La propagande hollywood
Comprendre la propagande demande plus de temps et surtout plus d’efforts que de la gober. SVP prenez le temps de lire attentivement et d’analyser personnellement les points soulevés. Prenez aussi le temps de bien visiter les liens tous importants pour bien comprendre les rouages de la manipulation.
Merci.
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Au préalable, voyez l’émission Enquête de Radio-Canada du 28 septembre 2017 [1]
Après avoir vu l’émission, un ami m’écrit : « Enquête nous présente des éléments troublants sur la torture en Syrie. »
Je lui demande alors : » Quelles sont les preuves qui t’ont le plus convaincu lors de l’émission d’enquête ? «
Mon ami ne pouvait répondre. Rien ne lui venait en tête. Il avait simplement ce sentiment, cette émotion de la torture décrite, mais aucune preuve ne lui venait en tête. Il me dit qu’il devait revoir l’émission.
Il a eu beau revoir l’émission pour déceler ces preuves irréfutables, mais rien. Aucune preuve ne le frappait.
Beaucoup de témoignages, mais aucune preuve fracassante.
En propagande il suffit de dire.
Nul besoin de démontrer ou de prouver ses dires. Les propagandistes affirment «solidement» dire la vérité. Rien n’est plus simple.
Comme le disait Alain Saulnier, directeur de l’information déchu de Radio-Canada et aujourd’hui professeur en journalisme à l’université, « l’une des principales qualités en journalisme, c’est le doute.» (ici, à la fin de l’article [2])
En propagande c’est tout l’inverse, aucun doute n’est permis. Les journalistes faisant de la propagande ne doutent pas. Ils et elles montrent une assurance TOTALE. En propagande il suffit de dire fermement, avec assurance et solidité.
L’émission propagandiste de Radio-Canada nous le démontre clairement.
La propagande doit convaincre la population et balayer tous les doutes possibles.
Les éléments requis pour atteindre ces objectifs sont en premier l’image de crédibilité des propagandistes. Il faut présenter des gens comme étant des experts sérieux et chevronnés. Ici, l’habit fait le moine.
Tout est dans l’habit, la tenue, la physionomie, la voix, l’allure et bien sûr, l’assurance imperturbable, inflexible et solide comme du roc apostolique.
Pour un reportage télévisuel, le traitement hollywoodien, allant du scénario au cadrage en passant par la trame sonore, est le costume requis pour faire bien sentir et avaler ce qu’on veut faire ingérer à l’auditoire.
Le traitement du reportage d’Enquête est éloquent sur ce point.
Dès la première image, on nous plonge dans la sauce émotionnelle.
Sur des images tournées on ne sait quand et on ne sait où, on dit : « Février 2012, Abdelmajeed Barakat a risqué sa vie. »
La mise en scène est saisissante et parfaite. On dirait que Abdelmajeed voit par la fenêtre les manifestations en cours et ces manifestations semblent se dérouler en 2012. On voit une statue de «on-ne-sait-qui» être jetée par terre. On nous présente en flou et coupures rapides une reprise de la fameuse scène fait à Bagdad ou quelques dizaines de personnes avaient déboulonné la statue de Saddam ! Le traitement émotionnel est réussi et il fait appel à notre imaginaire bien imprimé dans nos fibres; celui de la statue déboulonnée du dictateur vaincu par le peuple.
Et v’lan, Abdelmajeed déclare qu’il a été dégouté de voir le mépris que Assad avait envers la vie humaine !
V’lan ! Il suffit de dire ! De dire avec émotion et assurance.
Musique !
Le pire ennemi de la propagande est la réalité.
En 2011 et en 2012, il y a eu en Syrie des manifestations monstres pour dénoncer la propagande occidentale et pour démontrer qu’une forte majorité de la population appuyait le président Assad.
Dès le début on pouvait voir la population syrienne défiler pour dénoncer l’ingérence occidentale et les mensonges véhiculés [3]
Cette photo vaut mille mots ! Elle fut présentée par le journal La Presse. [4]
Des dizaines de documents vidéo nous montrent des manifestations pro-Assad dans toute la Syrie.
On peut voir quelques photos ici [5] nous montrant cet appui populaire indéniable que la propagande occidentale passe sous silence.
On oublie aussi de dire que la Syrie, dès le début, était aux prises avec un terrorisme épouvantable. On décapitait les gens [6], on faisait exploser des édifices, des écoles et on semait le chaos en envahissant des quartiers complets en tuant les gens et en prenant possession de leur demeure.
Décembre 2011
Janvier 2012
Février 2012
Des attentats à la voiture piégée ont secoué la ville d’Alep.
Avril 2012
Juillet 2012
Le ministre syrien de la Défense Daoud Rajha et le beau-frère de Bachar al-Assad tués dans un attentat à Damas. [12]
Août 2012
Hama, Syria: Decapitations by « Muslim Brotherhood » terrorists – Warning: extremely graphic [14]
Novembre 2012
Les faits ont la tête dure et sont l’ennemi juré de la propagande.
Revenons-en au reportage.
La présentation hollywoodienne se poursuit…
Au risque de sa vie, cet homme qui a « découvert » que pour Assad la vie humaine était simplement un « numéro » (1er terme clef de la propagande en cours) a réussi à sortir des documents compromettants (2e terme clef de la propagande en cours) !
Le scénario est mis en place.
L’homme «juste» « tente » de fuir le Pays avec des documents « compromettants », il risque la « torture » et même «la mort» !
VA-T-IL RÉUSSIR ????
Musique.
Le scénario est gros comme tous les scénarios hollywoodiens. Documents « tapés » sur le corps, comme dans les films de James Bond ou de Mission impossible. On voit même encore le « tape » toujours collé sur certains documents. C’est émouvant. Nous en avons le cœur qui bat la chamade !
La pertinence du document importe peu, on dit qu’il est important et compromettant, cela suffit. Nul besoin de s’y attarder plus sérieusement. Mais «l’aventure» vécue par le héros nous prend complètement.
C’est le bon contre le méchant et nous sommes heureux et soulagés de voir qu’il a réussi cette prouesse héroïque malgré les risques ÉNORMES encourus.
La première mission de ce reportage est de bien dorer la crédibilité de la vedette mise de l’avant. Il faut montrer que cet homme en plus d’être extrêmement courageux est aussi un homme sérieux, structuré, réfléchi et bon.
La suite du reportage sert à atteindre cet objectif.
On le voit qu’il consulte et met sous la protection ses précieux documents compromettants sortis au péril de sa vie. Les documents sont toujours secondaires, c’est le sérieux de l’individu qu’il faut montrer.
Le scénario se poursuit.
C’est trépidant. Nous avons en détail son aventure et on peine à tenir sur notre chaise. On en oublie les documents. On sait qu’ils sont compromettants et c’est bien suffisant. D’ailleurs, on les a entrevus. Ils sont en arabe et sont «officiels», c’est évident (sic)! Pourquoi s’y attarder !
La présentatrice conclut ce qu’il faut que l’auditoire comprenne : « Ce n’est pas « n’importe qui » que l’on vient de voir ! » (à 3 minutes du début)
On nous dit que « cet individu travaillait directement sous Bachar al Assad ! » Impressionnant ! Bachar était son patron direct !
Notre journaliste a eu les documents devant elle et elle nous confirme qu’elle s’est vraiment sentie directement «dans» le bureau de Bachar al Assad !
C’est saisissant !
Nous en sommes vraiment remués.
Mais concernant les documents… leur provenance réelle, leurs révélations compromettantes, et surtout leur authenticité… ce n’est pas vraiment important. L’important c’est que l’auditoire comprenne qu’ils sont « explosifs »! Nul besoin de clairement le démontrer. En propagande, il suffit de dire !
Le reportage nous offre des photos « saisissantes » de documents pêle-mêle ! On les voit dans un tas. C’est toujours ainsi lorsque les sbires de Assad sont défaits. Ils déguerpissent et laissent les documents partout. Les rebelles syriens n’ont qu’à se servir ! Étrange tout de même qu’un brave ait risqué sa vie auprès de Bachar le sanguinaire Assad pour en obtenir ! On aurait dû lui dire que sa mission n’était pas vraiment nécessaire. On voit plus loin dans le reportage que l’on ramasse des tonnes de documents compromettants un peu partout.
Le scénario hollywoodien se poursuit.
La validité des documents importe peu (pas), il faut surtout montrer comment ils étaient collés. C’est là qu’on voit encore le masking tape qui a servi à les coller.
La journaliste est totalement estomaquée de voir que «tous ces documents étaient sur lui» Wow !
Wow ! Wow ! La figure de la journaliste dit tout. C’est encore une fois vraiment « saisissant » ! Ça nous prend aux tripes !
La crédibilité, le courage et le sérieux maintenant bien établis, on le fait parler. Il est clair que tout ce que dit cet individu est pure vérité. D’ailleurs, nous sommes dans le bloc « Les passeurs de la vérité » !
Notre journaliste sait sans doute très bien qu’en propagande le doute n’a pas sa place. Il est hors de question pour l’équipe d’enquêteurs de Radio-Canada de soumettre cet individu au polygraphe. C’est un pur, c’est évident et il est clair que cet individu, même s’il le voulait, serait incapable de mentir.
Un peu comme cette jeune fille ici [16], qui a su émouvoir la planète entière pour permettre l’une des premières guerres justes et humanitaires du Moyen-Orient.
