Carbios, une entreprise française, veut recycler le plastique « à l'infini »
Publié le 13 août 2019 à 17:10 - Mis à jour le 16 août 2019 à 11:09
Le secret de cette start-up du Puy-de-Dôme ? Faire appel à une enzyme. Lumière sur une invention spectaculaire promise à un bel avenir.
Si le plastique est si problématique, c’est notamment parce qu’il est très résistant, qu’il a une durée de vie gigantesque et qu’il peut encombrer et polluer notre environnement pendant plusieurs siècles avant de disparaître. Mais imaginez que cette matière, que l’on retrouve partout, devienne subitement recyclable à l’infini ? Voilà qui changerait tout, et c’est précisément l’ambition d’une start-up française dont l’invention est pleine de promesses.
Cette entreprise s’appelle Carbios. Située dans le Puy-de-Dôme, elle a mis au point un procédé permettant, grâce à une enzyme dont la nature reste un secret, de recycler le polyéthylène téréphtalate (PET) autant de fois qu’on le souhaite. Or, le PET représente à lui seul 75 millions des 335 millions de tonnes de plastique produites chaque année dans le monde (source : Sciences et Avenir).
Alain Marty, directeur scientifique de Carbios, cité par Sciences et Avenir :
« La grande innovation de Carbios est d’utiliser une enzyme, un matériel biologique, qui va dépolymériser le plastique (…) On peut dépolymériser 97% du PET en seulement seize heures. On obtient un plastique zéro déchet. »
Les monomères issus de cette première étape sont ensuite récupérés, purifiés et réutilisés, permettant ainsi la production de nouvelles bouteilles ou de nouveaux vêtements…
Carbios, sur son site :
« Pour la première fois dans l’histoire de l’industrie des matières plastiques, il devient possible de recycler à l’infini des déchets plastiques en nouvelles matières plastiques, et de le faire sans tri sophistiqué préalable en tirant profit de la sélectivité naturelle des enzymes. »
Une méthode originale et pointue qui ringardiserait le recyclage traditionnel par procédé thermomécanique, qui consomme énormément d’énergie et réduit les performances du plastique.
Alain Marty :
« L’idée, ce n’est plus de se baser sur du pétrole pour produire du plastique mais de produire du plastique à partir de déchets, à l’infini. Ainsi, l’industrie du plastique va rentrer dans le cycle vertueux de l’économie circulaire. »
Une perspective plus que séduisante…
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