Dopage: la Russie savoure sa revanche
AFP via le Journal de Montréal
Jeudi, 1 février 2018 08:19
MISE à JOUR Jeudi, 1 février 2018 08:27
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Humilié dans ses ambitions sportives par le scandale de dopage d’Etat, le Kremlin savoure sa revanche après la réhabilitation d’une partie de ses sportifs et, sans «euphorie», se concentre sur son combat pour envoyer le plus d’athlètes possibles aux JO-2018.
L’annulation par le Tribunal arbitral du Sport (TAS) de la suspension à vie de la plupart des 43 sportifs russes soupçonnés d’avoir profité d’un système de dopage d’État aux JO de Sotchi-2014 présente un goût de victoire particulier au lendemain d’un rare mea culpa de Vladimir Poutine.
Peu enclin à évoquer ses erreurs, le maître du Kremlin, devant une partie des 169 sportifs russes considérés comme «propres» par le Comité international olympique et prêts à s’envoler pour Pyeongchang pour les Jeux d’hiver qui débutent la semaine prochaine, s’était excusé de ne pas avoir su les «protéger» des retombées du scandale qui ébranle le sport russe depuis trois ans.
Après le verdict du TAS, il a gardé la même ligne: faire profil bas et se concentrer sur la défense des intérêts des athlètes.
Le jugement «ne peut que nous réjouir et confirme notre position: une majorité écrasante de nos sportifs étaient totalement propres», a souligné Vladimir Poutine lors d’une visite d’une usine dans le sud de la Russie.
«Mais il ne doit pas y avoir d’euphorie», a-t-il souligné, appelant à «respecter» les instances internationales et à continuer à «améliorer» le système antidopage russe.
«Aucune manipulation»
À plusieurs reprises ces derniers mois, le président russe a admis que la Russie avait sa part de responsabilité dans le scandale de dopage et reconnu, encore mardi, «des cas de dopage» dans son pays.
En revanche, pas question d’accepter les accusations de dopage institutionnalisé mis en place, selon l’Agence mondiale antidopage (AMA), lors des JO de Sotchi-2014.
Ces affirmations «ont été tout simplement démenties (par le TAS). On peut dire qu’il n’y a eu aucun système, aucune manipulation durant les jeux Olympiques de Sotchi», a insisté le vice-premier ministre chargé des Sports Vitali Moutko, lui-même mis en cause dans le rapport McLaren de l’AMA pour le rôle-clé qu’il aurait joué dans le scandale de dopage russe.
«Toutes les médailles (des sportifs blanchis) sont rendues. Cela veut dire que nous sommes revenus à la première place du tableau des médailles aux JO de Sotchi. Mais le plus important, c’est que le nom des sportifs soit blanchi», a-t-il ajouté.
Les Russes, grâce à la décision du TAS, récupèrent en effet neuf médailles, dont deux en or (le fondeur Alexander Legkov en 50 km et Alexander Tretiakov en skeleton) et repassent devant la Norvège avec 11 médailles d’or, 11 en argent et 9 en bronze.
Nouveaux billets pour Pyeongchang ?
Forte de sa victoire juridique, la Russie veut maintenant voir les athlètes blanchis être autorisés à participer sous bannière olympique aux jeux Olympiques de Pyeongchang (Corée du Sud) qui commencent le 9 février.
Le ministre des Sports Pavel Kolobkov a annoncé qu’une «requête officielle» allait partir au plus vite pour demander au CIO de les ajouter aux 169 sportifs admis après le filtre du panel présidé par Valérie Fourneyron qui a barré 111 noms.
Une situation qui promet une nouvelle bataille juridique et provoque la confusion à huit jours des JO: si le CIO renâcle, Vitali Moutko a dit être prêt à faire appel devant les tribunaux en cas de refus.
«La décision du TAS montre qu’une action énergique devant les tribunaux est justifiée, peut être efficace et doit se poursuivre», a prévenu le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Du côté des sportifs, l’heure est au soulagement, mais peu voulaient se prononcer sur une éventuelle participation aux Jeux de Pyeongchang. «Ma tâche est de continuer à m’entraîner, le reste ne dépend pas de moi. Je ne suis pas encore sûr que le CIO m’enverra une invitation» pour la Corée, a déclaré Alexander Tretiakov au quotidien Sport Express.
«Il y a eu beaucoup d’émotions différentes. Aujourd’hui, c’est la joie. Je suis comme un gamin qui découvre que c’est son anniversaire», assurait pour sa part Alexander Legkov, ajoutant être prêt à se rendre à Pyeongchang, mais précisant que «c’était dur de se forcer à s’entraîner» alors qu’il était suspendu à vie.
(C'est quoi ce cinéma, ça sent la corruption à plein nez ! note de rené)
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