50 millions d’euros de pots-de-vin auraient été versés par le groupe pharmaceutique suisse pour favoriser la mise en vente d’un vaccin dont l’efficacité est mise en doute ...
Avramopoulos contre-attaque dans l'affaire Novartis
Cité dans une affaire de pots- de vin présumés versés par le groupe suisse Novartis, le commissaire européen Dimitri Avramopoulos dénonce une "conspiration". vincent georis
"Nul n’est prophète en son pays". Dimitri Avramopoulos, le commissaire européen aux Migrations partage cet adage avec les autres membres de l’exécutif européen, tous très en vue à Bruxelles. Mais c’est dans son pays qu’il a choisi de se rendre pour assurer sa défense face au scandale Novartis qui déferle sur lui et neuf autres ténors de la politique grecque.
"Cette affaire ne me touche pas, ne se rapporte pas à moi", a-t-il dit vendredi lors d’une conférence de presse à Athènes. Dimitri Avramopoulos a qualifié de "conspiration" et de "calomnie" les accusations de corruption lancées à son encontre. Cette affaire "sape la démocratie et les institutions", a-t-il ajouté.
Dimitri Avramopoulos a décidé d’introduire une action en justice pour laver son honneur. Il demande, entre autres, l’identification des témoins anonymes dont les dépositions ont servi de base à cette affaire de corruption.
Lundi dernier, la justice grecque a entamé des poursuites pénales pour corruption contre Constantin Frouzis, l’ancien vice-président de Novartis, pour corruption. L’affaire a été ensuite transmise au Parlement en raison de l’implication présumée de dix anciens dirigeants, deux Premiers ministres et huit ministres, au pouvoir de 2006 à 2015. À cette époque, Dimitri Avramopoulos était ministre de la Santé. Le commissaire européen est cité dans cette enquête démarrée en 2016 après des révélations transmises par le FBI au parquet anticorruption grec.
50 millions d’euros de pots-de-vin
Pas moins de cinquante millions d’euros de pots-de-vin auraient été versés par le groupe pharmaceutique suisse à ces dirigeants pour favoriser la mise en vente d’un vaccin dont l’efficacité est mise en doute, et ce, à un prix surévalué. L’État grec aurait perdu dans cette affaire près de 3 milliards d’euros.
Pour leur défense, les anciens dirigeants invoquent une conspiration du gouvernement Tsipras.
Ce n’est pas la première fois que Novartis est cité dans des affaires de corruption. L’an dernier, la société a été condamnée à une amende de 25 millions de dollars en raison d’activités impliquant sa filiale chinoise.
Le ministre grec de la Justice dément toute intervention. En avril dernier, il avait annoncé que Novartis aurait soudoyé des milliers de fonctionnaires. Parmi les autres accusés, on retrouve Yannis Stournaras, le gouverneur de la Banque centrale grecque, et l’ancien premier ministre Antonis Samaras.
Vincent Georis,
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