Une enzyme dévoreuse de plastique découverte par hasard
Une étude publiée dans les comptes-rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS) relaie une découverte fortuite qui pourrait résoudre la pollution au plastique représentant plus de huit millions de tonnes déversées chaque année dans les mers et océans de la planète.
Des scientifiques ont récemment découvert une enzyme mangeuse de plastique. Cette trouvaille suscite un grand espoir pour résoudre le problème environnemental majeur de la pollution des océans.
Une enzyme capable de détruire le plastique découverte de façon fortuite
Sans le vouloir, des chercheurs américains et britanniques ont conçu une enzyme capable de détruire le plastique à une vitesse accélérée. Les scientifiques de l’université de Portsmouth au Royaume-Uni et du Laboratoire national des énergies renouvelables du département américain de l’Énergie (NREL) ont publié, lundi 16 avril 2018, leur étude sur une bactérie découverte au Japon il y a quelques années, l’Ideonella sakaiensis. Cette découverte pourrait régler un problème majeur de pollution environnementale.
En effet, pour rappel, chaque année, plus de huit millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans de toute la planète. L’augmentation de cette pollution inquiète quant à son impact sur la santé des hommes, des animaux et sur l’environnement plus généralement. Malgré des efforts en matière de recyclage, la grande majorité des plastiques peut perdurer pendant plusieurs centaines d’années.
L’enzyme modifiée détruit le plastique en un temps record
L’objectif initial de l’équipe américano-britannique était de comprendre le fonctionnement de l’enzyme PETase, en découvrant sa structure. Les scientifiques ne s’imaginaient pas l’améliorer en l’étudiant.
Et pourtant, en ajoutant des acides aminés sur la structure de l’enzyme découverte au Japon, en 2016, les chercheurs ont pu observer un changement inattendu de son comportement. Cette dernière s’est ainsi mise à décomposer plus rapidement le plastique. L’enzyme ainsi modifiée permet de détruire en seulement quelques jours le plastique PET. Un temps record, bien loin des années voire des siècles, que met actuellement le plastique pour se détruire à l’air libre.
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« La chance joue souvent un rôle important dans la recherche scientifique fondamentale et notre découverte n’y fait pas exception », a commenté John McGeehan, professeur à l’école de sciences biologiques à Portsmouth, lors de la publication. « Bien que l’avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu’il reste de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d’une solution de recyclage pour cet amas de plastique en constante croissance et dont personne ne semble considérer l’importance ».
Les scientifiques ont désormais l’intention d’améliorer les performances de l’enzyme mutante, dans l’espoir de pouvoir un jour l’utiliser dans un processus industriel de destruction des plastiques.
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