vendredi 6 mai 2016

La dette bancaire des ménages sud-africains représente désormais 77,8% de leurs revenus disponibles annuels

 
 
(Agence Ecofin) - La dette bancaire des ménages sud-africains représente désormais 77,8% de leurs revenus disponibles, apprend-on d'un récent rapport publié par la South African Reserve Bank (banque centrale). Une situation qui ne représente pas encore un risque majeur selon les analystes, mais qui reste tout de même inquiétant pour la stabilité économique, dans un pays où les niveaux d'épargne sont bas alors que les taux d'intérêt et l'inflation sont en hausse.
Le système bancaire commence d'ailleurs à ressentir les premiers effets de la situation. Selon les indices des crédits à la consommation publiés par la firme TransUnion SA, le taux des créances douteuses a progressé de 1,8% au cours du premier trimestre. Le rapport a examiné plus de 56 millions de comptes de crédit de consommation, et il en ressort que 1 millions de débiteurs ont trois mois de retard sur le paiement de leur dette et ce nombre passe à 3,8 millions lorsqu'on ramène l'arriéré à un mois.
Certains analystes se refusent au pessimisme et signalent qu'on est loin d'une situation de décadence, comme celle qui a prévalu lors de la crise financière de 2008/2009. Mais dans une note d'analyse récente, Standard Bank, la plus grande banque d'Afrique, fait savoir que, lorsqu'on rapproche la situation actuelle de la dette des ménages sud-africains, des perspectives des taux de crédit (qui devraient augmenter) et du regain du chômage, il y a lieu de s’inquiéter.
Mais la situation semble toutefois assez paradoxale. Au cours du mois d'avril, les activités du secteur privé ont baissé une fois de plus, cumulant 12 mois de replis consécutifs. Mais on peut aussi noter que le niveau de baisse a été plus faible qu'au cours du mois de mars précédent. Les analystes de Standard Bank y voient des effets combinés d'une hausse des salaires qui s'est accompagnée d'un repli de la demande. Un constat qui tend à démontrer que les Sud-africains semblent travailler aujourd'hui pour rembourser leurs emprunts.
Idriss Linge

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