Les déchets radioactifs de Fort McMurray sont en sécurité, assure Énergie atomique du Canada
Une importante quantité de déchets radioactifs est enterrée près de Fort McMurray. Énergie atomique du Canada Limitée (EACL), responsable de ces déchets, assure néanmoins que ceux-ci sont entreposés de façon sécuritaire, à l'abri du brasier qui ravage la région.
Un texte de Jérôme Labbé
Selon le rapport 2013 des Laboratoires nucléaires canadiens, pas moins de 43 282 mètres cubes de « déchets radioactifs de faible activité » sont stockés au dépotoir de Fort McMurray. Celui-ci est situé à environ 8,5 km au sud du centre-ville.
« Selon les informations disponibles, il semble que le site ait été affecté par les feux », confirme Maude-Émilie Pagé, directrice des communications et des rapports gouvernementaux d'EACL. Ces feux, toutefois, « ne posent aucun risque immédiat pour la santé et la sécurité de la population et de l'environnement ».
« Il n'y a également pas de préoccupations quant à l'intégrité physique de la cellule [où sont entreposés les déchets] », précise-t-elle. Cette cellule serait située à l'extrémité nord du dépotoir.
Nous continuons à suivre la situation de près.
EACL relève du ministère des Ressources naturelles du Canada, mais celui-ci n'a pas souhaité émettre de commentaire.
Un document du ministère, rendu public en 2013 dans le cadre d'une conférence internationale sur la gestion des déchets, précise toutefois que la cellule en question a été construite avec « une couche d'argile compactée, des systèmes de collecte et de gestion des lixiviats [les eaux qui sont entrées en contact avec des déchets, NDLR] et une couverture articielle ».
Au moins 45 centimètres de sols propres recouvrent les sols contaminés. La surface, elle, est composée principalement d'herbes.
« C'est un peu l'équivalent d'un champ ou d'un jardin, explique Maude-Émilie Pagé. Bien qu'un feu puisse embraser les herbes qui les recouvrent, la terre elle-même ne s'embrase pas. »
Des déchets historiques
D'après une brochure explicative des Laboratoires nucléaires canadiens, les déchets radioactifs de faible activité « sont issus de pratiques désuètes de manutention, de transport et d'utilisation du minerai d'uranium ». Ils sont essentiellement composés de résidus de minerais d'uranium mélangés à de la terre.
Au 31 décembre 2013, il y avait environ 1,7 million de mètres cubes de ce type de déchets au Canada.
Plus spécifiquement, les déchets radioactifs enfouis à Fort McMurray ont été contaminés par le transport d'uranium en provenance de Port Radium, dans les Territoires du Nord-Ouest, où ce minerai a été extrait entre le début les années 1930 et 1960.
L'uranium était transporté par bateau à Fort McMurray en passant notamment par le Grand lac de l'Ours, le fleuve Mackenzie, le Grand lac des Esclaves, la rivière des Esclaves et la rivière Athabaska, une route longue de 2200 km.
Il était ensuite expédié par train à Port Hope, en Ontario, pour y être raffiné.
« Étant donné leur faible niveau de radioactivité, ces matières n'exigent généralement pas un blindage important pendant leur manutention et leur stockage provisoire [et] posent peu de risques à la santé humaine et à l'environnement », peut-on lire dans la brochure des Laboratoires nucléaires canadiens.
Plusieurs internautes ont néanmoins contacté Radio-Canada au cours des derniers jours pour faire part de leurs inquiétudes quant à ces déchets et aux effets potentiellement néfastes qu'entraînerait leur combustion.
Avec la collaboration de Mathieu Dion et Marie-Claude Montembault
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