Écoutez-la encore une fois [17]. Cette jeune fille émouvante avait aussi le cœur pur ! Mais aurait-elle réussi l’épreuve du polygraphe !?!
Un peu aussi comme ce juste qui brandissait des éprouvettes compromettantes [18] prouvant qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak !
On dit que les documents sont presque tous des originaux ! Qui donc a certifié cette affirmation ?
Pour preuve on voit des signatures «à l’encre verte» ! On le voit clairement (à 6 minutes du début). Impossible de fabriquer de tels documents. On peut facilement imprimer de la fausse monnaie, mais de tels documents c’est « totalement » (sic) impossible (resic).
Le reportage nous dit qu’il est étonnant que le régime si scrutateur de ses citoyens ait engagé ce militant engagé qui manifestait régulièrement (photos à l’appui à 6 minutes 20 du début). On le voit même micro en main pour motiver la foule contre Assad !
Ce passage obligé du reportage sert de protection.
Ces photos où l’on voit «le juste» motiver une foule anti-Assad auraient pu sortir sur internet. Les conspirationnistes auraient alors dit qu’il est impossible que Assad l’ait embauché pour un emploi si sensible sous sa propre direction.
Il fallait donc absolument dire qu’il est «étonnant» que le régime l’ait embauché !
L’affirmation disant qu’il ait occupé ce poste important sous la direction directe de Assad ne peut donc plus être remise en doute. La propagande sait se protéger.
À 6 minutes 50, on nous fait découvrir un autre joyeux luron tout aussi épris de justice. Les manifestations anti-Assad le rendaient léger comme un oiseau, dit-il !
(Les manifestations MASSIVES clairement anti-Assad sont très difficiles à trouver sur internet. Les plans sont toujours rapprochés et on fait croire que le groupe est immense. Dans toutes ces vidéos, la mise en scène est au rendez-vous. Les manifestants arborent de grandes banderoles (souvent en anglais) et brandissent une multitude de drapeaux vert et noir pour servir l’utile image médiatique. Par contre, les manifestations pro-Assad sont tournées en plans éloignés et nous montrent clairement l’ampleur des manifestants. Toutes les manifestations massives sont pro-Assad.)
Le nouveau témoin s’appelle Maxen Alhummada. Un brave qui, dit-on, tournait avec sa caméra dès le début des manifestations.
Étrange que ce brave n’ait pas montré plus en détail ses tournages.
La description du personnage nous émeut grandement. Il avait un très bon emploi dans le pétrole, une famille et même une fiancée ! Mais il ne s’était jamais senti libre ! Là, la musique aidant, ça vient nous chercher totalement. Un peu comme cette Nariyah qui était aussi venue, avec les larmes aux yeux, nous chercher totalement.
En propagande, il faut savoir aller chercher l’émotion des gens. L’Être humain est de façon innée très sensible à la souffrance et au manque de liberté. La propagande sait exploiter ces points sensibles. Radio-Canada nous le démontre clairement.
Le reportage nous montre une de ces vidéos où l’on ne voit rien et où le commentaire doit tout situer parce que le visuel seulement ne nous indique ni l’endroit, ni le moment, ni la circonstance du tournage (à 7 minutes 20 sec.).
Puis on bascule dans les supposés documents officiels sortis par Barakat au risque de sa vie. Des documents qui demandent à recourir à des tireurs d’élite pour tirer sur les manifestants et installer des mesures de répression massives. On nous montre le document en arabe et on suit les directives avec le doigt qui nous montre où c’est écrit.
Mon ami Mohamed peut m’écrire en arabe des centaines de ces documents et je peux y apposer une signature verte. Encore ici, notre équipe d’enquête ne voit pas l’utilité de scruter à fond la véracité de ces documents.
On nous offre des documents qui disent ce que la propagande veut qu’ils disent : « Assad tue son peuple ! » Le refrain propagandiste que l’on entend depuis le début et même depuis la Libye (Kadhafi tue son peuple !)
Nous passons ensuite un cran plus loin. Un «expert» au foulard rouge et à l’assurance sereine nous décrit avec un accent charmant et d’une façon professionnelle et posée ce que nous devons comprendre.
Après le courageux et le plein d’espoir, voilà donc «l’expert» !
Chacun des personnages a la physionomie de l’emploi. La distribution est impeccable.
Encore ici, «l’expert» nous livre «la» vérité. Une vérité presque scientifique !
Reed Brody, surnommé le chasseur de dictateur et porte-parole de Human Rights Watch, est un pur qui œuvre pour le bien, comme tous nos dirigeants qui font les guerres justes et humanitaires. Il est le fils d’un rescapé des camps nazi !
