lundi 24 juin 2024

 (Encore une arnaque des sociétés de gestion des autoroutes et faisons leur confiance comme ils veulent privatiser les routes nationales, ils feront pareil. Eh, oui, macron, c'est la vente de la maison France, à la découpe. Ils ne l'ont pas encore fait pour les routes nationales, mais, c'est toujours dans les cartons. note de rené)


Progrès ou discrimination ?

Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous, citait Aristote (et la SNCF !). Les autoroutes, bradées à des concessionnaires à l’éthique parfois douteuse, mettent en place progressivement les péages en « flux libre ». Cela signifie que vous n’aurez plus à vous acquitter de la somme due au péage mais, ne rêvez pas, vous devrez toujours vous acquitter de votre obole dans les 72 heures. Comment ? En vous rendant sur le site Sanef (qui inaugure le système) et payer en ligne de deux façons. La première en enregistrant votre paque et vos coordonnées de carte bancaire et vous serez prélevés automatiquement (avec les risques liés au piratage des données personnelles). La seconde, en payant de la même façon au coup par coup. Tout cela dans les 72 heures maximum sinon c’est l’amende à 90 euros. Si chaque concessionnaire fait de même cela va être un brin compliqué ! Reste enfin la possibilité d’un badge en télépéage…dont l’abonnement est payant !

L’on peut imaginer les avantages de ce système sur la fluidité aux barrières de péage, à condition qu’il soit fiable. Mais ce progrès a aussi ses revers, en dehors même du coût des installations qu’il faudra financer, certainement avec un tarif encore revu à la hausse, il y a tous ceux qui vont se rendre en séjour dans un lieu sans réseau (si, si, il y en a encore) qui ne pourront pas se connecter dans les 72 heures. Et puis il y a ceux qui n’ont pas internet, tout simplement, ou qui ne sont pas à l’aise avec la navigation. Pour ceux-là, il faudra se rendre dans un bureau de tabac agréé…toujours dans les 72 heures. A condition qu’il existe et qu’il ne soit pas trop éloigné du domicile ou du lieu de villégiature.

J’imagine bien les personnes âgées face à cette problématique qui va une nouvelle fois les exclure un peu plus. Cette « fracture numérique » que l’Etat disait vouloir réduire ne fait que s’accroître dans une société qui ne veille plus sur ses plus fragiles mais continue à les exclure sans vergogne, sans aucune humanité. Ce « progrès » n’est pas partagé par tous, loin de là.

Sylvain Devaux

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