Seuls 8,2% du prix que nous payons pour nos aliments reviennent aux paysans
via Crashebug.fr
Je sais que ce n'est pas évident, même s'il y a des filières pour cela, mais l'idéal serait que les agriculteurs se tournent vers le bio et vendent directement aux consommateurs. Le seul moyen de tirer son épingle du jeu de la mondialisation, c'est de faire de la qualité, et c'est quelque chose que l'on sait très bien faire en France. Aussi, soutenez nos agriculteurs et achetez de préférence bio (lorsque c'est possible) et surtout local. Le plus important, [LINK=https://www.crashdebug.fr/actualites-france/6296-les-mangeurs-de-viande-industrielle-plus-exposes-a-une-mort-prematuree]FUYEZ les produits industriels transformés[/LINK]. Quand vous allez voir votre boucher, il s'engage physiquement devant vous à vous fournir de la qualité. Car au final c'est NOUS qui dictons les lois du marché.
[LARGE]Le prix payé aux éleveurs de porcs charcutiers a baissé de 5,5% en mars, celui du lait a chuté de 9% en trois mois et celui du blé de 22,3% en un an. Cette situation devrait encore se prolonger durant plusieurs mois en France et en Europe. On s’attend à des dépôts de bilan dans plusieurs secteurs. [/LARGE]
Confirmant l’analyse publiée ici cette semaine à propos de la sous rémunération du travail des paysans à partir des relevés effectués et analysés par « l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires», les chiffres donnés le 28 avril par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sur l’évolution des prix agricoles en mars 2016 montrent la persistance de cours très bas dans les secteurs des grandes cultures et de l’élevage durablement impactés par la crise agricole européenne. Certes, l’INSEE nous dit que les prix agricoles à la production augmentent de 1,5% en mars 2016. Mais cette hausse globale est tirée par la flambée des cours des légumes frais de 22%, tandis que ceux de la pomme de terre ont augmenté de près de 100% sur un an.
Dans un secteur en crise depuis de longs mois, on constate que les prix des porcs charcutiers ont baissé de 5,5% pour le seul mois de mars 2016 et de 8,9% par rapport à mars 2015. Pour le lait de vache, la baisse est de 9% depuis le mois de décembre 2015. Dit autrement, un producteur qui livrait une moyenne de 40.000 litres de lait par mois à sa coopérative percevait en décembre 2015 un virement de 13.200€ avec un lait payé 33 centimes le litre. Avec un lait à 30 centimes en mars 2016, soit 9% de moins, il ne percevait plus que 12.000€. A supposer que le virement de 13.200€ lui ait donné une rémunération de son travail égale à 1500€ une fois payées toutes ses charges , on doit en déduire que son revenu net de mars 2016 est tombé à 300€ pour un mois de travail qui inclut la traite des vaches deux fois par jour.
Dans ce contexte, le prix de la viande bovine reste lui aussi anormalement bas, sans qu’il y ait de chute brutale des cours. Ces derniers ont baissé de 1,8% entre le début du mois de janvier et la fin du mois de mars. Cette situation va durer car l’augmentation du troupeau laitier en Europe dans la perspective de la sorte des quotas de production laitière en avril 2015 a conduit à une augmentation du nombre global de vaches dans les pays de l’Union. Or les vaches font naître un veau par an et la moitié de ces veaux sont des mâles qui vont à la boucherie vers six mois où en jeunes bovins avant deux ans. Pour les mêmes raisons, les vaches de réforme abattues chaque année sont aussi plus nombreuses. Cet afflux de viande issu du troupeau laitier impacte aussi le prix de bovins des races à viande dès lors que l’offre dépasse la demande solvable. Même le prix de la viande d’agneau a baissé de 3,4% sur un an en dépit d’un léger mieux en mars dernier, avec une demande momentanément tirée par les agneaux de Pâques à la fin du mois. Enfin, si les prix des poulets sont stables depuis un an, la filière des canards gras et des oies est aujourd’hui victime d’un vide sanitaire prolongé qui va aussi amputer le revenu de ces éleveurs spécialisés.
En ce début d’année, les producteurs de céréales et d’oléagineux ne sont pas mieux lotis que les éleveurs. Le prix du blé tendre, celui qu’on utilise pour faire du pain, a baissé de 2,5% en mars 2016, de 15,8% pour les trois premiers mois de l’année et de 22,3% sur les douze derniers mois. Le prix des oléagineux (colza et tournesol) a baissé de 1,2% en mars et de 8,9% sur les trois premiers mois de l’année.
Au fil des ans, les paysans sont devenus des fournisseurs de matières premières agricoles pour l’industrie de la transformation qui les vend aux distributeurs, chez lesquels nous les achetons. Du coup, quand nous achetons pour 100€ de nourriture en grande surface seulement 8,20€ servent à payer les produits que le paysan a vendus à l’industrie de la transformation.
Source : l'Humanité
via Crashebug.fr
Je sais que ce n'est pas évident, même s'il y a des filières pour cela, mais l'idéal serait que les agriculteurs se tournent vers le bio et vendent directement aux consommateurs. Le seul moyen de tirer son épingle du jeu de la mondialisation, c'est de faire de la qualité, et c'est quelque chose que l'on sait très bien faire en France. Aussi, soutenez nos agriculteurs et achetez de préférence bio (lorsque c'est possible) et surtout local. Le plus important, [LINK=https://www.crashdebug.fr/actualites-france/6296-les-mangeurs-de-viande-industrielle-plus-exposes-a-une-mort-prematuree]FUYEZ les produits industriels transformés[/LINK]. Quand vous allez voir votre boucher, il s'engage physiquement devant vous à vous fournir de la qualité. Car au final c'est NOUS qui dictons les lois du marché.
[LARGE]Le prix payé aux éleveurs de porcs charcutiers a baissé de 5,5% en mars, celui du lait a chuté de 9% en trois mois et celui du blé de 22,3% en un an. Cette situation devrait encore se prolonger durant plusieurs mois en France et en Europe. On s’attend à des dépôts de bilan dans plusieurs secteurs. [/LARGE]
Confirmant l’analyse publiée ici cette semaine à propos de la sous rémunération du travail des paysans à partir des relevés effectués et analysés par « l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires», les chiffres donnés le 28 avril par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sur l’évolution des prix agricoles en mars 2016 montrent la persistance de cours très bas dans les secteurs des grandes cultures et de l’élevage durablement impactés par la crise agricole européenne. Certes, l’INSEE nous dit que les prix agricoles à la production augmentent de 1,5% en mars 2016. Mais cette hausse globale est tirée par la flambée des cours des légumes frais de 22%, tandis que ceux de la pomme de terre ont augmenté de près de 100% sur un an.
Dans un secteur en crise depuis de longs mois, on constate que les prix des porcs charcutiers ont baissé de 5,5% pour le seul mois de mars 2016 et de 8,9% par rapport à mars 2015. Pour le lait de vache, la baisse est de 9% depuis le mois de décembre 2015. Dit autrement, un producteur qui livrait une moyenne de 40.000 litres de lait par mois à sa coopérative percevait en décembre 2015 un virement de 13.200€ avec un lait payé 33 centimes le litre. Avec un lait à 30 centimes en mars 2016, soit 9% de moins, il ne percevait plus que 12.000€. A supposer que le virement de 13.200€ lui ait donné une rémunération de son travail égale à 1500€ une fois payées toutes ses charges , on doit en déduire que son revenu net de mars 2016 est tombé à 300€ pour un mois de travail qui inclut la traite des vaches deux fois par jour.
Dans ce contexte, le prix de la viande bovine reste lui aussi anormalement bas, sans qu’il y ait de chute brutale des cours. Ces derniers ont baissé de 1,8% entre le début du mois de janvier et la fin du mois de mars. Cette situation va durer car l’augmentation du troupeau laitier en Europe dans la perspective de la sorte des quotas de production laitière en avril 2015 a conduit à une augmentation du nombre global de vaches dans les pays de l’Union. Or les vaches font naître un veau par an et la moitié de ces veaux sont des mâles qui vont à la boucherie vers six mois où en jeunes bovins avant deux ans. Pour les mêmes raisons, les vaches de réforme abattues chaque année sont aussi plus nombreuses. Cet afflux de viande issu du troupeau laitier impacte aussi le prix de bovins des races à viande dès lors que l’offre dépasse la demande solvable. Même le prix de la viande d’agneau a baissé de 3,4% sur un an en dépit d’un léger mieux en mars dernier, avec une demande momentanément tirée par les agneaux de Pâques à la fin du mois. Enfin, si les prix des poulets sont stables depuis un an, la filière des canards gras et des oies est aujourd’hui victime d’un vide sanitaire prolongé qui va aussi amputer le revenu de ces éleveurs spécialisés.
En ce début d’année, les producteurs de céréales et d’oléagineux ne sont pas mieux lotis que les éleveurs. Le prix du blé tendre, celui qu’on utilise pour faire du pain, a baissé de 2,5% en mars 2016, de 15,8% pour les trois premiers mois de l’année et de 22,3% sur les douze derniers mois. Le prix des oléagineux (colza et tournesol) a baissé de 1,2% en mars et de 8,9% sur les trois premiers mois de l’année.
Au fil des ans, les paysans sont devenus des fournisseurs de matières premières agricoles pour l’industrie de la transformation qui les vend aux distributeurs, chez lesquels nous les achetons. Du coup, quand nous achetons pour 100€ de nourriture en grande surface seulement 8,20€ servent à payer les produits que le paysan a vendus à l’industrie de la transformation.
Source : l'Humanité
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