La Jeanne d'Arc palestinienne victime de harcèlement sexuel de la part des enquêteurs israéliens
Pendant qu’ils menaient leur enquête, des agents des forces de l’ordre auraient harcelé la mineure palestinienne Ahed Tamimi jugée et condamnée depuis pour avoir giflé et donné des coups de pied aux soldats de l'armée israélienne, déclare son avocate.
Gaby Lasky, l'avocate d'Ahed Tamimi, l'adolescente palestinienne jugée et condamnée pour avoir giflé des soldats israéliens en décembre dernier, a dénoncé des faits de harcèlement sexuel à l'encontre de sa cliente mineure pendant l'enquête, rapporte la chaîne de télévision 9tv.
Mme Lasky a déposé une requête auprès du ministère de la Justice précisant que l'enquêteur du renseignement militaire qui a interrogé Ahed Tamimi lui aurait dit les phrases du genre:
«Tu as un visage d'ange, les yeux bleus, des boucles blondes» ou «d'autres expressions similaires qui peuvent être considérées comme des manifestations de harcèlement sexuel de la part de l'enquêteur et ce qui a mis ma cliente mal à l'aise».
La requête précise notamment que l'enquêteur du renseignement militaire aurait menacé la mineure en lui promettant d'arrêter ses proches, si elle continuait à garder le silence pendant les interrogatoires.
Le ministère de la Justice a cependant transmis le document en question au service de la police des polices par lequel il a été rejeté sous prétexte que ce service d'inspection interne n'était pas en mesure d'ouvrir une enquête sur des enquêteurs militaires.
Ensuite, l'avocate a envoyé la requête au conseiller juridique du gouvernement, de sorte qu'il «la transmette aux autorités compétentes».
Selon Gaby Lasky, les actions de l'enquêteur témoignent du fait que le système israélien d'application de la loi viole grossièrement les droits des mineurs Palestiniens.
Ahed Tamimi, devenue une héroïne aux yeux des Palestiniens, a été filmée le 15 décembre dernier en train de s'opposer à un officier et un soldat israéliens devant sa maison, dans le village cisjordanien de Nabi Saleh.
Une vidéo de la confrontation la montre en train de gifler l'officier et de frapper le soldat au visage, leur donnant aussi des coups de pieds. Les deux hommes étaient équipés de casque et de tenue de combat et sont restés globalement passifs.
Les soldats israéliens s'étaient déployés pour surveiller une manifestation de Palestiniens, qui a lieu chaque semaine dans ce village, pour protester contre la politique d'Israël en Cisjordanie.
L'adolescente a été inculpée le 1er janvier de plusieurs chefs d'accusation, dont coups et blessures, jets de pierre, incitation et participation à de «violentes émeutes».
Elle a été condamnée fin mars par un tribunal militaire israélien à huit mois de prison.
(En Israël, la torture est pratique acceptée. En général, le viol va avec la torture, pas pour elle spécifiquement, mais, en général, ça va de pair. note de rené)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire