Paris et Helsinki laissent un mois à Areva et TVO pour résoudre leur litige sur l'EPR finlandais
source : Romandie.comParis - Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et son homologue finlandais Olli Rehn ont donné un mois aux actionnaires et aux entreprises pour trouver un accord ou une voie de sortie dans le litige opposant le groupe français Areva et le producteur d'électricité finlandais TVO à propos du réacteur EPR en construction en Finlande.
J'ai eu l'occasion de parler en début de semaine avec Olli Rehn et nous nous sommes donné un mois pour laisser les entreprises et les actionnaires trouver les conditions d'un accord ou d'une voie de sortie, a déclaré mercredi Emmanuel Macron à des journalistes.
M. Macron devait se rendre en Finlande fin 2015-début 2016 pour évoquer la construction du réacteur EPR dans la centrale d'Olkiluoto (ouest de la Finlande), marquée par une accumulation de retards et surcoût, au coeur d'un contentieux entre Areva et TVO. Prévu pour 2009, la mise en service du réacteur EPR dans la centrale d'Olkiluoto (ouest de la Finlande) est désormais programmée pour 2018, alors que le chantier a débuté en 2005.
J'ai demandé à ce que l'on progresse davantage encore au niveau des entreprises et des actionnaires. Comme les négociations n'étaient pas suffisammment mûres, il était contre-productif qu'un déplacement se fasse au niveau ministériel dès le mois de décembre comme j'avais initialement envisagé de le faire, a précisé M. Macron.
Les deux principaux protagonistes de cette affaire, Areva, qui le construit avec Siemens, et l'exploitant finlandais TVO, ont assuré cet été vouloir entamer en 2016 la phase d'essai.
Pourtant, les deux groupes se rejettent chacun la responsabilité des retards et des surcoûts, et ont porté leur différend devant un tribunal d'arbitrage. Areva réclame 3,4 milliards d'euros et TVO 2,6 milliards.
Ces difficultés en Finlande ont contribué à précipiter Areva au bord d'une quasi-faillite: face aux retards du projet, le groupe a provisionné 4,6 milliards d'euros, soit plus que le prix de vente du réacteur fixé à 3 milliards.
En raison des incertitudes entourant son dénouement, ce dossier complique aussi le projet de reprise par EDF de la majorité d'Areva NP, branche qui regroupe les activités de construction et de services aux réacteurs du groupe nucléaire, puisque l'électricien souhaite éviter d'avoir à assumer les risques financiers qui lui sont liés.
Fin juillet, Emmanuel Macron avait déjà affirmé que l'Etat a un rôle à jouer pour mettre fin à ce contentieux.
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