Manifestation au Panama : « Les travailleurs ne peuvent pas porter le fardeau de la crise COVID-19 ».
Manifestation contre la réforme libérale du code du travail au Panama
Les travailleurs se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale. Les dirigeants syndicaux ont dénoncé ce que ce projet de réformes « cache »
Les syndicats ont protesté devant le Parlement du Panama et en plusieurs points du pays contre un projet de loi en cours de discussion par les législateurs qui permettrait d’assouplir temporairement les normes du travail en pleine pandémie de COVID-19.
« Nous, les travailleurs, ne pouvons pas supporter le fardeau de la crise COVID-19. Non aux réformes du Code du travail », résume une banderole portée par deux des plus de 400 manifestants qui se sont rassemblés devant le bâtiment législatif.
Convoqués par différents syndicats, tels que le combatif Sindicato Único de los Trabajadores de la Construcción y Similares (Suntracs), les gens ont défilé en criant des slogans depuis le Parque Porras, situé au centre du pays, jusqu’à l’Assemblée nationale (AN), où le projet de loi 354 est en cours de discussion et qui a déjà passé le premier des trois débats.
Tous (tes) en lutte contre le virus de la corruption
Les travailleurs se sont concentrés devant le bâtiment du Parlement panaméen pour improviser un rassemblement au cours duquel les dirigeants syndicaux ont dénoncé ce qui est « caché » dans l’initiative juridique présentée à l’AN par le ministère du travail et du développement du travail (Mitradel).
Le projet prévoit que les 15 mesures qu’il comporte, telles que la réduction de la journée de travail et le montant de la prime annuelle extraordinaire dite du treizième mois, entre autres, seront en vigueur jusqu’au 31 décembre.
Une centaine de policiers ont gardé les locaux législatifs pendant la manifestation, qui s’est déroulée pacifiquement avec une participation féminine importante, tandis que dans d’autres régions du pays, il y a eu également une mobilisation des travailleurs pour rejeter le projet de loi.
« En d’autres termes, dans chaque province, les gens humbles, honnêtes et travailleurs sortent pour s’opposer aux réformes du travail, et exigent que le gouvernement (Laurentino) Cortizo fournisse une vie digne et au moins une prime de 500 dollars US pour résister à la barrière sanitaire (pour empêcher COVID-19) de se transformer en famine », a déclaré à Efe Saúl Méndez, le secrétaire général de Suntracs.
Les syndicats ont toujours soutenu que la prime mensuelle accordée par le gouvernement aux familles touchées par la crise, la première de 80 dollars et depuis ce mois de juillet de 100 dollars, ne suffit pas et n’atteint pas tous ceux qui ont perdu leurs revenus.
Méndez a souligné que les travailleurs se sont mobilisés toute cette semaine au niveau national, même dans la province pauvre de la jungle de Darién.
Le dirigeant des travailleurs de la construction a critiqué la « mauvaise gestion » et la « mauvaise direction » que le gouvernement a donné à la crise sanitaire générée par la pandémie « dans laquelle des milliers d’hommes et de femmes ont perdu la vie », et qui a également, selon lui, conduit à une situation socio-économique grave affectant les travailleurs et leurs familles.
En ce sens, il a dénoncé qu’avec la loi 354 « l’intention est de voler les pauvres pour donner aux riches avec une philosophie perverse, la même que celle des 40 dernières années.
Méndez a averti que même si le Parlement approuve le projet de loi dans les trois débats réglementaires, Cortizo le sanctionnera, en fera une loi et le publiera au Journal Officiel pour qu’il entre en vigueur « le peuple résistera parce que c’est une lutte de résistance ( ?) non seulement avec cette mobilisation mais avec tout ce que nous allons continuer à faire contre la politique de la faim mise en œuvre ces mois-ci et aggravée par COVID-19 ».
Traduction: Romain Migus pour le site Les 2 Rives
La source originale de cet article est La Estrella de Panama
Copyright © Romain Migus, La Estrella de Panama, 2020
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