espèces ont disparu et la retenue des sédiments par les barrages provoque une salinisation des eaux qui menace d’engloutir le delta du Vietnam.
Au Laos et au Cambodge, deux voisins plus pauvres, donc plus arrangeants, les travaux sont déjà bien engagés. La Thaïlande résiste, mais pendant combien de temps ? Les associations n’ont que peu d’espoir dans ces négociations sur les ressources naturelles, disent-elles, la Chine finit toujours par l’emporter.
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