La filouterie des frais de tenue de compte bancaire
source : Inform’action
C’est la mauvaise surprise en ce début d’année 2016 pour la clientèle de certaines banques comme la Société Générale, le Crédit Mutuel ou BNP Paribas.
Depuis le mois de janvier, dans le cadre des frais de tenue de compte, les clients doivent verser en moyenne 27 euros supplémentaires par an et ce pour aucun service en plus…
La Société générale, le Crédit mutuel et BNP Paribas se sont alignés sur la tendance qui se développe depuis deux ans dans le milieu bancaire : facturer des frais de tenue de compte à l’image déjà de la Banque Postale, le CIC ou les Caisses d’épargne qui le pratiquent déjà.
Une recherche réalisée par l’UFC-Que Choisir montre aujourd’hui que sur 116 banques, on n’en compte plus que 16 qui ne facturent aucun frais : le Crédit coopératif, quelques caisses du Crédit agricole, deux Banques populaires (notamment la Banque populaire Rives de Paris) et enfin, la plupart des banques en ligne. Et encore, cette situation est provisoire car les deux Banques populaires ne facturant pas encore ces frais réviseront leurs tarifs au printemps prochain. LCL-Crédit lyonnais les facturera à partir du 1er avril.
Cette généralisation des frais de tenue de compte s’accompagne aussi d'éventuels frais supplémentaires pour la consultation des comptes sur Internet ou l'utilisation de cartes bancaires.
Aucune explication valable
Il semble difficile de comprendre la logique de ces nouveaux frais, d’autant que les employés au guichet ne savent pas forcément donner plus d’explications aux clients !
Valérie Lefebvre-Haussmann, secrétaire générale de la CGT Banques et Assurances, déplore ces frais dont la nécessité économique n'est pas crédible : « Les arguments des dirigeants en comité d’entreprise pour justifier ces nouveaux frais ne tiennent pas. ll n’y a eu par exemple aucune embauche à effectif constant dans les réseaux bancaires en termes de sécurisation des comptes ». Elle s’insurge d’autant plus que malgré la période de crise, la plupart des banques affichent d’énormes bénéfices : « La logique des banques consiste toujours à rémunérer le plus possible les actionnaires… pas les salariés, ni les clients ».
Pour le Syndicat national de la banque (SNB), la profession bancaire est « malheureusement fidèle à ses regrettables habitudes, elle a limité sa communication au strict minimum sur un dossier pourtant particulièrement sensible vis-à-vis de la clientèle ».
Pour l'Association des usagers des banques (AFUB) qui a saisi les autorités, il y a " violation de la loi ". Serge Maître, secrétaire général de l'AFUB en veut particulièrement au Crédit Mutuel, qui a prévenu ses clients courant novembre alors que les frais étaient déjà en place depuis le début du mois d'octobre. Les établissements bancaires devraient en effet informer leurs clients par courrier deux mois avant toute modification de tarifs.
Une autre accusation de suspicion de concertation mettant en cause Société Générale, Crédit Mutuel et BNP semble également justifiée. Serge Maître estime " étonnant que trois gros établissements de la place décident dans une même unité, quasiment, de temps " de l'application de ces frais…
Les banques soulèvent pour leur part la nécessité de compenser la pression actuelle sur leurs revenus (taux bas, plafonnement des commissions d’intervention…) et l’augmentation des coûts liés à la sécurisation des comptes.
Quoi qu’il en soit, les clients des banques concernées peuvent, et ont même tout intérêt, à prendre contact avec leur conseiller bancaire pour négocier l’annulation de ces nouveaux frais car il y aurait 324 milliards d’euros placés dans ces banques…
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