samedi 1 avril 2017

L’Ukraine court-elle le risque d’un nouveau Tchernobyl?
© Sputnik. Viktor Tolochko
12:08 31.03.2017URL courte
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Le manque de surveillance et de contrôle réglementaire dans le secteur nucléaire en Ukraine crée une situation dangereuse qui pourrait être lourde de conséquences très graves pour l'Europe. Le risque d’une catastrophe semblable à celle de Tchernobyl n’est pas à exclure.
Les problèmes auxquels est confronté le secteur nucléaire en Ukraine sont multiples, mais le plus important d'entre eux, la corruption, affecte l'ensemble de l'ancienne république soviétique  et risque d'engendrer un manque de responsabilité et une mauvaise gestion de l'infrastructure critique du secteur, prévient le Washington Times.
53 pour cent de l'électricité ukrainienne est produite par l'énergie nucléaire, mais le secteur court le risque d'un accident nucléaire à une échelle telle que l'Europe — et le monde entier — ne pourrait imaginer.
Les centrales nucléaires d'Ukraine sont censées être surveillées par l'Inspection nationale de la réglementation nucléaire, qui, selon la loi, est un organisme indépendant. Mais, ces dernières années, il est devenu pratique courante pour la société nucléaire publique Energoatom de nommer les dirigeants de l'Inspection nationale, plutôt que d'organiser un processus de sélection rigoureux et indépendant.

Ceci crée la situation perverse où le régulateur se voit soumis aux caprices de l'opérateur. En effet, si Energoatom n'arrive pas à satisfaire à certaines normes de sécurité, ses dirigeants en informeront tout simplement le régulateur, et celui-ci prolongera les délais ou les supprimera tout simplement, au mépris de la sécurité publique.
Mais il y a pire. Fonctionnant dans un environnement aussi permissif, Energoatom ne ressent plus aucune pression pour observer les règles. Au lieu d'adhérer aux procédures de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et d'inviter des entreprises expérimentées, Energoatom s'est mise à recourir aux services d'entreprises douteuses qui n'ont pas l'expérience nécessaire. Les inspections internationales sont pro forma et ont lieu rarement.
En outre, l'Occident a promu la société Westinghouse, appartenant au Japon, comme source alternative du combustible nucléaire russe pour l'Ukraine et le reste de l'Europe de l'Est. Cela ne se fait pas pour des raisons de sécurité, comme on l'a souvent prétendu, mais pour nuire aux intérêts russes dans la région, souligne l'auteur de l'article.
Cependant, il y a un problème : les réacteurs utilisant une combinaison de carburants russe et occidental créent des problèmes de sécurité. Le produit Westinghouse n'est tout simplement pas aussi bon que le combustible russe fabriqué pour les réacteurs conçus en Russie, ce qui crée une situation très dangereuse.

En outre, la société mère Toshiba a annoncé que Westinghouse avait déposé une demande de faillite. Cela remet en cause la viabilité à long terme de l'approvisionnement en combustible de Westinghouse des réacteurs ukrainiens. Potentiellement, c'est un nouveau Tchernobyl qui nous attend.
Reste à espérer que Kiev se rendra compte que l'industrie nucléaire n'est pas qu'un risque pour la sécurité énergétique du pays, mais aussi que la sécurité globale du pays ne peut être assurée sans un régulateur nucléaire entièrement indépendant.

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