Employée dans une cafétéria de Facebook, elle s'en prend à Mark Zuckerberg
Romane Mugnier source : Usbek et Rica
Quelques kilomètres séparent Nicole, interviewée par The Guardian, de Mark Zuckerberg. Employée dans une cafétéria sur le campus de Facebook à Menlo Park, cette mère de trois enfants a du mal à joindre les deux bouts. Elle vit dans un garage, et reproche au PDG du réseau social, qui traverse en ce moment les Etats-Unis pour rencontrer les Américains, d'oublier les travailleurs qui dépendent de son entreprise.
Faire le tour des États-Unis, c'est le challenge que s'était fixé Mark Zuckerberg, fondateur du réseau social Facebook. Publiant régulièrement des photos de la vingtaine d'états qu'il a déjà visités, le PDG souhaite tirer de cette expérience une meilleure connaissance de ses compatriotes. « Est-ce qu'il va venir ici ? » C'est la question posée par Nicole, salariée d'une entreprise qui travaille pour Facebook et s'est confiée au Guardian. Vivant dans des conditions difficiles, elle conseille à Mark Zuckerberg de regarder aussi ce qui se passe juste sous ses yeux.
« Il n'a pas à parcourir le monde », a déclaré Nicole à la journaliste du Guardian. « Il devrait se renseigner ce qui se passe déjà dans cette ville ». Habitante de Palo Alto, à quelques kilomètres de la maison de Mark Zuckerberg, Nicole vit depuis trois ans dans un garage, dans une seule pièce, avec son mari et leurs trois enfants, de 9, 8 et 4 ans.
Trop riches pour bénéficier des soins gratuits de l'Etat, pas assez pour obtenir l'assurance maladie de Facebook
Certes, elle gagne plus que le minimum de 15$ par heure que Facebook a mis en place pour les salariés des entreprises ayant un contrat avec le réseau social. Mais depuis que la firme s'est installée dans la région en 2015, la vie est devenue plus chère, et le pouvoir d'achat a diminué. « Il y a quelques années, un tel salaire aurait été très satisfaisant », assure le mari de Nicole, Victor.
C'est précisément en réponse aux problèmes de logements, aux coûts prohibitifs, qu'un « village Facebook » devrait sortir de terre à partir de 2021, juste en face du siège social de Menlo Park. Facebook souhaite ainsi proposer un espace de vie en-dessous des prix du marché et limiter les déplacements de ses ingénieurs.
Le campus de Facebook à Menlo Park. Crédit : Facebook.
Mais le futur campus géant pourra-t-il apporter les solutions escomptées ? Dans la situation actuelle, la vie est toujours aussi chère et les inégalités sont renforcées entre les dirigeants ou ingénieurs et les employés du tertiaire qui dépendent aussi du réseau social.
Nicole et Victor sont trop riches pour bénéficier gratuitement des soins de santé proposés par l'Etat, mais pas assez pour pouvoir obtenir l'assurance maladie offerte par Facebook.
Dans la région, les ingénieurs gagnent quatre fois plus que Nicole, selon le Guardian. Son petit salaire, combiné à celui de son mari Victor, qui serait tout à fait acceptable dans n'importe quelle autre région des États-Unis, permet ici tout juste d'acheter le nécessaire pour vivre. En embauchant des ingénieurs aux salaires mirobolants, les grandes entreprises technologiques contribuent à la flambée des prix de l'immobilier et des services.
Récemment, le couple a dû emprunter de l'argent à un ami pour pouvoir se rendre chez le dentiste. Nicole et Victor sont trop riches pour bénéficier gratuitement des soins de santé proposés par l'Etat, mais pas assez pour pouvoir obtenir l'assurance maladie offerte par Facebook.
Test de dépistage obligatoire
« Nous nous sommes engagés à offrir un environnement de travail sûr pour tous ceux qui aident Facebook à rapprocher le monde », y compris les salariés qui travaillent pour le réseau social. C'est ce que déclare un porte-parole de Facebook dans un communiqué. Dans ce sens, l'entreprise a instauré tous les 1ernovembre une journée « Des enfants au travail ». Tous les enfants sont conviés sauf... ceux des employés des entreprises qui travaillent sur place pour Facebook. Et ce n'est pas la seule injustice dénoncée par Nicole.
Il lui est interdit de récupérer la nourriture, qu'elle doit jeter au compost. Elle ne peut pas non plus être reçue dans les cliniques médicales de Facebook sans avoir passé un test de dépistage de drogues obligatoire.
Nicole et son mari ont donc décidé de rejoindre un syndicat, l'Union Here, Local 19. Ils n'ont pas pris cette décision seuls puisque 500 autres commerçants et employés d'entreprises travaillant pour Facebook ont déjà fait ce choix. Ils militent pour faire entendre leurs intérêts aux grandes entreprises de la Silicon Valley et atteindre un meilleur niveau de vie.
« Connaître les espoirs et les défis des gens »
Le témoignage de Nicole et Victor vient en tout cas noircir le beau projet que Mark Zuckerberg est en train de construire en voyageant à travers l'Amérique auprès des « vrais Américains ».
L'idée du PDG était de connaître « les espoirs et les défis » de ses compatriotes, expliquait-il en janvier 2017 sur sa page Facebook.
Mark Zuckerberg dans une ferme du Wisconsin, en mai 2017. Crédits : Mark Zuckerberg.
« Après une année tumultueuse, je me lance le défi d’aller à la rencontre des gens pour parler de leur manière de vivre, de travailler et d’envisager l’avenir ». Un projet qui s'apparente de plus en plus à la première étape du parcours d'un potentiel candidat à l'élection présidentielle. En avril 2016, une des clauses du règlement de Facebook avait été modifiée, indiquant que Mark Zuckerberg resterait dirigeant de l'entreprise deux ans, même en cas de changement d'activité. « Au cas où il serait nommé à un poste à responsabilité gouvernementale. » Prévoyant.
Today I'm in Williston, North Dakota learning about fracking and the community around it.
Photo de une : Mark Zuckerberg.
(C'est le sale type qui veut virer les habitants, polynésiens, de leur île proche d'Hawaï pour en faire un centre de loisirs pour lui et ses copains très riches. Ce qui fait qu'il faut rajouter une catégorie aux réfugiés, ceux victimes de l'arbitraire des milliardaires. Lui et le couple maléfique de bill gates, ils font la paire. Le pire, c'est que pour faire leur saloperie, ils essaient de se faire passer pour des gens sympas. A gerber ! note de rené)