jeudi 20 avril 2017

Le marché mondial des semences est estimé à 31 milliards de dollars

source : Informaction.info

Les semences dans le monde

Lorsque les semences étaient simplement prélevées sur la récolte précédente, il n'existait pas de marché. L'apparition d'une véritable filière des semences, permettant de sécuriser les récoltes et d'améliorer les rendements, a d'abord entraîné l'apparition d'un matrché national. Puis, avec le développement des échanges et les progrès des transports, celui-ci est devenu mondial. Toujours intimement lié à l'agriculture, il présente cependant des caractéristiques propres.
La première caractéristique du marché mondial des semences est... de ne pas exister. Au sens strict en effet, aucune semence n'est présente ni commercialisée sur l'ensemble du globe. En revanche, depuis plusieurs décennies, la tendance est à la création de variétés adaptées à des contextes spécifiques : hygrométrie, ensoleillement, nature des sols, usage final... Si, contrairement à d'autres branches de l'économie -l'informatique, l'électronique, voire des secteurs de l'agroalimentaire comme celui de certaines boissons gazeuses...-, la filière des semences ignore les produits standardisés à vocation mondiale, il n'en existe pas moins un marché international.

Après le blé, le maïs et le riz, la
pomme de terre est l'une des
espèces les plus cultivées dans le monde

   

Un marché à l'échelle du monde


Selon la dernière enquête exhaustive de la Fédération internationale des semences (FIS), en 1998, la valeur totale des semences utilisées dans le monde peut être évaluée à 50 milliards de dollars américains (aujourd'hui, l'équivalent en euros). Sur ce montant, environ 30 milliards donneraient lieu à des transactions commerciales, le solde correspondant aux semences de ferme, c'est-à-dire à l'utilisation par l'agriculteur d'une partie de sa récolte en vue des prochains semis. Sur ces 30 milliards, les échanges internationaux représenteraient 3,6 milliards, soit environ 7 % de la production mondiale de semences et 12 % de la valeur commercialisée.
En termes de marché commercial intérieur, sept pays dépassaient en 2000 le milliard de dollars : les États-Unis (5,7), la Chine (3), le Japon (2,5), la CEI (Communauté des états indépendants), composée pour l'essentiel de la Russie (2), la France (1,37), le Brésil (1,2) et l'Allemagne (1). Prise dans son ensemble, l'Union Européenne talonne toutefois les États-Unis, avec un marché intérieur de 5,2 milliards de dollars.
Ces marchés sont relativement stables en volume dans les pays développés. en revanche, ils connaissent une croissance importante dans les pays en développement (Chine, Brésil, Inde, Argentine, Mexique...) et dans deux pays en transition (CEI et Pologne), où se développe l'usage des semences certifiées.
    


Des échanges quadruplés en 25 ans

        


Encore assez modeste au regard du volume de la production, le commerce international des semences est néanmoins très dynamique. Les échanges ont plus que quadruplé au cours des 25 dernières années, avec un net décollage à partir de 1985. Ses caractéristiques diffèrent sensiblement de celles des marchés intérieurs.
Les cinq premiers exportateurs (chiffres 2000) sont ainsi les États-Unis (799 millions de dollars), les Pays-Bas (620), la France (498), le Danemark (150) et l'Allemagne (150). Avec 1,83 milliard de dollars, les exportations de l'Union Européenne sont nettement supérieures à celles des Etats-Unis, mais le commerce intra-communautaire en représente la plus grande part. Si l'on retire cette dernière, les chiffres sont quasi équivalents.

    
Pollinisation sur tomates au Sénégal
    
    

L'Europe reste cependant l'ensemble géographique le plus tourné vers le marché international. Les Pays-Bas sont ainsi, avec le Chili, le seul pays à exporter davantage que le volume de son marché intérieur.

Côté français, les exportations représentent 36 % du volume du marché national, pourcentage très supérieur à celui d'Outre-atlantique (14 %) et à la moyenne mondiale (12 %).
En termes d'espèces, le marché mondial présente également un certain nombre de spécificités. Ainsi, les semences horticoles en représentent à elles seules 31 % (1 150 millions de dollars).
Celles-ci peuvent être considérées comme un produit international à part entière, les exportations absorbant environ le tiers de la production. Viennent ensuite le maïs (530 millions de dollars), les fourragères, les pommes de terre (400), la betterave (308) et les semences de blé (75).
Culture du sorgho fourrager
en Ouzbékistan

   

   
   

Les lois du marché

   


L'évolution du marché mondial des semences obéit, comme celle des marchés nationaux, à un certain nombre de facteurs externes. Les choix stratégiques des entreprises semencières sont d'autant plus délicats que ces influences extérieures se combinent avec l'importance des investissements et des délais (10 à 15 ans) nécessaires à la création d'une nouvelle variété.
Le premier facteur réside dans l'évolution des surfaces cultivées, elle-même liée à la demande finale et aux politiques gouvernementales.
Les tendances en ce domaine peuvent varier fortement d'une espèce à l'autre. Ainsi les superficies mondiales consacrées aux oléagineux-protéagineux ont-elles fortement progressé ces dernières années.
La productivité constitue un autre facteur important et interactif : l'amélioration des semences permet des gains de productivité, qui engendrent à leur tour une demande accrue.
Troisième variable : la demande finale des consommateurs. Elle explique en particulier, ces dernières années, l'attention portée dans les pays développés à la sécurité et à la traçabilité alimentaires, ou encore l'émergence en cours de nouveaux produits comme les semences biologiques.
La consommation animale, qui dicte la demande en semences de plantes fourragères et de protéagineux, est un autre élément.
Le retour à une alimentation purement végétale constitue ainsi un facteur possible de développement du marché.
Les utilisations industrielles sont également une explication. Par exemple, les bio-carburants, aujourd'hui marginaux, pourraient représenter un jour un débouché important.
Enfin, les orientations des politiques agricoles des différents États ou de l'Union Européenne -et plus encore leurs nombreuses évolutions au fil du temps- jouent bien sûr un rôle décisif. Dans un tel contexte, diriger une entreprise semencière est rarement une tâche de tout repos...

   
    

Les entreprises aussi



Le marché des semences s'internationalise, les entreprises semencières aussi... Longtemps réservées à des sociétés familiales ou à des coopératives locales, l'obtention et la production de semences se sont profondément transformées en quelques décennies. Parmi les 20 entreprises les plus importantes, présentes sur le marché mondial, figurent à la fois des filiales de multinationales et de grandes entreprises ou coopératives qui raisonnent désormais à l'échelle du globe. Les six leaders mondiaux sont ainsi Pioneer Hi-Bred International (2 164 M€ de chiffre d'affaires dans les semences, filiale de DuPont de Nemours), Monsanto (1 936 M€, États-Unis, filiale de Pharmacia Corporation), Syngenta AG (1 068 M€, société indépendante suisse), Groupe Limagrain (873 M€, coopérative française), Seminis Inc. (479 M€, société indépendante américaine) et Advanta (421 M€, filiale d'Astra-Zeneca). Trois autres entreprises françaises comptent aussi parmi les vingt premiers mondiaux : RAGT Génétique (17e, 110 M€), Euralis Semences (18e, 105 M€, société indépendante) et Union In Vivo (20e, 90 M€, union de coopératives).

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