mercredi 8 mai 2013

Salut à ce monde merveilleux qui nous a été accordé et que nous détruisons. Repose en Paix !

Bon, voilà, sur ce sujet spécifique, les nano particules, je ne me suis pas encore fait une opinion. Mais, je reste dubitatif.

(source : Initiative Citoyenne)


Mardi 7 mai 2013
6 mai 2013

Bientôt, des nanoparticules dans les vaccins


NANOPARTICULES.jpg
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir

Très prometteuses, ces nanoparticules conçues par un chercheur de l’Université Laval seront expérimentées chez l’humain dans les prochains mois comme adjuvant dans le vaccin saisonnier de la grippe.

Québec — Des nanoparticules composées d’une protéine issue d’un virus s’attaquant à la papaye fouettent le système immunitaire mieux que ne le font tous les adjuvants actuellement utilisés dans les vaccins. Mieux, elles s’avèrent moins toxiques et offrent elles-mêmes une certaine protection contre virus, bactéries et cellules cancéreuses. Très prometteuses, ces nanoparticules conçues par un chercheur de l’Université Laval seront expérimentées chez l’humain dans les prochains mois comme adjuvant dans le vaccin saisonnier de la grippe, a-t-on appris hier dans le cadre d’un colloque sur les applications médicales des nanoparticules et nanomatériaux ayant lieu dans le cadre du congrès de l’ACFAS qui débutait hier à Québec.

Pour concevoir ces nanoparticules, Denis Leclerc du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval a utilisé une protéine appartenant au virus de la mosaïque de la papaye. Cette protéine s’assemble spontanément autour d’un brin d’ARN (dont l’identité ne peut être révélée pour des raisons de secret industriel), créant du coup des bâtonnets (ou nanotubes) de 100 nanomètres de longueur et 15 nanomètres de diamètre.

Ces nanotubes ont d’abord été expérimentés comme adjuvant dans le vaccin saisonnier de la grippe. Les résultats ont été spectaculaires. Près de 80 % des souris ayant été immunisées avec le vaccin traditionnel sont mortes quand on leur a injecté une souche virale différente de celles contenues dans le vaccin. Par contre, toutes les souris ayant reçu un vaccin dans lequel on avait introduit les nanoparticules ont survécu à l’inoculation d’une nouvelle souche.

«Habituellement, la réponse immunitaire est dirigée uniquement contre les protéines de surface des virus de la grippe. Les nanoparticules permettent de déclencher une réponse immunitaire contre les autres protéines du virus qui sont plus faiblement immunogéniques, mais qui sont conservées d’une souche à l’autre», a précisé M. Leclerc avant d’expliquer que les nanoparticules possèdent la capacité de déclencher une réponse immunitaire innée, qui est immédiate, mais non spécifique et qui ne procure pas la mémoire de l’antigène combattu.

Ainsi, lorsque l’équipe de M. Leclerc a instillé des nanoparticules dans le nez de souris afin qu’elles atteignent les poumons, les petits rongeurs ont tous survécu à une infection grippale, tandis que 60 % de ceux auxquels on avait administré une substance inerte sont morts. «Cela veut dire qu’une simple instillation pulmonaire de nanoparticules pourrait nous protéger si un nouveau virus de l’influenza apparaissait alors que nous n’avons pas encore eu le temps de développer un vaccin», a fait remarquer M. Leclerc.

Le chercheur a aussi montré que les nanoparticules assurent également une protection contre la pneumonie bactérienne et le virus de l’hépatite C. «La protection est toutefois de courte de durée, car les nanoparticules ne stimulent que le système immunitaire inné. Il  faut donc répéter le traitement.», précise-t-il avant d’ajouter que l’injection de nanoparticules de papaye dans des tumeurs cancéreuses chez la souris a permis de diviser par quatre la taille de celles-ci. «Les propriétés anticancéreuses des nanoparticules sont encore liées à la réponse immunitaire innée qu’elles induisent», a-t-il souligné.

M. Leclerc a également découvert que les nanoparticules permettaient non seulement de prévenir la grippe, mais aussi d’en guérir puisque toutes les souris atteintes de la grippe auxquelles on avait administré des nanoparticules ont survécu tandis que 60 % de celles qui n’en avaient pas reçu ont succombé.

Le chercheur a par ailleurs exposé des cellules du système immunitaire humain à ces nanoparticules. Il a alors observé que les cellules dendritiques phagocytaient les nanoparticules qu’elles avaient identifiées comme des virus en raison de leur forme de bâtonnet. Une fois englouties, les nanoparticules étaient brisées, laissant échapper le brin d’ARN qui alors activait la réponse immunitaire.

Toxicité

Selon des études effectuées chez le lapin, l’administration de doses jusqu’à dix fois supérieures à celles qui seraient administrées chez l’humain n’a démontré «aucun effet toxique notable», a affirmé M. Leclerc. Et quand on a injecté des nanoparticules fluorescentes dans la patte d’un lapin, on a pu observer que les cellules du système immunitaire les phagocytaient et que 48 heures plus tard, elles avaient presque complètement disparu de l’organisme. Les nanoparticules seraient moins toxiques que l’alun qui est couramment employé comme adjuvant dans les vaccins. «L’alun crée des dépôts qui sont neurotoxiques et qui risquent d’engendrer des réactions auto-immunes», a précisé le chercheur.

Ces nanoparticules peuvent être produites à faible coût. La synthèse des nanoparticules nécessaires aux essais cliniques qui débuteront prochainement a été confiée à la compagnie torontoise Therapure. Confiant de tous les succès obtenus jusqu’à maintenant, M. Leclerc est impatient de débuter ces études chez l’humain.

Ce qui est intéressant ici, c’est le fait de « laver plus blanc que blanc » : on a toujours affirmé pendant des décennies au public que l’aluminium était sûr et ici, parce qu’il y a un éventuel autre adjuvant en embuscade, on s’autorise à reconnaître qu’il n’était finalement pas si sûr que cela. Sauf qu’entre-temps, des milliards de gens ont été physiologiquement « salis » par cette substance toxique, parce que l’aluminium vaccinal est présent dans les vaccins depuis 1926 !

Etant donné que les vaccins sont dispensés d’analyses pharmacocinétiques - qui consistent à analyser le devenir des différents composants une fois dans le corps : comment ils se diffusent, comment ils sont métabolisés, par où et en combien de temps ils sont éliminés, où va se loger ce qui ne s’évacue pas etc.- on ne voit pas en quoi l’étude de ce nouvel adjuvant sera scientifiquement plus sérieuse que ce qu’il en a été de l’aluminium vaccinal jusqu’ici ! Aller injecter des nanoparticules fluorescentes dans la patte d’un lapin et se limiter sans doute à ne regarder QUE sa patte, cela risque de reproduire le scandale de l’aluminium dont on disait qu’il restait au point d’injection puis était très vite éliminé alors qu’en réalité, une partie migrait dangereusement au cerveau. Un des aspects lucratifs de l’affaire, c’est l’idée d’un adjuvant à faible coût, permettant de réduire encore la quantité de matières premières nécessaires (antigènes) pour maximiser les profits. Mais comme on a bien vu avec des vaccins très rentables, comme les vaccins produits par génie génétique (hépatite B, HPV etc), qui permettent une marge bénéficiaire très substantielle, ils comptent parmi les plus dangereux qui soient avec des risques de malignité qui furent même admis en toute discrétion par des instances quelque peu schizophrènes comme l’OMS qui n’hésitent cependant pas à recommander leur usage généralisé :

"Même s'il est possible d'indiquer une limite supérieure de contamination d'un produit fini par de l'ADN hétérogène, et même si toutes les expériences indiquent que des quantités d'un tel ADN de l'ordre de quelques picogrammes sont biologiquement inactives dans un grand nombre d'épreuves, on ne peut pas plus affirmer l'absence totale d'ADN et du risque qui lui est lié dans les produits obtenus en lignées cellulaires continues que dans les produits issus de cultures primaires de cellules et de cultures de cellules diploïdes. [...] Un des grands problèmes soulevés (à cette conférence) est le risque de malignité que pourrait présenter à long terme un ADN contaminant hétérogène, en particulier s'il s'avère qu'il contient des séquences codantes ou régulatrices potentiellement oncogènes. Ce point est réellement préoccupant, car de nombreuses personnes en bonne santé, notamment des nourrissons, seront peut-être vaccinées avec des produits issus de lignées cellulaires continues, ou les recevront de toute autre manière." (OMS, rapport technique n°747, de 1987)

Jouer aux cobayes avec de futurs vaccins aux nanoparticules ou renforcer de façon sûre et naturelle son immunité innée avec diverses plantes ou compléments alimentaires ? Ce sera un choix que des populations de mieux en mieux informées devront immanquablement opérer. Nier ce choix en ayant la tentation d’imposer des vaccins expérimentaux au public méritera selon nous une sanction populaire exemplaire des scientistes et autres politiques qui s’y seront risqués !"


Mouais, les nano particules, mais, serons-nous encore là pour en profiter, parce qu'en attendant notre environnement évolue négativement. Trop préoccupés de générer du profit à tout prix et d'imposer leur pouvoir les multinationales continuent de scier à la branche sur laquelle nous sommes assis.
Mais, peut-être que les savants fous créeront pour notre malheur des abeilles génétiquement modifié.

(source : Libération)


SCIENCES

Les abeilles sont tombées comme les mouches aux Etats-Unis

7 mai 2013 à 23:55
Photo datée du 1er juin 2012 d'une abeille à Godewaersvelde, dans le nord de la France.
Photo datée du 1er juin 2012 d'une abeille à Godewaersvelde, dans le nord de la France. (Photo Philippe Huguen. AFP)

Cet hiver, près d'un tiers des colonies ont été décimées dans le pays, pour une raison inconnue.

Près d’un tiers des colonies d’abeilles aux Etats-Unis ont été décimées au cours de l’hiver 2012/2013, une surmortalité aussi préoccupante pour la pollinisation des plantes à fleurs qu’inexpliquée, selon les experts.
Publiée quelques jours après un rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA) et de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) qui pointaient déjà la disparition croissante de la population d’abeilles aux Etats-Unis, une étude a confirmé mardi les inquiétudes des experts.
Selon cette enquête, menée par l’USDA et des associations professionnelles, les colonies d’abeilles ont décliné de 31,1% durant l’hiver dernier. C’est 42% de plus que l’hiver précédent, lorsque 21,9% d’entre elles avaient disparu.
Chaque année depuis 2007, les autorités américaines et les associations AIA (Apiary Inspectors of America) et Bee Informed Partnership interrogent à deux reprises un large échantillon d’apiculteurs sur leur élevage d’abeilles. «C’est une question simple que l’on pose dans l’ensemble du pays en octobre puis en avril, pour voir combien de colonies ont survécu à l’hiver», détaille Jeffery Pettis, qui dirige le service de recherches agricoles de l’USDA.
Quelque 6.200  producteurs, représentant 22,9% de la production totale du pays de 2,62  millions de colonies, ont répondu cette année. Or, «70% d’entre eux ont fait état de disparitions plus importantes»cette fois, selon l’étude. «Nous ne menions pas d’enquête comme celle-ci auparavant mais d’après notre expérience et nos contacts avec les producteurs il ressortait qu’en général les pertes se situaient entre 10% et 20%», indique Jeffery Pettis.
Désormais, et sans que les experts s’accordent sur un facteur déterminant, quelque 30,5% en moyenne des colonies d’abeilles meurent chaque année depuis l’hiver 2006/2007.

