Mauvais temps pour la Russie, plombée à la fois par le raffermissement du dollar et la chute du prix du baril. Le billet vert a ainsi dépassé vendredi soir le seuil symbolique des 70 roubles, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis août.
A 17H20 GMT, la monnaie américaine aura ainsi atteint 70,30 roubles après être monté progressivement tout au long de la journée. A la même heure, l’euro dépassait 77,20 roubles, son plus haut niveau depuis septembre.
Le rouble souffre tout particulièrement de la dégringolade du cours du brut, alors que le pétrole constitue une source de revenus de toute importance pour la Russie. Or le prix du baril a plongé vendredi à son plus bas niveau en sept ans, régressant d’ores et déjà à des niveaux forts bas depuis quelques jours.
La perspective d’une hausse des taux outre-Atlantique n’arrange rien à l’affaire, une telle décision de la Fed (réserve fédérale américaine) pouvant comporter des risques importants pour les marchés émergents.
Un tel contexte a conduit au final la banque centrale de Russie à maintenir vendredi son taux directeur à 11% pour la troisième fois de suite, tuant dans l’oeuf les espoirs des milieux économiques quant à une amélioration du coût du crédit.
Un an après avoir dû augmenter ses taux en vue d’enrayer l’effondrement du rouble, la banque centrale de Russie a été ainsi contrainte de repousser le retour à une politique monétaire plus propice à l’activité économique.
Dans le communiqué diffusé à l’issue de sa réunion de politique monétaire, l’institution a juste promis une baisse de taux lors de « l’une de ses prochaines réunions » et ce, « à condition que les risques inflationnistes diminuent ».
Nombre d’analystes pariaient encore il y a peu sur un abaissement de ce taux, opération qui aurait permis de mettre fin à l’épisode désastreux que la Russie a du encaisser à la mi-décembre 2014. La banque centrale avait alors porté en pleine nuit son taux directeur de 10,5% à 17% pour mettre fin à la pire chute de sa monnaie depuis 15 ans. Une situation résultant tout à a fois de l’effondrement du marché du pétrole et des sanctions prises à son encontre compte-tenu de sa position vis à vis de l’Ukraine.
Un tel niveau de parité rouble / dollar pourrait soutenir les prix, phénomène que pourrait aggraver l’embargo imposé sur certains produits alimentaires de Turquie, mesure prise en guise de rétorsion à l’affaire du Sukhoi russe abattu par l’aviation turque, ainsi qu’une nouvelle taxe sur les transporteurs routiers.
Certes, lors d’une conférence de presse, la présidente de la banque centrale, Elvira Nabioullina, a tenu à rassurer, estimant que l’impact de ces facteurs devrait rester très faible et que l’inflation devrait décélérer fortement début 2016.
Sources : AWP
Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 11 décembre 2015
(C'est le moment de passer ses vacances en Russie dès le printemps prochain ! note de rené)
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