Les Pays-Bas de nouveau mis en cause sur la pêche électrique.
En lutte contre la pêche électrique, l’ONG Bloom a déposé une nouvelle plainte contre les Pays-Bas au nom de l’absence de publication des aides à la pêche entre 2007 et 2014, une obligation dans l’UE. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
La pêche électrique ravage la faune marine, en provoquant brûlures, ecchymoses et déformations du squelette. Mais elle serait de surcroît fortement subventionnée par le gouvernement néerlandais. Bloom a en effet levé un lièvre de plus en montrant qu’Amsterdam est le seul exécutif à ne pas avoir communiqué à Bruxelles le montant des subventions accordées à sa flotte entre 2007 et 2014 au titre du Fonds européen pour la pêche (devenu Fonds européen pour les affaires maritimes). C’est pourtant une obligation prévue par le règlement du 26 mars 2007.
Curieux hasard
Curieux hasard, c’est précisément pendant cette période que les 84 licences de pêche électrique ont été accordées aux Pays-Bas. « À cette époque, les chalutiers traditionnels étaient en faillite à cause de leur consommation élevée de gasoil et voilà qu’apparaît la solution de leurs problèmes : le courant électrique ! Lorsqu’ils sont électrocutés, les poissons sortent du sédiment comme du pop corn, rappelle Claire Nouvian, présidente de l’ONG. Non seulement les industriels ont obtenu un nombre de licences supérieur au cadre règlementaire (30 % au lieu de 5 % de la flotte) (…) mais tout indique que les Néerlandais ont également réussi à obtenir des millions d’euros d’aides publiques. »
Depuis le 1er août 2015, l’enveloppe néerlandaise est désormais connue : au moins 5,7 millions d’euros de subventions publiques ont soutenu le développement de la flotte industrielle de pêche électrique, dont 3,8 M€ (67 %) provenant de l’UE.
Deuxième plainte
C’est la deuxième plainte que Bloom formule contre Amsterdam, qui détient la plus importante flotte de chalutiers de fond électriques dans l’UE, avec 84 navires opérant dans le sud de la mer du Nord. Une zone où les ressources halieutiques ont fortement régressé au cours des 10 dernières années, en particulier les stocks de soles et de plies. La précédente plainte remonte au 2 octobre dernier, pour le dépassement du nombre autorisé de licences pour la pêche électrique (5 % de la flotte nationale de chalutiers à perche à titre expérimental).
Négociations en cours
Alors que les négociations en trilogue se déroulent actuellement dans l’UE, le Parlement s’est exprimé en janvier pour une interdiction effective de la pêche électrique, avec suppression des dérogations. L’exécutif, lui, plaide pour leur maintien et leur extension.
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