«Les abeilles ne peuvent pas attendre»

«C’est alarmant, à la fois pour les apiculteurs et pour répondre à nos besoins de pollinisation», poursuit-il. «Les prix pour polliniser les cultures ont plus que doublé, le prix des abeilles est en nette augmentation, mais si on ne peut pas en fournir, les récoltes vont en pâtir, se réduire et faire monter les prix de la nourriture, affectant au final notre nutrition et la chaîne alimentaire».
La Californie, l’Etat le plus gourmand en abeilles, est le plus touché par ces pertes. Pour sa seule production d’amandes, cet Etat de l’ouest des Etats-Unis a besoin de 1,5 et 1,7 millions de colonies, soit 60% des abeilles élevées dans le pays.
Une nouvelle perte de 30% serait un désastre pour la culture d’amandes, prévoit l’USDA.
Outre l’action des parasites, de maladies et de facteurs génétiques, l’exposition aux pesticides et une mauvaise nutrition liée à la disparition progressive de la faune sauvage, ont contribué à cette hécatombe.
Mais, pour la première fois cet hiver, «il semble qu’un stress dû à la migration» des productions d’abeilles pour répondre à la demande de l’ensemble du territoire américain «ait été un facteur important», selon M. Pettis.
D’autre part, l’hiver particulièrement rigoureux, froid et sec, connu par les Etats-Unis ces derniers mois, notamment dans les grandes régions productrices d’abeilles du Nord, comme le Dakota du Nord et du Sud et l’Etat de New York, aurait pu jouer un rôle, selon les experts.
Quoiqu’il en soit, pour l’antenne américaine du réseau PAN (Pesticide Action Network), il est temps d’agir: «Les abeilles ne peuvent pas attendre. L’Europe a engagé des actions courageuses» en interdisant trois pesticides tueurs d’abeilles fin avril, «les Etats-Unis doivent s’élever également pour protéger les abeilles».
Le chercheur de l’USDA a indiqué qu’il prévoyait de rencontrer ses homologues européens en Italie le mois prochain pour faire le point sur la situation."

Et, pourtant, mes chers cinq lecteurs, Einstein l'avait dit, "si, les abeilles venaient à disparaître, il ne resterait que quatre ans à l'espèce humaine avant de disparaître".
Eh, oui, l'espèce humaine qui sait si bien faire ce pourquoi elle est destinée, "DETRUIRE !"
En attendant le système se mord la queue.
En voici un exemple :

(source : Express.be)

Un cimetière de voitures 'presque neuves'


Une image visible sur Google Maps, est très révélatrice des dérives économiques de notre époque : on y voit un cimetière de voitures presque neuves de marque Audi, situé à un centaine de kilomètres au nord de Munich, en Allemagne. L’existence de ce cimetière témoigne du « Channel Stuffing », une pratique qui consiste pour une société à remplir ses canaux de distribution sans s’assurer de leurs débouchés réels pour gonfler artificiellement les ventes. C’est la conséquence de la surproduction du marché automobile, compte tenu de l’effondrement de la demande.
Selon le site Zero Hedge, cette pratique est devenue très commune dans ce secteur. Ces voitures sont destinées à la destruction ; de cette manière, les constructeurs évitent de faire baisser les prix des voitures, comme celui des pièces détachées.
Creuser un trou, pour le remplir ensuite, ou construire des voitures pour les détruire ensuite, semble être devenu le nouveau moteur de nos économies, ironise le blog.  


Et, pour finir, mes chers lecteurs, cet article pour proposer une alternative à la tentative des grands semenciers et autres Mosanto de privatiser les graines et réduire la biodiversité.

(source : S.I.LEX)

Open Source Seeds Licence : une licence pour libérer les semences

Les principes de l’Open Source s’étaient déjà propagés à des domaines relativement éloignés du logiciel, comme celui de l’Open Hardware ou de l’Open Design. Mais le projetOpen Source Seeds propose un modèle de contrat pour placer des graines sous licence libre.
Rice grains. Par IRRI Images. CC-BY. Source : Wikimedia Commons.
Rice grains. Par IRRI Images. CC-BY. Source : Wikimedia Commons.
A première vue, l’idée peut paraître assez incongrue, car on voit assez mal ce que les semences peuvent avoir en commun avec les logiciels et pourquoi elles auraient besoin des licences libres. Mais il faut savoir que les variétés végétales peuvent faire l’objet de droits de propriété intellectuelle, que ce soit par le biais de Certificats d’obtention végétale (COV) en Europe ou de brevets aux Etats-Unis. Les Organismes génétiquement modifiés (OGM) peuvent également être protégés par des brevets, déposés par de grandes firmes comme Monsanto, dont les agissements soulèvent de plus en plus d’inquiétudes et de protestations.
Une forme de copyleft « vert » est-il possible pour que les graines demeurent des biens communs ? La question mérite d’être posée !

Lutter contre l’appropriation des semences

Face à ces formes d’appropriation du vivant par la propriété intellectuelle, il existe tout un mouvement qui se bat pour que les semences demeurent « libres ». Des producteurs indépendants comme le Réseau Semences paysannesKokopelli ou Semailles préservent des variétés anciennes ou rares de graines, afin de favoriser la biodiversité. Mais le contexte juridique dans lequel ils oeuvrent est difficile, comme l’explique très bien cet article du site Ecoconso :
Depuis plusieurs décennies, il est obligatoire qu’une semence soit inscrite dans un catalogue officiel – européen ou national – avant d’être mise sur le marché.
L’inscription est liée à des conditions bien précises :
  • pour être inscrite, une semence doit entre autres répondre aux critères « DHS »  : distinction, homogénéité, stabilité. En d’autres mots : une variété doit être facilement identifiable et bien distincte de celles déjà inscrites dans le catalogue, tous les individus doivent présenter les mêmes caractéristiques prévisibles et la variété doit rester stable dans le temps, année après année.
  • l’inscription au catalogue est payante.
Cette législation, qui avait pour but au départ de protéger l’agriculteur contre des fraudes, a un impact énorme sur la pérennité des semences de variétés locales et traditionnelles. Car il est impossible, pour la plupart des semences transmises de génération en génération, de paysan en paysan, de répondre à des critères conçus pour des variétés produites en laboratoire à partir d’un patrimoine génétique très restreint et testées dans des conditions contrôlées.
L’agriculteur, ici ou ailleurs, doit payer chaque année pour acheter ses semences et ne peut ressemer à partir de sa production ni développer son propre patrimoine de semences, qui seraient pourtant plus adaptées aux conditions locales et qui garderaient leur capacité de s’adapter plus facilement aux conditions climatiques changeantes, aux nouveaux ravageurs…
Pour ne s’être pas pliée à cette réglementation, l’association Kokopelli a été poursuivie en justice et lourdement condamnée en 2012. Cela ne l’empêche pas de continuer à dénoncer en des termes très durs l’instrumentalisation qui a été faite du Catalogue des variétés  et du droit d’obtention végétale dans le sens des intérêts des grands semenciers :
les tarifs d’inscription au Catalogue sont prohibitifs (500 €en moyenne pour chaque variété, sans compter les droits annuels à payer pour les différents types d’examens obligatoires). En définitive, ce catalogue, initialement facultatif et ouvert à toutes les semences, est devenu, par une dérive administrative totalitaire, le pré carré exclusif des créations variétales issues de la recherche agronomique et protégées par un droit de propriété intellectuelle [...] C’est ainsi que le catalogue est devenu un outil de promotion de ce droit de propriété particulier, et qu’il s’est progressivement fermé aux variétés, non appropriées, appartenant au domaine public.

Les semences comme biens communs ?

Il existe donc bien d’un côté des semences « propriétaires », sur lesquelles pèsent des droits de propriété intellectuelle et de l’autre des semences « libres », que l’on peut encore considérer comme des biens communs :
Les semences peuvent-elles être une marchandise comme une autre ? Est-ce acceptable qu’une petite dizaine de gros semenciers détienne plus de 80 % du patrimoine des semences, pourtant patiemment amélioré pendant des siècles par des générations de paysans ? Ne s’agit-il pas d’un patrimoine de l’humanité, d’un bien commun et collectif auquel tout un chacun devrait avoir accès ?
Il y  a quelques semaines, un tribunal américain a pourtant estimé qu’un petit agriculteur américain s’était rendu coupable de contrefaçon en replantant d’une année sur l’autre les graines produites par des plats de soja brevetés par Monsanto.  Cette firme a construit son business model en utilisant la propriété intellectuelle pour retirer ce droit élémentaire aux paysans, les forçant à acheter ses graines et ses herbicides chaque année.
Face à cette dérive propriétaire, certains comme l’indienne Vandana Shiva propose d’appliquer les principes de l’Open Source aux semences, en reliant cette problématique à celle des biens communs et à la préservation des Savoirs traditionnels  :
D’autres, comme David Bollier, proposent d’aller plus loin encore en mettant en place un Copyleft pour les semences, comme il en existe un pour les logiciels :
Il existe un mouvement qui progresse parmi certains cercles d’agriculteurs pour créer un équivalent du copyleft pour les semences, de manière à ce que ces agriculteurs puissent produire des cultures open-source. Cette démarche sera peut-être la seule solution : développer un agriculture alternative en open source, bénéficiant de protections juridiques que le partage puisse continuer. Une manière de hacker la loi, comme l’a fait la General Public Licence  avec les logiciels libres.

Une licence pour placer les graines sous copyleft

Pour concrétiser ces visions, l’initiative Open Source Seeds propose sur son site la première version d’une licence adaptant d’une manière originale les principes des licences libres aux semences, et notamment le fameux « partage à l’identique » (Share Alike) qui est le propre du copyleft.

Copyleft wallpapers. Par Leo Utskot. CC-BY-NC-SA.
Voici une traduction en français que je propose de cette licence :
Open Source  seed licence version 0.1
Vous êtes libres de :
Partager : partager, distribuer et donner ces semences
Remixer : cultiver ces semences
Faire un usage commercial de ces semences
Selon les conditions suivantes :
Attribution: Vous devez inclure une copie imprimée de cette licence lorsque vous partagez ces semences ou ds graines issues de ces semences (progeny of these seeds).
Pas de modification génétique : Vous n’êtes pas autorisé à procéder à des modifications génétiques en laboratoire de ces semences ou de graines issues de ces semences.
Partage à l’identique : Si vous recevez ces semences ou des graines issues de ces semences, suite à un don ou à un achat, vous acceptez en conséquence d’être lié par ces conditions.
Si vous récoltez à n’importe quel moment de l’année plus de 500 grammes de graines issues de ces semences, vous devez en mettre à disposition gratuitement au moins 10 grammes via le site www.open-seeds.org (les frais de port restant à la charge des demandeurs). Vous devez également enregistrer et publier les informations liées à votre pratique de culture, ainsi que les lieux dans lesquels ces semences ont été cultivées.
Si vous récoltez à n’importe quel moment de l’année plus de 100 kilos de graines issues de ces semences, vous devez en mettre à disposition gratuitement au moins 500 grammes via le site www.open-seeds.org (les frais de port restant à la charge des demandeurs). Vous devez également enregistrer et publier les informations liées à votre pratique de culture, ainsi que les lieux dans lesquels ces semences ont été cultivées.
Si vous cultivez ces semences, vous devez distribuer les semences des générations suivantes selon les termes de cette licence.
On relèvera l’effort intéressant pour adapter aux semences des notions comme celles de paternité, d’oeuvres dérivées ou de partage à l’identique.
Je trouve également très pertinent le fait de ranger dans les conditions imposées au titre du partage à l’identique le fait de devoir publier les informations liées à la culture des semences. De la même manière que les développeurs produisent de la documentation ou des manuels pour accompagner leurs logiciels, les agriculteurs Open Source devront documenter leur pratique et partager le fruit de leur expérience avec le reste de la communauté.
On voit d’ailleurs déjà une telle logique à l’oeuvre dans certains projets liés aux semences. Le projet Urbsly par exemple, actuellement en recherche de fonds par crowdfunding, propose de lutter contre l’appropriation des semences par de grosses entreprises utilisant des brevets, en créant un « Open Seed Data Catalog », qui recensera les variétés produites par des producteurs indépendants, ainsi que les données utiles aux agriculteurs pour choisir les graines les mieux appropriées à leurs cultures. Le projet vise aussi à publier en Open Access le séquençage génétique des variétés, afin d’empêcher le dépôt de brevets par de grandes marques. Cette approche est intéressante, car elle montre les ponts qui peuvent exister entre Biens communs de la nature et Biens communs de la connaissance, à travers l’Open Data et l’Open Access.

Retrouver des pratiques ancestrales de partage

Mettre en place des licences libres pour les semences risque d’être plus complexe que pour les logiciels. En effet, la législation en vigueur reconnaît un droit d’auteur aux créateurs de logiciels, qui peuvent ainsi « retourner » la logique du copyright grâce aux licences libres pour mettre leur propriété en partage.
Avec les semences, les choses sont plus complexes, car le régime spécial de propriété qui porte sur les variétés végétales est beaucoup plus adapté aux semences « propriétaires » qu’à celles des producteurs indépendants. Il en résulte que l’Open Source Seeds Licence pourrait manquer de base légale, comme l’explique les porteurs du projet qui sont conscients de cette faiblesse :
Il n’est pas certain que les conditions imposées par la licence puissent avoir une valeur juridique les rendant opposables. Il est possible qu’elles doivent être plutôt regardées comme un code de bonnes pratiques à respecter sur une base volontaire.
Les lois qui ont instauré un droit de propriété intellectuelle sur les semences sont très différentes de celles qui concernent les logiciels. Un des points essentiels à propos des droits de propriété intellectuelle sur les semences réside dans les critères deDdistinction, Homogénéité et Stabilité (DHS) qui sont nécessaires pour pouvoir bénéficier de la protection. C’est de cette manière que ces droits fonctionnent partout dans le monde, parce qu’une variété doit être suffisamment stable pour pouvoir être reconnue comme une variété. Mais les variétés les plus intéressantes pour la biodiversité sont généralement trop instables pour respecter ces critères. Or c’est précisément leur « instabilité » qui leur permet de s’adapter aux différentes conditions de culture.
On en arrive à ce paradoxe que l’absence de droit de propriété, qui est pourtant à la « racine » du problème de l’appropriation du vivant, pose ici difficulté puisque la licence libre en a quand même besoin pour être valide juridiquement. Pendant ce temps, les licences attachées aux semences produites par Monsanto peuvent s’appliquer devant les tribunaux, avec les conséquences désastreuses que l’on sait…
Il faudra suivre le développement de ces licences libres appliquées aux semences, car il s’agit d’une des pistes pour préserver des pratiques ancestrales de partage de graines, remontant sans doute à des millénaires et qui se réactivent aujourd’hui avec des associations comme Graines de troc.
Le compte Twitter d’André Le Nôtre (@Lenostre) signalait par exemple ces jours derniers que des pratiques d’échanges de plants rares existaient entre jardiniers au 17ème siècle, dont on retrouve la trace dans cet ouvrage.
lenotre

«  J’ay veu que quelques jardiniers curieux se fréquentoient les uns les autres amiablement, & faisoient recherche de ce qu’ils pouvoient avoir en leurs jardins, pour voir s’ils avoient quelques espèces de fleurs ou de fruicts que l’un ou l’autre n’eust point, afin de s’en entre-accommoder. C’est ce qu’il faut que les jardiniers de présent fassent, & qu’ils prennent la peine, & ne soient paresseux d’aller où ils sont advertis qu’il aura esté fait quelque beau jardin, pour voir s’il y a quelque chose de beau dont ils n’en ayent point la cognoissance, mesme, qu’il en demande au jardinier, peut-estre celuy qui demandera, aura aussy quelque fleur que l’autre n’aura point, & par ainsi feront eschange amiablement l’un à l’autre, de telle sorte que l’un et l’autre en seront fort contens. […] feu mon père avoit une quantité de fleurs de toutes sortes, c’est qu’il faisoit comme j’ay dit cy-dessus, il prenoit la peine & le plaisir en mesme temps d’aller voir les jardins qui estoient en réputation, et s’il se présentoit quelque fleur devant ses yeux dont il n’en avoit point, il en demandoit hardiment au jardinier, en luy offrant de luy en donner d’autres qu’il recognoissoit que le jardinier n’avoit pas aussi, par ce moyen ils s’accommodoient ensemble » Claude Mollet, Le théâtre des plans et jardinages, 1652, p. 185-187.


Bien le bonjour chez vous.
René.

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