mercredi 7 décembre 2016

Honteux !
 Au nom de quoi commettons-nous ce massacre ? « La pollution au mercure est extrêmement délicate pour la santé humaine, en raison de ses conséquences irréversibles ». Les cas de pollution et d’empoisonnement se multiplient dans la région amazonienne du Pérou. Le gouvernement péruvien vient de déclarer l’état d’urgence pour 60 jours dans deux districts de la région de Loreto pour faire face aux dégâts provoqués par une douzaine de fuites de pétrole de l’oléoduc du Nord péruvien. Et les premières victimes de l’industrie pétrolière et minière sont aujourd’hui les Indiens en isolement volontaire et les communautés indigènes en général.
82% des membres de la communauté indigène de Santa Rosa de Serjalí ont, dans leurs organismes, des niveaux de mercure supérieurs à la normale. C’est le ministère péruvien de la Santé qui l’affirme. Après avoir réalisé fin 2015, 106 examens d’urine à des indiens Nahua, soit au tiers de la population de cette communauté, 90 montraient des concentrations de mercure dangereuses pour la santé. La contamination provient de la consommation d’un poisson, le Mota Punteada de son nom local. Dans des pays comme la Colombie et le Brésil, ce poisson est d’ailleurs interdit à la consommation humaine car son organisme a la capacité d’accumuler le mercure présent dans l’environnement.
Du mercure dans les eaux des rivières
La présence de mercure dans les eaux des rivières de l'Amazonie péruvienne est dûe aux mineurs illégaux. Mais la contamination va au-delà des zones d’exploitation aurifère. Dans le cas de la communauté Nahua qui se trouve dans la région d’Ucayali, à l’Est du Pérou, les autorités n’ont pas trouvé de concentration de mercure dans l’eau, la terre et l’air. Cela veut donc dire que le poisson Mota Punteada a accumulé ce mercure au-delà des zones où se pratique l’activité minière illégale.
Toujours selon une ex-vice ministre du ministère de la Culture, les mêmes résultats ont été obtenus dans des zones proches au parc national du Manu, dans la région de Madre de Dios, au sud- est du pays. Le ministère de la Santé a d’ailleurs lancé un programme spécial de recherche sur ces cas d’empoisonnement au mercure qui provoquent notamment des problèmes rénaux sérieux et des cas d’anémie. Chez les Nahuas, un enfant de 4 ans est mort présentant des symptômes compatibles avec un empoisonnement au mercure. Selon l’ONG Survival International, qui se préoccupe du sort des indiens en isolement volontaire, il s’agirait des conséquences de l’exploitation du gisement gazier géant de Camiséa.
Les indiens isolés du Pérou en danger
Selon le ministère péruvien de l’Environnement, 40 tonnes de mercure sont rejetées chaque année dans les eaux de l’Amazonie péruvienne par les chercheurs d’or illégaux. Au total, dix ethnies seraient menacées d’empoisonnement au mercure dans les pays de la région.
Le Pérou accueille 13% de la forêt amazonienne, mais c'est aussi le sixième producteur d'or au monde.
En raison de l'activité de la société minière Covert, qui gère l'extraction de l'or, le Pérou traverse une période difficile.
L'Université de Stanford a mené des études qui ont trouvé des niveaux élevés de mercure dans la population, dans les poissons et les cours d'eau du Pérou.
15% de la production est illégale.
Les peuples autochtones se retrouvent à travailler dans les mines sans aucune protection: 41% de la population de Madre de Dios est exposée à la pollution.
Le mercure provoque des dommages aux systèmes nerveux, digestifs et immunitaires, ainsi qu'aux poumons, aux reins, à la peau et aux yeux, en effet, les personnes intoxiquées par le mercure ont été touchées par des problèmes respiratoires graves. Mais, enfin, les autorités interviennent, en envoyant des équipes médicales pour aider la population et essayer d'éliminer ces mines illégales


Aucun commentaire: