Le groupe de Visegrad rallie prudemment le projet de consultation citoyenne
Trois des quatre États membres du groupe de Visegrad vont participer au projet de consultations citoyennes d’Emmanuel Macron. Seule la Hongrie réserve encore sa réponse.
Les consultations citoyennes rallient de plus en plus d’États membres. Le 15 février, la ministre française chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a annoncé la participation de 23 pays européens au projet porté par Emmanuel Macron, contre seulement une dizaine début janvier.
Parmi les nouveaux arrivants figure la Pologne, qui aurait récemment confirmé sa participation aux autorités françaises. Avec la Slovaquie et la République tchèque, trois membres du groupe de Visegrad soutiennent donc le projet du président français. La Hongrie, dernier membre du groupe, réserve encore sa réponse.
Les Pays-Bas et la Lettonie sont les deux derniers pays à n’avoir pas répondu officiellement aux autorités françaises. Contactées par EurActiv, les autorités lettones disent néanmoins soutenir l’initiative et être prêtes à y participer.
Annoncées en septembre par Emmanuel Macron dans son discours de la Sorbonne, les conventions démocratiques devaient permettre de recueillir l’opinion des citoyens sur le projet européen. Interrogés sur des questions communes, ces derniers pourraient exprimer leurs « priorités », « préoccupations » et « idées », leurs réponses venant ensuite nourrir « une feuille de route pour l’Europe de demain ».
L’initiative rencontrant peu d’entrain au niveau européen, elle avait été renommée en décembre « consultations citoyennes ».
Dans son principe, le projet semblait peu s’accorder avec la vision des pays du groupe de Visegrad, qui ont à plusieurs reprises marqué leur soutien au maintien d’un rôle fort des États membres, ainsi qu’au respect des identités nationales.
Si ces derniers s’y rallient progressivement, ils évoquent néanmoins ces dernières comme moyen de mesurer leur position.
Interrogés par EurActiv, des représentants des autorités polonaises soulignent ainsi que les consultations citoyennes devront respecter « les pratiques nationales ». Une référence également citée par les autorités hongroises, et qui renvoie à une déclaration commune du groupe de Visegrad sur « le futur de l’Europe », publiée le 26 janvier dernier.
Dans cette déclaration, les quatre pays font valoir qu’il faut « réduire la distance entre les citoyens européens et les institutions basées à Bruxelles ». Ils se déclarent prêts à « engager de vastes consultations publiques sur le futur européen en accord avec les pratiques nationales ».
Négociation sur la mise en œuvre
Tout en adhérant au principe des consultations citoyennes, les pays du groupe de Visegrad ayant confirmé leur participation pourraient ainsi négocier au plus près les conditions de mises en œuvre au niveau national.
Comme l’a indiqué la ministre Nathalie Loiseau, ces dernières seront déterminées par chaque État participant, des réunions rassemblant les référents du projet pour chaque pays devant néanmoins être organisées.
Pour Yves Bertoncini, président du Mouvement Européen France et membre d’un comité d’orientation qui secondera les autorités françaises sur la question, il faudra malgré cette liberté laissée États s’assurer « d’une démarche représentative » entre les États membres. Le spécialiste préconise la mise en place « un questionnaire commun », qui devrait également faciliter l’interprétation des résultats.
Les consultations devraient se dérouler de « mi-avril à mi-octobre », et leurs résultats discutés lors d’un conseil réunissant les États participants en décembre, selon les précisions données par la ministre.
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