(Washington) La sénatrice américaine Elizabeth Warren, étoile montante de la primaire démocrate pour désigner l’adversaire de Donald Trump en 2020, a légèrement dépassé l’ancien vice-président Joe Biden selon un sondage, une première pour cette progressiste portée par une campagne de terrain dynamique et très à gauche.
       
  •  
CYRIL JULIEN
AGENCE FRANCE-PRESSE via La press.ca
Avec 27 % d’intentions de vote chez les électeurs et sympathisants démocrates, Mme Warren devance de deux points M. Biden, qui caracolait en tête jusqu’ici, selon cette étude d’opinion publiée mercredi par l’université américaine Quinnipiac.
« Bien que ce soit dans la marge d’erreur, c’est la première fois qu’un candidat autre que M. Biden possède un avantage numérique dans la primaire depuis que Quinnipiac a commencé à poser la question en mars », indique l’université dans un communiqué.
Elizabeth Warren, 70 ans, est en progression quasi constante depuis son entrée en lice, grâce à une campagne de proximité qui l’a menée dans 27 États et à Porto Rico, où elle a fait « plus de 60 000 selfies » avec ses partisans, selon son équipe de campagne.
Sa promesse de « réparer un système » américain qui a selon elle abandonné la classe moyenne et ne profite qu’aux riches, rencontre aussi un large écho dans l’opinion. Plusieurs points de son programme - une taxe sur les très riches, une assurance santé universelle - la classent pourtant très à gauche.
Elle a également fait bonne figure dans les trois premiers débats entre candidats à la primaire. Le prochain aura lieu mi-octobre en Ohio.
« Elle génère beaucoup d’enthousiasme comme candidate potentielle » pour le scrutin de novembre 2020, explique Quinnipiac, alors que la moitié des démocrates souhaitent que le prochain président fasse de grandes réformes, même difficiles à mettre en œuvre.  
M. Biden, au contraire, pâtit des interrogations sur son âge (76 ans) après avoir multiplié les dérapages qui alimentent le doute sur sa capacité à supporter une longue campagne électorale.
Mais le centriste bénéficie toujours d’un grand capital sympathie, de son image de modéré capable de battre le républicain Donald Trump et du fort soutien des Noirs.

Garder le cap

Les deux candidats n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.
Derrière eux, le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders pointe à 16 %, devant le jeune maire de South Bend Pete Buttigieg (7 %) et la sénatrice de Californie Kamala Harris (3 %).
Aucun autre des candidats n’atteint les 2 % d’intentions de vote, selon l’enquête nationale menée sur 1337 électeurs entre le 19 et le 23 septembre.
La sénatrice du Massachusetts avait déjà dépassé l’ancien vice-président de Barack Obama dans l’État-clé de l’Iowa, le premier à voter en février, selon un récent sondage du journal Des Moines Register, Mediacom et CNN.
Elle mène aussi de deux points (27 % contre 25 %) devant Joe Biden au New Hampshire, autre État à voter en février, a indiqué mardi l’Université Monmouth.
Elle « continue à être plus forte à chaque sondage », estime Patrick Murray, directeur des enquêtes à Monmouth. « Elle semble grappiller des soutiens à travers tout l’échiquier, aux dépens de MM. Biden et Sanders », dit-il.
En Californie, fief des démocrates libéraux, la sénatrice est largement en tête avec 29 % d’intentions de vote, contre 20 % pour Joe Biden.  
Pour garder ce cap, une grande campagne publicitaire télévisée et en ligne est prévue dans l’Iowa, le New Hampshire, le Nevada et la Caroline du Sud, qui voteront en février, selon son équipe.
Donald Trump, en campagne pour un second mandat, a défendu mercredi son bilan et balayé tout risque de défaite. « Beaucoup de gens ne veulent pas le dire mais ils souhaitent voter pour Trump », a assuré le président, qui serait victorieux d’un duel face à Joe Biden mais perdant contre Elizabeth Warren en novembre 2020, selon le site RealClearPolitics.