mercredi 21 février 2018

Un message d’alerte géant en pleine forêt de Sumatra (Indonésie)

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 20 Février 2018, 21:29pm
Catégories : #Société
Artiste lituanien, Ernest Zacharevic s’est récemment rendu dans une plantation de palmiers au Sumatra afin de réaliser une œuvre d’art coup de poing dans le but d’interpeller sur la situation des orang-outans dans le pays, victimes de la déforestation. Avec l’aide de la Sumatran Orangutan Society, l’artiste a gravé les trois lettres symboliques SOS au cœur d’un paysage de 20 hectares. Une réalisation impressionnante vue du ciel.
Après un début de campagne remarqué en 2017, Ernest Zacharevic est récemment retourné à Sumatra pour réaliser le prochain chapitre de l’initiative artistique « Splash And Burn », vouée à sensibiliser les consciences au problème de la déforestation et de ses conséquences sur la vie animale. Fresques, sculptures et performances ont fait leur apparition à travers les villes et le vaste paysage de la grande île de Sumatra, en Indonésie. Au sein de cette campagne de sensibilisation, ce sont pas moins d’une centaine d’ONG locales et internationales qui collaborent aux côtés de l’artiste, qui a quant à lui activement enquêté sur le sujet ces deux dernières années, partant à la rencontre d’experts sur le sujet et explorant les environs.
Son idée ? Sculpter un « SOS » géant sur une plantation d’huile de palme de 20 hectares, achetée par un centre local dédié à l’observation et la protection des orang-outans grâce aux recettes collectées par la campagne #SOSsumatra, organisée en partenariat avec la marque de cosmétiques Lush. Lancée en novembre dernier, la campagne consistait en la mise en vente de 14 600 savons écologiques en forme d’orang-outans, symbolisant les 14 600 orangs-outans restant dans la nature à Sumatra.
La performance en elle-même a quant à elle été financée par la vente en édition ultra limitée de la lithographie « Splash and Burn », réalisée par l’artiste. Depuis février dernier, plusieurs artistes internationaux ont, en parallèle, généreusement fait don de leur temps et de leur créativité afin de soutenir le projet, arrivant sur l’île pour exécuter des œuvres à chaque fois en toute discrétion des autorités. Les ravages de l’industrie du palmier et sa précieuse huile font partie des grandes problématiques de notre temps. Pratiquement inévitable, l’huile de palme est effectivement partout autour de nous.
Attirer l’attention en dehors de la haute saison
L’Indonésie est le plus grand producteur mondial d’huile de palme, une huile végétale si omniprésente qu’on la retrouve dans près de la moitié de tous nos produits de consommation, qu’il s’agisse d’un bête shampooing ou de la pâte à tartiner préférée des français. L’utilisation de l’huile de palme est une question controversée depuis longtemps, qui attire beaucoup l’attention des médias dans les moments de crise (dont les grands feux qui ont ravagés l’Indonésie), mais très peu en dehors des périodes de scandales. Chacun retourne à ses consommations habituelles et aucun changement structurel d’ampleur ne pointe le bout du nez.
Ernest Zacharevic, Splash and Burn, Sumatra.
Isaac Cordal, Splash and Burn, Sumatra.
Le travail opéré par Ernest Zacharevic cherche donc à donner une nouvelle dimension au débat sur l’huile de palme. En utilisant l’art comme outil, il espère aborder le fossé qui existe entre la corruption qui entoure cette industrie et la conscience de plus en plus large des consommateurs à travers le monde. Reste donc à savoir ce que les citoyens conscientisés et les autorités comptent faire face à cette froide réalité ?
Avec Splash and Burn, Ernest Zacharevic offre une plate-forme créative aux organisations et ONG qui luttent pour un changement positif. Le résultat artistique, quant à lui, vaut le coup d’œil, et remplit à merveille sa fonction d’invitation à la prise de conscience.
Ernest Zacharevic, Splash and Burn, Sumatra.
Axel Void, Splash and Burn, Sumatra.

(C'est un génocide, en plus qui nous empoisonne à travers l'huile de palme. Du coup, deux victimes, nous les bourreaux et eux, les victimes. note de rené)

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