Sa feuille de route est longue ! [19] Il est donc encore une fois impossible qu’un tel type ne travaille pas pour la justice et « la population syrienne », cette population que « la communauté internationale » «oublie» [20] de consulter !
Le chasseur de dictateurs nous dit que les documents sont des preuves parce que les documents ne mentent pas !
Les faux documents n’existeraient donc pas !
L’expert nous l’affirme.
Un document n’a pas de problème de mémoire. C’est bien vrai, les écrits papier restent, mais les documents électroniques disparaissent facilement d’internet si la réalité qu’ils montrent ne correspond pas ou plus à celle qu’il faut maintenir.
Par contre, nous savons tous que les faux documents existent bel et bien et sont fabriquables. La certification de documents par plusieurs experts indépendants est toujours importante. Un point qui échappe totalement à nos enquêteurs radiocanadiens.
Un second expert, Bill Wiley, nous confirme l’importance des «documents» dans un procès. Le reportage tient vraiment à nous faire comprendre que des documents compromettants peuvent être une preuve importante. Ce qui est tout à fait juste. Par contre jamais un mot, jamais un doute sur la certification de ces fameux documents sortis par Barakat «au risque de sa vie» !
L’expert Bill Wiley dit qu’il est apolitique et neutre. C’est donc, encore ici, un pur en qui nous pouvons avoir une totale confiance. Il forge lui-même sa crédibilité avec assurance et flegme imperturbable. On voit que même s’il voulait mentir, il en serait incapable.
Il est à la tête de CIJA (Commission for International Justice and Accountability) [21], un organisme « canadien » « privé » «sans but lucratif» qui ressemble beaucoup à CJA (Center for Justice & Accountability) [22] et à The Newhouse Center for Global Engagementassocié à l’Université Syracuse [23] dont Bill Wiley fait partie sur le Panel Accountability for Atrocity [24].
Des organismes « privés » qui ont visiblement de gros moyens ($$$US$$$).
La présentation de CIJA nous est offerte avec l’épaisse sauce hollywoodienne. On dit que CIJA est une opération «tellement secrète» qu’on ne peut nous dire dans quel pays ils sont ! Il n’y a aucune affiche à leur porte ! C’est saisissant ! On nous fait voir la porte du secret ouverte avec une clef «magnétique» !
Musique et suspens !
CIJA n’a pas de site web. Les documents sont scannés et analysés par des professionnels que Radio-Canada ne peut identifier ! C’est du sérieux. Du trrrès sérieux. Voyez le reportage à 11 minutes du début.
Heureusement, un de ces professionnels accepte d’être démasqué et consent à une première entrevue à la télévision. Il s’agit de Chris Engels. C’est un scoop. On le voit et même on l’entend !
C’est «saisissant» !
Son titre est affiché à la porte de son bureau ! « Dep Director Ops » ! (11 min. 38 sec.) Ouf !
Chris dit que son organisme ne paie ni pour les documents ni pour les témoignages ! Tiens ! Je n’aurais jamais pensé qu’on pouvait payer pour des témoignages !!!
C’est Chris Engels qui a rencontré Barakat et est allé photographier ses documents compromettants sortis au péril de sa vie et qu’il tient dans un coffre-fort contrôlé par le gouvernement Erdogan de Turquie ! Hollywood peut aller se rhabiller ! On nous offre du scénario de haute gamme !
Chris dit que ces documents associés au témoignage de Barakat en font une preuve très percutante. Mais la preuve de quoi ? … On repassera.
On oublie soudainement les documents pour nous redire le baratin classique de la population assiégée, affamée et tuée par le régime qui bombarde surtout les hôpitaux.
Contrairement aux journalistes Russes ou Iraniens ou Syriens, nos journalistes ne sont pas vraiment intéressés à aller rencontrer les gens depuis que Alep est libéré. On préfère nous redire le refrain propagandiste comme si la situation était à pause.
La propagande a pour objectif de déshumaniser celui qu’on veut abattre. Il s’agit de le rendre inhumain et sanguinaire pour que chaque citoyen ait le goût de prendre les armes pour aller personnellement l’abattre. Il faut donc décrire des tortures et des sévices gratuits et inhumains pour que cette campagne de haine contre le dirigeant à abattre soit une réussite.
Voilà l’utilité de ce nouveau personnage qui apparaît à 13 minutes. Une jeune femme sans défense et bénévole à l’urgence d’un hôpital qui a été torturée parce qu’elle soignait les gens ! Elle oeuvrait dans cet hôpital qui fut, dit-on, dix fois ciblé pour satisfaire le plaisir malsain de Assad !
Les sbires de Assad l’ont donc arrêtée dans le but d’avoir les noms des infirmières et des médecins qui travaillaient à l’hôpital ! Hummm ! Un chausson aux pommes avec ça ?
Musique.
La propagande est sans gêne. Le ridicule ne l’empêche pas de beurrer épais.
Le Pays est à feu et à sang et est en guerre contre des fous qui égorgent et qui arrivent de partout en étant armés jusqu’aux dents et Assad veut connaître « le nom » de ceux qui soignent des blessés ! Plus inhumain que ça, on s’appelle dieu ou yahvé ou allah !
Encore ici, le reportage nous tord les boyaux. La pauvre Zen qui visiblement ne ferait pas de mal à une mouche est arrêtée par les sbires de Assad qui veulent lui faire cracher des noms ! Assad voulait savoir où étaient situés les hôpitaux clandestins pour les bombarder !
Faut vraiment que le dictateur sanguinaire ait un surplus de temps de bombes !
Alors qu’il y a des fous partout à abattre pour défendre le Pays, Assad cherche les hôpitaux pour tuer les malades et les médecins ! Je vous le dis, plus inhumain que ça, tu meurs !
C’est ce qu’on appelle «une enquête» à Radio-Canada !
Incroyable tout de même !
Zen était, dit-on, une bonne étudiante universitaire en éducation et voilà que sa vie a basculé dans un enfer. Nous en avons encore une fois la gorge serrée !
Le reportage nous travaille vraiment l’émotion. Tellement qu’on a envie de s’enrôler pour aller abattre ce Assad qui tue non seulement sa population sans défense, mais les médecins qui soignent les gens blessés et malades ! Ce Assad est inhumain ! La musique sous l’histoire épouvantable de Zen nous aide à ingérer notre émotion. Assad est une brute sanguinaire, aucun doute.
ON LE HAIT, ASSAD !
Musique.
Quant à Maxen Alhummada, les sbires de Assad l’ont arrêté, non pas parce qu’il faisait sauter des bombes, mais parce qu’il livrait du lait maternisé ! Oui, du lait maternisé !
On oublie aussi de dire que Assad bombardait les gens lorsque ceux-ci attendaient en file pour obtenir du pain à une boulangerie.
Assad jouit littéralement à tuer des gens qui attendent pour du pain ou qui livrent du lait maternisé. Un chausson aux pommes avec ça ?
Le ridicule ne tue pas. La propagande nous le prouve une fois de plus.
Comme cerise sur le sunday, nous avons un témoignage de torture supplémentaire, offert gratuitement, par Maxen. Il nous décrit les horreurs qu’il a vécues. Il serait intéressant de le soumettre au polygraphe.
On le torture parce qu’il livrait du lait maternisé. On lui serre le pénis dans un étau et on lui enfonce un bâton dans le derrière, comme ça, juste parce que Assad l’a demandé. Simplement pour satisfaire le plaisir du sanguinaire Assad.
Les témoignages de ce genre sont toujours au rendez-vous lorsqu’on fait de la propagande de déshumanisation.
Maxen avec son drapeau révolutionnaire vert et noir autour du cou (à 15 minutes), nous fait pleurer tellement il sait livrer avec grande émotion son vécu plus que douteux.
Il se classe dans la catégorie des Nayirah.
La deuxième partie (à 16 minutes) nous sert du réchauffé.
On nous présente ce fabuleux rapport plusieurs fois utilisé par la propagande [25].
Il s’agit des fameuses 55 000 photos dites incriminantes (sic) sorties de Syrie en 2014 par le pseudonyme Ceasar. (Une année plus tard, HRW parle de 53 275 photos [26]! Un chiffre moins rond fait plus sérieux sans doute!)
La nouvelle est sortie il y a près de 4 ans, le 20 janvier 2014.
Radio-Canada disait « Des preuves de torture et d’exécutions de masse de détenus en Syrie » [27]
(À 13 m. 30 sec.du début) [28]
Quelques jours après Radio-Canada, le 23 janvier 2014, le journal Le Monde parlait de :
On dit : « Le Monde, qui est en possession de seize de ces clichés, a choisi pour l’instant de ne pas les publier. »
Dès 2014, on peut constater que nous assistions au grand jeu de la propagande hollywoodienne !
Il faut bien lire ce rapport dit « Top Secret » (Confidential) [25]
31 pages très aérées très faciles à lire.
10 photos impossibles à situer, impossible à en tirer quoi que ce soit.
Un rapport demandé et financé par le Qatar !
Ce filon propagandiste a été exploité à fond à plusieurs reprises par tous les médias et même aux Nations Unies.
Utilisé surtout par HRW. Human Rights Watch qui nous met un (Moscou) en début de texte lors d’une de ses publications [26] ! C’est sans doute pour signifier que même les Russes reconnaitraient la crédibilité de cette propagande !
Il faut bien voir qu’aucune de ces photos ne prouve quoi que ce soit. Sans un texte d’appui, personne ne peut deviner ce que montrent ces photos. On y voit des cadavres. Des cadavres impossibles à situer.
Ces photos vides de sens sont par la suite (une année plus tard) appuyées par des « témoignages ». Les fameux témoignages qui sont toujours l’une des pierres angulaires de la propagande.
Par ces photos, il est impossible de dire si ce sont des victimes de la guerre, victime de la famine, victime des rebelles ou même des morts naturelles. On affirme cependant que ce sont des victimes de torture.Ce serait des cadavres de gens torturés. On dit que Assad voulait voir ces cadavres personnellement pour s’assurer personnellement que chacun des 55 000 morts sous sa torture était bien morts. Il est macabre et sadique ce Assad !
Le terme clef lancé en début de reportage est mis en relief. Les cadavres sont «numérotés». On voit clairement que les méchants leur apposent un numéro.
Une numérotation qu’on pourrait qualifier « d’artisanale » ! Ça donne un certain cachet lugubre à la cruauté du régime. La propagande atteint ainsi son but : nous faire comprendre que le régime est vraiment inhumain. On sent qu’il faudrait donc envoyer notre armée pour abattre ce régime tortionnaire et sanguinaire.
Il faut vraiment prendre le temps (il en faut peu) de lire complètement le rapport clairement identifié comme étant «Confidential», c’est-à-dire «Top Secret» !
Ce «Confidential» est «saisissant» et sur chacune des pages !
La propagande sait mettre tout en œuvre pour être «saisissante». En propagande, le ridicule est toujours bien costumé de sérieux.
Je vous invite à lire l’analyse du rapport fait lors de sa sortie en 2014 [30].
Le reportage met bien sûr l’accent sur les « témoignages » (offerts gratuitement).
Zen nous met le paquet. Les os qui craquent, le bruit des crânes fracassés et même le sang qui coule jusqu’à la porte de sa cellule. On ne peut en mettre plus.
Dommage que Zen ne puisse pas être soumise au polygraphe.
Puis Maxen nous revient pour lui aussi nous offrir généreusement un témoignage « percutant ». Nos journalistes n’ont aucun doute, ces gens nous racontent la pure vérité. Le régime est un régime définitivement à abattre et ceux qui vomissent depuis sept ans «Assad doit partir» ont tous raison. Il faut donc continuer la guerre jusqu’à tant que ce Assad sanguinaire soit «éliminé».
La propagande atteint son but.
Musique.
Selon les témoignages, la torture est totalement gratuite.
Le régime torture pour le plaisir. On ne pose pas de questions. Nos témoins ne parlent pas d’aucun interrogatoire. Il s’agit uniquement de torture pour satisfaire les envies bestiales de malades employés par Bachar al Assad qui, lui, jouit littéralement de savoir que certains de ses citoyens souffrent! Il ne faut pas oublier que Assad cherchait aussi les noms des médecins pour les assassiner.
Maxen nous remet en lumière le terme clef lancé au début : «le numéro» !
Le lendemain de ses mois de torture, vers 10 heures, après l’hôpital «601» à la sortie du centre de détention, les sbires lui ont dit : « Oublie ton nom. Tu ne t’appelles plus Maxen. Tu n’es plus que le numéro 1858 ! » Lorsque les gens meurent, les sbires leur mettent un «numéro» sur le front. Pas sur la fesse, sur le front ! V’lan !
Vous voulez un autre chausson aux pommes avec ça ?
Musique.
Une anecdote à se frotter les yeux !
Maxen découvre qu’on tue dans son centre de détention! C’est en se rendant tout bonnement aux toilettes qu’il découvre que les sbires de Assad y empilent les cadavres des gens torturés et tués. Il voit les cadavres mutilés ! Il s’en frotte les yeux ! Il leur manque des morceaux. Certains n’ont plus d’yeux !
Il ne mentionne cependant pas s’ils ont déjà leur «numéro» sur le front, ni s’il a pu se soulager en petit ou en gros !
Maxen nous offre des descriptions «détaillées» des tortures et des cadavres empilés aux toilettes. Vous vous en frottez-vous les yeux ?
Nos journalistes s’en frottent encore sûrement les yeux !
Aucun doute ces gens nous décrivent la réalité, n’est-ce pas ?
Mais personnellement, si j’avais été l’un des journalistes… pour ajouter au reportage, j’aurais proposé à Maxen de passer un polygraphe fait par une équipe professionnelle indépendante et certifiée.
Il faut bien voir que la qualité première d’une équipe de propagandistes est de ne pas douter.
Le reportage poursuit avec un ajout de couche hollywoodienne.
Un gros «avertissement» nous indique que les images seront insoutenables.
Un témoin en imperméable bleu pour cacher son identité comme une femme en burka nous livre un témoignage gratuit et toujours «saisissant» ( À 20 minutes).
Le témoin craint tellement de se faire reconnaître qu’il chuchote dans l’oreille de l’interprète. La mise en scène va pratiquement au-delà du génie d’Hollywood !
On comprend que nous sommes en présence de Ceasar, celui qui nous a sortis en 2014, les 55 000 photos fracassantes.
On nous ressort donc ce grand personnage mythique directement du bac à boule à mythes sans la moindre allusion que sa grande prouesse date de 4 ans !
Un segment où la propagande nous en beurre encore une bonne épaisseur. On nous explique les «numéros». La musique nous plonge dans la torpeur désirée. Notre cerveau est neutralisé et nous ressentons ce dégoût qui nous conduit vers la nécessité d’aller abattre ce Assad qui doit partir !
Montez la musique ! La propagande frappe l’esprit.
Dans l’histoire de Ceasar, ce qui est étonnant c’est que ledit Ceasar affirme que tous étaient écoeurés de voir ce qu’ils voyaient ! Tous voulaient déserter ! Tous !
Étrange que tous ces gens ne se soient pas révoltés sur place et vu l’unanimité du dégoût ne se soient pas ligués tous contre le sanguinaire Assad !
Ceasar dit que lui et ses nombreux compagnons dégoutés sont restés à leur emploi dégoûtant pendant deux ans! Ce n’est pas rien! Il restait, dit-il, pour pouvoir révéler au monde entier les atrocités qu’il voyait !
Après deux ans, il part donc avec des clefs USB cachées dans ses chaussures!
Deux ans à être dégouté sans le laisser voir !
Imaginez seulement deux semaines !
Musique !
Autre point plus qu’étonnant !
Ceasar, ce pseudonyme, ce nom codé en imperméable bleu à capuchon, vu de dos et chuchotant pour ne pas faire entendre sa voix ! (Quand Hollywood beurre épais,trop ce n’est pas encore assez !) Eh bien ! Si ce Ceasar dit la vérité et qu’il était l’un des photographes pour le régime « tortionnaire » de Assad, comment peut-il croire ne pas être «FACILEMENT» reconnu par les autorités qui ont sûrement noté sa « disparition » ???
Combien y a-t-il de Ceasar qui prend des photos de corps morts tués après les tortures ????
Combien de ces photographes ont « disparu » de Syrie ???
Notre Ceasar prend vraiment le gouvernement syrien (et nous) pour une bande d’imbéciles si, par les détails qu’il donne concernant son ancien emploi où il oeuvra pendant plus de deux ans, on ne le reconnaît pas.
Ce simple détail nous montre clairement que nous assistons à une mise en scène propagandiste hollywoodienne.
Pour Ceasar, on nous sert exactement le même scénario que pour Barakat.
« S’il avait été pris avec ces documents cachés sur lui, il était mort »
Nous en avons encore une fois la gorge sèche!
Musique !
Le FBI a authentifié «en laboratoire» les photos, nous dit-on !!!
Oui, «en laboratoire». Une authentification scientifique. Peut-être avec un ADN photographique situant précisément le lieu où ont été prises les photos et de quoi sont morts ces cadavres !
La propagande hollywoodienne se poursuit ainsi encore une vingtaine de minutes. On dit nous faire vivre une opération «ultra-secrète » derrière les lignes de front. C’est toujours palpitant et «saisissant», la musique aidant.
Mais AUCUNE preuve indéniable n’est présentée dans ce reportage accusateur.
Que de l’émotion, de la musique et des affirmations douteuses et des accusations insensées.
Aucune photo des lieux, des chambres de torture et aucun détail pouvant démontrer clairement à quel endroit et dans quel contexte ces photos auraient été prises. Des photos qui n’offrent que de l’horreur vide. Des photos pouvant avoir été réalisées n’importe où, dans n’importe quel studio hollywoodien. Tout comme le tournage de ces caisses de documents qui peut être fait dans n’importe quel studio. Des caisses de vide qu’on nous sert avec une émotion toute fabriquée pour nous émouvoir avec l’aide d’un fond musical adéquat. On nous fait du cinéma. On ne nous fait pas du journalisme.
Je vous prie de lire attentivement une analyse complète et sérieusement détaillée [31] (malheureusement en anglais) qui fut faite suite à la parution de ce torchon propagandiste [25].
Oh ! Bien sûr, le gouvernement syrien torture probablement, comme tous les gouvernements !
(La torture chez nous. Le SCRS utilise des tortionnaires. Le SCRS collaborait à la torture de Guantanamo. En Afghanistan, le SCRS était complice de la torture [32])
Le gouvernement Assad n’est pas, bien sûr, blanc et pur. Mais de là à torturer pour le plaisir, de là à tuer des médecins et des infirmières et bombarder des hôpitaux, il ne faut pas prendre les gens pour des cons.
On pourrait décortiquer tout le reste du reportage, mais la formule hollywoodienne a clairement été mise en lumière.
La propagande vise à déshumaniser pour installer la haine envers ce dirigeant que l’on tente d’abattre depuis sept ans.
Sept ans de guerre hypocrite faite avec des fous recrutés aux quatre coins du monde. Il y a eu déjà des centaines de milliers de morts en Syrie et nos hypocrites nous démontrent que peu importe ces atrocités, on est toujours prêt à en tuer encore autant. On veut, coûte que coûte, abattre Assad et les siens.
Nos journalistes hypocrites disent avoir à cœur le bien-être de la population syrienne. Mais ils se foutent totalement de ces gens. Les terroristes peuvent en tuer des centaines, jamais nos médias ou nos politiciens vont souligner l’horreur du terrorisme que vivent ces gens depuis sept ans. On a même l’impression qu’à chaque bombe qui saute à Damas, il y a une petite satisfaction de voir que la Syrie est toujours dans le sang et que Assad n’a pas encore gagné.
L’inhumanité n’est pas du côté du gouvernement syrien, mais bien du côté de l’hypocrisie médiatique et politique de nos pays guerriers.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Une plainte a été faite au Conseil de Presse du Québec pour manque à l’éthique journalistique et délit de propagande concernant la présentation de ce rapport propagandiste fait par Radio-Canada en 2014.
S’il vous plaît, prenez le temps de consulter les détails de cette plainte à travers les liens offerts.
Merci
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Liste des liens:
[1] Émission Enquête du 28 septembre 2017
[2] « La principale qualité d’un journaliste est de douter de tout, y compris de lui-même. » Alain Saulnier
[3] Des centaines de milliers de Syriens défilent contre l’ingérence et les mensonges
[4] Photo aérienne de la manifestation anti-propagande occidentale
[5] L’Armée syrienne libre décapite un citoyen a Alep (ame sensible s’abstenir)
[6] Photos des manifestations pro-Assad
[7] Syria: ‘bomb attacks’ in Damascus – Friday 23 December
[8] Un attentat-suicide sanglant frappe Damas, en Syrie
[9] Syrie : Alep rattrapée par la violence, au moins 28 morts
[10] Damas une nouvelle fois visée par des explosions
[11] Syrie: troisième explosion dans la ville d’Idleb, des blessés
[12] Le ministre syrien de la Défense Daoud Rajha et le beau-frère de Bachar al-Assad tués dans un attentat à Damas
[13] Exécution membres d’un clan Pro Assad a Alep en Syrie 01 Aout 2012
Des extraits vidéos publiés sur Internet montrent des combattants rebelles en train d’ouvrir le feu sur des prisonniers pro-Assad
VIDEO. Syrie : des rebelles exécutent sommairement leurs prisonniers
[14] Hama, Syria: Decapitations by « Muslim Brotherhood » terrorists – Warning: extremely graphic
[15] Un double attentat sanglant à Damas
[16] Nayirah Kuwaiti girl testimony
[17] Nayirah False Flag Testimony
[18] Discours de Colin Powell devant l’ONU
[19] Reed Brody, le « chasseur de dictateurs » qui a conduit Hissène Habré devant ses juges
[20] Au Liban, les réfugiés syriens votent «pour élire Bachar»
La gifle : les réfugiés syriens au Liban votent Bachar
[21] Commission for International Justice and Accountability (CIJA)
[22] Center for Justice & Accountability
[23] The Newhouse Center for Global Engagement
[24] Bill Wiley
Executive Director, Commission for International Justice and Accountability
[25] « A Report into the credibility of certain evidence with regard to Torture and Execution of Persons Incarcerated by the current Syrian regime »
[26] Syrie : Témoignages sur les photos des détenus tués
De nombreuses victimes photographiées par « César » ont pu être identifiées
[27] Des preuves de torture et d’exécutions de masse de détenus en Syrie
[28] À 13 m. 30 sec.du début présentation du fameux rapport des 55 000 photos
[29] Le récit de la défection de « César », photographe de la barbarie syrienne
[30] Radio-Canada ; délit de propagande
[31] Torture Photos from « Caesar »
[32] Directive au SCRS – Permis de torturer
Le SCRS savait que Maher Arar serait torturé
Le Rôle Du SCRS Dans L’affaire Omar Khadr
Le SCRS était au courant de cas de torture
[33] Lettre ouverte au Conseil de Presse du Québec
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