mardi 4 août 2020

(Ah, oui, ils n'étaient pas au courant chez sanofi, comme c'est bizarre, même après les premiers signalements de leurs médecins à la botte ? Dans les supermarchés, les produits présentant un risque sanitaire sont retirés du marché, pourquoi pas pour big pharma, elle est au dessus des lois ? note de rené)


Scandale de la Dépakine : Le laboratoire français Sanofi mis en examen pour « homicides involontaires »

MEDICAMENT Ce médicament est soupçonné d’avoir provoqué des malformations chez plusieurs dizaines de milliers d'enfants


20 Minutes avec AFP
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Une boîte de Dépakine (image d'illustration).
Une boîte de Dépakine (image d'illustration). — LODI Franck/SIPA
Les laboratoires français Sanofi ont été mis en examen pour « homicides involontaires » dans l’enquête sur la commercialisation de l’antiépileptique  Dépakine, a annoncé l’entreprise ce lundi. Sanofi avait déjà été mis en examen en février pour« tromperie aggravée » et « blessures involontaires ».
C’est en 2016 qu’une enquête avait été ouverte auprès du tribunal judiciaire de Paris, à la suite d’une procédure à l’initiative de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) : représentant 4.000 personnes dont la moitié des enfants malades, elle s’appuyait sur 14 cas de mères ayant reçu de la Dépakine lors de leur grossesse. La molécule en cause, le valproate de sodium, est commercialisée depuis 1967 sous la marque Dépakine par Sanofi, mais aussi sous des marques génériques.

Sanofi conteste

Elle est prescrite aux personnes souffrant de troubles bipolaires, mais présente un risque élevé de malformations congénitales sur le fœtus si elle est prise par une femme enceinte. Malformations, autisme, troubles ORL : les effets peuvent être dévastateurs pour certains enfants ayant été exposés in utero.
« Sanofi Aventis France a respecté ses obligations d’information et conteste le bien-fondé de ces poursuites », réagit lundi le groupe dans une communication à l’AFP. Il indique avoir « saisi la chambre de l’instruction afin de contester sa mise en examen » et met en avant le fait que « l’ensemble de ces éléments ne préjuge en rien de la responsabilité du laboratoire ».
Aucune autre information n’est donnée par Sanofi sur les éléments ayant conduit à cette nouvelle mise en examen, révélée ce week-end par Le Monde. Selon le quotidien, « l’information judiciaire vise désormais à déterminer si le laboratoire peut être tenu responsable de la mort en 1990, 1996, 2011 et 2014, de quatre bébés âgés de quelques semaines ou quelques mois, dont les mères, au cours de leurs grossesses, avaient pris de la Dépakine ». Pour l’Apesac, « Sanofi doit assumer sa part de responsabilité », a déclaré lundi à l’AFP l’avocat de l’association Me Charles Joseph-Oudin.

Entre 15.000 et 30.000 enfants handicapés

Selon l’avocat de l’Apesac, « la prochaine étape procédurale devrait être la mise en examen de l’agence du médicament pour blessures et homicides involontaires ». Il affirme qu’un total de 1.402 familles – soit environ 2.500 enfants – ont contacté l’association. En juillet, la justice avait pour la première fois reconnu la responsabilité de l’Etat, ainsi que celle de Sanofi et de médecins, dans les effets dévastateurs de l’antiépileptique Dépakine, le condamnant à indemniser des familles d’enfants lourdement handicapés.
Selon cette décision prise par le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis), l’Etat avait été condamné à indemniser les trois familles requérantes, dont cinq enfants aujourd’hui âgés de 11 à 35 ans, lourdement handicapés. Leurs mères avaient continué à prendre cet antiépileptique durant leur grossesse sans se douter des effets irréversibles sur leurs bébés. Au total, le nombre d’enfants handicapés à cause du valproate de sodium est estimé à entre 15.000 et 30.000, selon les études.
Parallèlement à d’autres procédures judiciaires en cours sur ce scandale, 516 dossiers de victimes directes ont été déposés à l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), et 952 dossiers en tant que victimes indirectes, soit les parents, frères et sœurs.

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