dimanche 18 février 2018

(A cause de l'huile de palme, le plus grand génocide de ce siècle débutant est en cours contre les orangs outans ! note de rené)

«La Malaisie ripostera à l’interdiction de l’huile de palme»
Par : Sarantis Michalopoulos | EURACTIV.com | translated by Marion Candau

 15 févr. 2018 (mis à jour:  15 févr. 2018)

Plantation de palmiers à huile.


L’interdiction de l’huile de palme, le principal produit d’exportation de la Malaisie, est « discriminatoire » et Kuala Lumpur est prête à la riposte commerciale, a déclaré le ministre malaisien, Datuk Seri Mah Siew Keong.
L’une des mesures envisagées est le renvoi de l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce, a-t-il annoncé, tout en ajoutant que la Malaisie s’efforcerait d’abord de résoudre la question par le dialogue.
Datuk Seri Mah Mah Siew Keong est ministre malaisien des plantations et des produits de base. Il s’est entretenu avec Euractiv avant de rencontrer des fonctionnaires de la Commission européenne à Bruxelles.
Le Parlement européen a décidé d’interdire l’huile de palme d’ici 2021. Quel sera l’impact sur la communauté agricole malaisienne ?
L’impact sera énorme, car sur les deux millions de tonnes d’huile de palme que nous exportons vers l’Europe, plus de 30 % sont utilisées pour le biodiesel. Nous sommes très déçus de ce vote.
Le marché européen des produits à base d’huile de palme en provenance de Malaisie représente un marché d’environ 2,2 milliards d’euros. Nous avons toujours insisté sur le fait que l’huile de palme est l’épine dorsale de notre économie, car c’est le principal produit d’exportation. Les gros producteurs comme les petits agriculteurs subiront les effets néfastes de cette décision. La Malaisie compte 650 000 petits agriculteurs.
Plus de 40 % des terres sur lesquelles les palmiers à huile sont cultivés sont exploitées par des petits agriculteurs, de sorte que la perception selon laquelle seuls les grands producteurs seront touchés n’est pas correcte.

Le Parlement bannit les biocarburants à l’huile de palme

Le Parlement européen a décidé d’éliminer l’huile de palme dans les carburants d’ici à 2021 et de plafonner les biocarburants issus des cultures vivrières au niveau de consommation de 2017.
Quel retour recevez-vous de la Commission européenne ?
Nous rencontrons des responsables de la Commission plus tard dans la journée. Le Parlement européen a décidé d’interdire les biocarburants à base d’huile de palme à partir de 2021. C’est radical. Les autres huiles végétales seront progressivement supprimées à partir de 2030, soit une différence de neuf ans.
2021 ce n’est pas dans longtemps. Et évidemment, nos agriculteurs sont très inquiets de la façon dont nous nous adapterons en si peu de temps. J’ai discuté avec la Commission, il n’y a pas d’égalité de traitement et nous pensons qu’il s’agit d’une discrimination flagrante.
Coopérez-vous avec d’autres pays de la région pour saisir conjointement l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ?
Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Indonésie, par exemple. J’ai également parlé à mes collègues thaïlandais, à d’autres pays d’Asie et d’Afrique, ainsi qu’à des pays d’Amérique latine comme la Colombie. Nous renverrons l’affaire devant l’OMC si l’Europe nous y contraint.
Quelle est la prochaine étape sur le plan commercial ? Selon la presse de votre pays, vous réfléchissez à des mesures commerciales punitives.
La Malaisie et l’UE sont en discussion pour un accord de libre-échange et l’huile de palme sera certainement une priorité de l’ordre du jour. Le commerce est un processus à double sens. Si l’Europe discrimine notre plus gros produit d’exportation, nous prendrons bien entendu des mesures si nécessaire. J’espère que ce ne sera pas le cas.
Il parait que ce n’est pas la décision finale et j’espère que l’équité finira par prévaloir. Mais honnêtement, si l’Europe met en œuvre cet acte discriminatoire, alors la Malaisie devra riposter contre les marchandises en provenance d’Europe.
Pensez-vous déjà à des produits spécifiques ?
Nous avons une grande quantité et diversité de produits d’importation en provenance d’Europe et nous sommes en train de nous pencher là-dessus.
Est-il vrai que vous réfléchissez au vin européen ?
Le vin est très populaire, mais il n’est que très peu exporté en Malaisie. Nous n’examinons actuellement aucun produit en particulier parce que la décision du Parlement européen n’a été prise que le mois dernier. Et ça nous a choqués.
Qu’en est-il des gouvernements de l’UE ? Vous les avez contactés ?
Nous avons discuté individuellement avec un certain nombre d’États membres de l’UE et, jusqu’à présent, les réactions ont été bonnes puisque nous leur avons expliqué les différentes répercussions. Nous ne comprenons pas pourquoi il est nécessaire de discriminer l’huile de palme. Je pense que nous avons transmis notre message et nous continuerons à le faire : le lien entre l’huile de palme et les moyens de subsistance des petits agriculteurs fait que la décision de l’Europe entraînera une augmentation de la pauvreté et représentera un recul par rapport aux objectifs de développement durable des Nations Unies.
Juste après la décision du Parlement européen, près de 350 000 agriculteurs ont signé une pétition et sont descendus dans les rues de Kuala Lumpur, exhortant l’UE à ne pas détruire leurs vies.
Sur le plan environnemental, je pense que la Malaisie a déjà fait beaucoup pour s’assurer que la culture de l’huile de palme ne détruit pas l’environnement. Nous sommes très rigoureux, nous avons mis en place de nombreuses règles et lois pour éviter la destruction des forêts.
Si l’UE exige de vous d’autres mesures de durabilité afin de vous accorder un délai supplémentaire, êtes-vous prêt à le faire ?
Oui, bien sûr. L’année dernière, nous avons annoncé la mise en place de la certification « huile de palme durable malaisienne » (MSPO). Nous la rendrons obligatoire pour tout le monde sur le terrain, y compris pour les 650 000 petits agriculteurs. Ce n’est pas facile et c’est un exercice coûteux. Les petits agriculteurs devront tous faire l’objet de contrôles, mais ils sont déterminés à le faire.
Nous voulons travailler en étroite collaboration avec les pays de l’UE. Nous voulons qu’ils nous donnent des conseils parce que nous voulons être durables ; c’est important avant tout pour notre pays. Nous voulons travailler avec l’Europe pour faire accepter la certification MSPO. Mais permettez-moi de souligner qu’au lieu d’encourager les petits agriculteurs malaisiens et de travailler avec la Malaisie, la décision du Parlement européen va dans la mauvaise direction et envoie un mauvais message.
Pensez-vous ce n’est qu’un premier pas dans la lutte contre l’huile de palme ? Craignez-vous que cette interdiction ne s’applique progressivement à d’autres produits, comme les aliments  ?
Les fondements de l’interdiction de l’huile de palme ne sont pas valables et nous devrons surement faire face à d’autres défis à l’avenir. La Commission envisage d’adopter de nouvelles réglementations sur l’huile de palme ; cette situation sera vivement contestée et pourrait encore aggraver la discrimination et l’inégalité de traitement.
L’huile de palme est la culture la plus efficace et rentable au monde. Il y a dix ans, l’huile de palme représentait 20 à 30 % du marché et aujourd’hui, elle représente 60 % du marché des huiles végétales.
L’huile de palme contient, par exemple, de la vitamine E, de la vitamine A et c’est une huile très compétitive. Du fait de sa position dominante sur le marché des huiles végétales, il y a toujours eu des tentatives pour lui faire obstacle.
Par qui ?
La concurrence vient des autres huiles végétales, qui se sentent menacées par la part croissante du marché de l’huile de palme. Nous continuerons de faire face à ce genre de défis.

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