Après avoir annoncé jeudi que la présence de forces turques à Afrin équivalait à une occupation militaire et à une agression flagrantes, Damas considère toute présence de forces étrangères non sollicitées sur une partie de son territoire comme un acte de guerre et rejette en même temps toutes les initiatives visant à accorder une quelconque autonomie aux Kurdes au nord de la Syrie.
Sur le terrain, les renforts de troupes syriennes vers le nord du pays se poursuivent à un rythme jamais vu dans l’histoire de ce pays.
Malgré les pertes militaires subies depuis le début de la guerre, les sources officielles syriennes parlent d’un bilan avoisinant les 100 000 morts parmi les soldats, soit un ratio de pertes de 1/3, l’Armée syrienne a tenu à dépêcher ses renforts vers l’extrême nord du pays avec pour mission de recapturer la province rebelle d’Idlib, adjacente de la Turquie dans le Nord-ouest, et de consolider les postes d’observation le long de l’Euphrate dans le Nord-est.
Les milices des forces de la défense nationale ont déjà devancé les unités régulières, notamment à Idlib où de très violents combats les opposent aux forces du Front Ennosra, de l’Instance de libération du Levant (ILL), de l’Armée de la Gloire et de nouvelles unités de l’ASL (Armée Syrienne Libre).
L’Armée syrienne à repris l’aérodrome stratégique d’Abou Dohour le 10 décembre 2017 et depuis lors, des Mig-21, Mig-23  et des Albatros L39 sans maintenance (certains appareils arrivent à décoller et à atterrir avec des trains d’atterrissage défaillants ou en mauvais état, la palme d’or de l’endurance revient sans conteste au Mig-21 Fishbed ) ont repris la voie des airs et assurent des missions limitées de bombardement tactique en soutien à la progression des troupes au sol.
L’objectif immédiat des forces syriennes semble être la localité très stratégique de Saraqib, une ville tenue par une coalition de rebelles, située près de la frontière turque et reliant les limites septentrionale des provinces d’Alep et d’Idlib. La ville revêt une importance vitale pour les rebelles qui ont commencé à creuser des tranchées en espérant retarder au maximum les forces syriennes dans une guerre statique en attendant des renforts et une progression des forces soutenues par la Turquie ou les États-Unis.
Les unités du Hezbollah libanais, quasiment invisibles dans le reste de la Syrie, participent à l’assaut contre Saraqib.
La chute de ce verrou stratégique mettra en contact direct les armées syrienne et turque dont les unités se retrouveront face à face pour la première fois depuis le début du conflit syrien, entamé le 15 mars 2011.