jeudi 15 septembre 2022

 (Un satellite grillé par une éruption solaire devient un débris, ils comptent faire quoi ? note de rené)


La NASA prend la menace des débris orbitaux au sérieux et sélectionne trois propositions d’atténuation pour un financement


Les débris spatiaux pourraient faire boule de neige de façon incontrôlable avec l’effet Kessler. La nouvelle initiative de la NASA vise à résoudre le problème avant qu’il ne se produise.

Une impression d’artiste des débris spatiaux en orbite autour de la Terre. Source : ESA/ID&Sense/ONiRiXEL

L’exploration spatiale est-elle durable ? De nombreux experts, dont Elon Musk de SpaceX et Stephen Hawking, affirment qu’elle est essentielle à la survie à long terme de la race humaine.

Mais la question n’est pas complètement noire ou blanche.

Un exemple concret : La NASA vient d’annoncer une nouvelle initiative visant à éradiquer les débris spatiaux afin de rendre les opérations spatiales plus durables, comme le révèle un billet de blog de l’agence spatiale.

La NASA a sélectionné trois propositions de recherche émanant d’équipes universitaires qui recevront un financement au cours de l’année à venir afin « d’analyser les questions économiques, sociales et politiques associées à la durabilité de l’espace ».

Nouvelles propositions de réduction des débris spatiaux

Dans son message, la NASA met en évidence les trois propositions qui recevront un financement. Elles sont intitulées « Adaptive Space Governance and Decision-Support »« An Integrated Assessment Model for Satellite Constellations and Orbital Debris », et « Communication and Space Debris: Connecting with Public Knowledges and Identities ».

L’agence spatiale a annoncé qu’elle publierait les résultats des équipes sur son site Web dès qu’ils seraient disponibles.

Comme le souligne la NASA, les débris spatiaux sont principalement constitués « d’objets fabriqués par l’homme en orbite autour de la Terre qui n’ont plus d’utilité, notamment les débris liés aux missions et les débris de fragmentation, les engins spatiaux non fonctionnels et les étages de fusée abandonnés ».

Il s’agit d’un problème bien étudié et suivi, même si certains affirment que l’on ne fait pas assez pour le combattre. Selon l’Agence spatiale européenne (ESA), il y a actuellement plus de cent millions de débris spatiaux mesurant entre 1 mm et 1 cm en orbite.

Un groupe d’astronomes appelé Centre de l’Union astronomique pour la protection du ciel sombre et tranquille contre les interférences des constellations de satellites (IAU CPS), par exemple, s’est organisé pour combattre le problème et faire pression pour une nouvelle législation qui rendra les entreprises spatiales privées plus responsables des engins qu’elles transportent dans l’espace.

Dans une interview accordée en août à IE, Samantha Lawler, astronome à l’université de Regina au Canada, a expliqué que le pire scénario pour les débris spatiaux est le syndrome de Kessler, dans lequel un satellite ou un autre objet en heurte un autre et se brise en petits morceaux. Cela entraîne un effet boule de neige, car les petits morceaux brisent ensuite d’autres engins spatiaux en petits morceaux. Chaque collision augmente alors la probabilité d’une autre, jusqu’à ce que l’orbite de la Terre soit encombrée d’éclats de débris spatiaux brillants comme des balles.

« Le ciel sera rempli de petites lueurs de lumière. C’est comme si l’on se trouvait à l’intérieur d’une boule de neige quelques heures après le lever ou le coucher du soleil », a déclaré M. Lawler, ajoutant que la résolution du problème après qu’il se soit produit serait comparable à la « collecte de balles ».

La NASA « prend au sérieux la menace des débris orbitaux »

Avec sa nouvelle annonce, la NASA entend répondre à cette préoccupation croissante. L’agence spatiale américaine déclare qu’elle « prend la menace des débris orbitaux au sérieux, car ces objets peuvent mettre en danger les engins spatiaux, compromettre l’accès à l’espace et entraver le développement d’une économie en orbite terrestre basse, y compris la participation commerciale ». À ce titre, les « nouveaux prix financeront des recherches qui soutiennent l’engagement de l’agence à s’attaquer à ce problème ».

Le syndrome de Kessler a été proposé pour la première fois en 1978 par Donald J. Kessler, qui travaillait à l’époque au Johnson Space Center de Houston, au Texas. Comme le souligne Earthsky.org, Kessler n’a pas pris en compte la possibilité de nouvelles technologies émergentes lorsqu’il a écrit que « toute tentative d’atteindre un environnement de petits débris sans croissance en éliminant les sources de débris du passé échouera probablement parce que les fragments des futures collisions seront générés plus rapidement que la traînée atmosphérique ne les éliminera ».

Pourtant, le scepticisme demeure. Comme l’a déclaré Mme Lawler à IE en août, elle n’a pas encore vu de technologie viable capable de résoudre un problème d’une telle ampleur. Et « il n’y a pas d’argent dans [la collecte des débris spatiaux] à l’heure actuelle, donc ce n’est pas une startup qui va le faire ». Voyons si cela se produit dans le sillage de la nouvelle proposition de financement de la NASA.

Lire aussi : Adieu les débris spatiaux ! Des ingénieurs chinois utilisent avec succès la technologie « drag sail »

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche

Aucun commentaire: