Taux : Donald Trump lance une nouvelle charge contre la Fed
- 0
Le président américain a une nouvelle fois reproché à la Fed de relever trop vite ses taux d'intérêts, considérant que l'inflation modérée aux Etats-Unis ne justifiait pas de resserrer rapidement la politique monétaire.
(Boursier.com) — Donald Trump a une nouvelle fois critiqué la Réserve fédérale, mardi, estimant qu'elle relevait ses taux d'intérêts directeurs trop rapidement. Le président américain a jugé l'inflation minime aux Etats-Unis, malgré une croissance économique soutenue, et a estimé qu'une telle configuration ne justifiait pas de relever les taux aussi vite.
"Eh bien, j'aime quand les taux d'intérêt sont bas", a ainsi déclaré Donald Trump à des journalistes à l'extérieur de la Maison Blanche. "La Fed fait ce qu'elle juge nécessaire mais je n'aime pas ce qu'elle fait parce que nous avons une inflation vraiment maîtrisée et beaucoup de bonnes choses se produisent", a-t-il ajouté. "Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'aller aussi vite".
Donald Trump craint que la croissance américaine soit ralentie par la Fed
"Ce qui est aussi très important, de mon point de vue, c'est que les chiffres (ndlr : de croissance) que l'on sort battent des records", a poursuivi Trump. "Je ne veux pas qu'on freine ça, même un petit peu, surtout quand il n'y a pas de problème d'inflation".
La Fed reçoit mandat du Congrès pour faire en sorte que l'inflation et le chômage soient bas. L'inflation mesurée par les prix de détail est supérieure à 2% et le taux de chômage est tombé en septembre au plus bas depuis 49 ans à 3,7%.
Ce n'est pas la première fois que Trump fait part de ses préoccupations face à une banque centrale qui s'est lancée dans un cycle de resserrement monétaire mais il a dit mardi qu'il n'en avait pas parlé personnellement avec Jerome Powell, le président de l'institut d'émission, expliquant qu'il "aime rester en observateur".
Les taux américains à 10 ans au plus haut depuis la mi-2011
La semaine dernière, les taux d'intérêts se sont brusquement tendus sur les marchés obligataires, notamment à la suite d'un discours très positif de Jerome Powell sur l'économie américaine, qui a laissé penser que la Fed pourrait accélérer le rythme de ses hausses de taux. Il avait ajouté que la Fed était très attentive au risque de surchauffe de l'économie, précisant qu'elle pourrait même monter ses taux directeurs au-delà de ses niveaux neutres (ni encouragement, ni frein à l'économie), même si on en est encore loin, a-t-il conclu.
Le 26 septembre dernier, la Fed a relevé ses taux directeurs pour la 3ème fois cette année pour les porter entre 2% et 2,25%, et a retiré de son communiqué le terme "accommodant" qui désignait sa politique monétaire depuis près de 10 ans. Jerome Powell avait alors souligné la vigueur de la croissance et du marché de l'emploi aux Etats-Unis, ainsi que la modération de l'inflation, qui devrait demeurer proche de l'objectif de 2% que s'est fixé la banque centrale américaine.
Une quatrième hausse d'un quart de point du taux des "fed funds" semble se profiler de façon quasi-certaine pour la réunion de décembre, suivie de 3 autres hausses en 2019 sauf accident conjoncturel.
Depuis une semaine, les taux des emprunts d'Etat américains (T-Bonds) à 10 ans ont flambé de 14 points de base pour atteindre 3,21% mardi soir, au plus haut depuis la mi-2011.
(Le resserrement du crédit va conduire à la hausse des taux d'intérêt impliquant la faillite des entreprises les plus fragiles. Tous les taux non fixes entamant le début d'une crise. Pas encore celle de la finance, mais, avec une action déstabilisatrice sur l'économie réelle. La FED devrait travailler sur la dette, mais, elle n'est que l'organisme des plus grandes banques privées qui justement l'entretienne et la nourrissent. C'est son statut qui devrait être révisé. note de rené)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire