(Ben, alors, chez les bouddhistes, c'est comme chez les catholiques, la hiérarchie se protège et dissimule la vérité. Cet ordure mérite qu'on le pende ! note de rené)
Scandale chez les bouddhistes : Matthieu Ricard recommande aux disciples plus de vigilance
Par Elodie Emery
Publié le 28/07/2017 à 11:40
Pour la première fois, Matthieu Ricard, proche conseiller du dalaï-lama, qualifie d'"inadmissibles" les agissements de Sogyal Rinpoché. Régulièrement brocardé pour ses violences et abus sexuels, le lama qui officie dans l'Hérault jouissait jusqu'à maintenant d'un silence total de la part des plus hautes instances du bouddhisme tibétain.
Depuis des années, le lama Sogyal Rinpoché agit en toute impunité, dans son centre de retraite situé dans l’Hérault, mais aussi ailleurs en Europe et dans le monde. Malgré sa position à la tête d’une association bouddhiste d’envergure internationale (Rigpa), aucune des plus hautes autorités bouddhistes n’a jusqu’à maintenant dénoncé les abus sexuels dont le tibétain est régulièrement accusé. Hier, Marianne publiait de larges extraits d’une lettre signée par huit de ses plus proches disciples, qui révélait des détails inédits et glaçants sur la violence des pratiques du maître. Suite à nos sollicitations, le plus célèbre moine bouddhiste de France et proche conseil du dalaï-lama, Matthieu Ricard, a fini par envoyer un texte de réaction à notre journal.
« Je connais personnellement deux des auteurs de la lettre récemment envoyée à Sogyal Rinpoché et suis convaincu qu’ils sont honnêtes et que leur parole est fiable,écrit le co-auteur du best-seller Trois amis en quête de sagesse. Les comportements décrits dans cette lettre et dans d’autres témoignages passés sont à l’évidence inadmissibles, du point de vue de la morale ordinaire et à plus forte raison de l’éthique bouddhiste, notamment du fait que les comportements incriminés ont été sources de nombreuses souffrances ».
"Il n'y a pas de police des mœurs dans le bouddhisme"
Contacté par téléphone, et pour justifier que des années se soient écoulées avant qu’il ne prenne la parole à ce sujet, Matthieu Ricard argumente « qu’il n’y a pas de police des mœurs dans le bouddhisme » et que c’est « aux personnes qui connaissent les choses de l’intérieur de les dénoncer ». Et, le cas échéant, de porter plainte auprès de la justice. Dans son courrier, le moine insiste sur ce point en rappelant que les enseignements recommandent « de ne pas se confier à un maître avant de l’avoir minutieusement examiné, de loin d’abord, en s’informant auprès de tierces personnes, puis de près en vérifiant par soi-même si l’opinion que l’on s’est faite est conforme à la réalité. Il est même conseillé d’attendre plusieurs années avant d’accorder toute sa confiance à un maître et de suivre ses enseignements. On ajoute que se confier à un maître non qualifié revient à absorber du poison ».
"Ne pas se confier à un maître avant de l'avoir minutieusement examiné"
Autrement dit, Sogyal Rinpoché a beau avoir été adoubé par le dalaï-lama et Matthieu Ricard lors de l’ouverture de son temple en 2008, charge aux disciples, et à eux seuls, de démasquer l’imposture. « Ce n’est pas notre rôle d’œuvrer en justiciers », affirme Ricard. « Il existe maintenant des milliers de centres bouddhistes dans le monde, tous indépendants les uns des autres »,rappelle-t-il, soulignant que « le bouddhisme n’est pas organisé de façon hiérarchique comme c'est le cas, par exemple, de l’Eglise Catholique ».
A ceux qui accusent le dalaï-lama (ci-contre aux côtés de Sogyal Rinpoché) de s’être tu pour des raisons financières ou pour protéger le bouddhisme, Matthieu Ricard oppose un démenti catégorique. Selon lui, le seul rôle qui incombe au maître spirituel est de « servir de référence en enseignant et en incarnant clairement ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour être un pratiquant du bouddhisme digne de ce nom ». Et pour expliquer que l’organisation de Sogyal Rinpoché, Rigpa, figure à la liste des donateurs de sa propre association Karuna shechen, il évoque une donation d’à peine 5 240 € en 2015, destinée aux victimes du tremblement de terre au Népal.
Matthieu Ricard a beau minimiser la portée de sa prise de parole, se décrivant comme « un pauvre moine errant de droite à gauche », nul doute que ses mots auront un impact sur les 600 000 pratiquants de la religion bouddhiste en France. Et plus encore sur les victimes, qui craignent toujours, en prenant la parole, de nuire au bouddhisme tibétain dans son ensemble.
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