mercredi 30 septembre 2015
Si vous remboursez un crédit immobilier, vous devez lire ceci :
Dépêchez vous vite avant que la faille soit comblée !
Une faille juridique qui pourrait rapporter gros aux emprunteurs….
De nombreuses banques, en vous octroyant votre crédit immobilier, ont calculé vos mensualités sur l’année lombarde, de 360 jours, plutôt que sur 365. Auquel cas, vous pouvez porter le dossier en justice et récupérer beaucoup d’argent.
Cette faille concerne potentiellement un quart des crédits immobiliers en cours. Elle repose sur la durée d’une année. Pour faire simple aujourd’hui, des banques considèrent qu’une année dure 360 jours. C’est ce qu’on appelle l’année lombarde. Et c’est sur cette base qu’elles calculent les taux d’intérêts.
Un décalage de 5 jours donc par rapport à l’année civile. Aucune loi aujourd’hui oblige les banques à stopper cette pratique mais ces dernières années la cour de cassation a tranché à plusieurs reprises… en faveur des emprunteurs. Des banques appliquant l’année lombarde aux crédits souscrits par les particuliers ont été condamnées.
La sanction? L’annulation pure et simple du taux d’intérêt négocié à l’ouverture du crédit. Il est alors remplacé par ce qu’on appelle le taux légal. Il s’agit précisément du taux auquel les banques empruntent elles-mêmes l’argent à la banque centrale européenne.
Un taux proche de 0. On voit donc bien le gain potentiel pour l’emprunteur. Et c’est justement pour cela qu’une entreprise qui s’occupe de traquer les irrégularités au sein des crédits s’est saisie du dossier.
L’Expertiseur du crédit, c’est son nom, a accumulé assez de dossier, nous disent-ils, pour faire payer les banques d’ici le début de l’année prochaine.
Pas moins de 200 dossiers sont aujourd’hui entre ses mains… Cliquez ici pour lire la suite de l’article.
L’Expertiseur du Crédit pour plus d’infos:
Signalé Jean-Michel
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L'Oklahoma est passé de 2 séismes par an à ...585
PAR AUDE OTTEVANGER · 28 SEPT. 2015 (source : express.be)
L'Oklahoma, un Etat américain situé loin des principales failles géologiques, a enregistré en 2014 585 séismes d'une magnitude d'au moins 3 sur l'échelle de Richter. Depuis début 2015, l'Etat en a déjà enregistré 600, et la secousse la plus importante a atteint 4,5 de magnitude. Avant le boom de la fracturation hydraulique, on y recensait que 2 séismes par an... et les puits s'imposent donc comme des responsables évidents de la hausse du nombre de ces incidents.
Pour fracturer les roches emprisonnant les gisements de gaz et de pétrole, les exploitants des puits envoient à haute pression un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques. Mais outre le pétrole, ils récupèrent de l'eau souillée inutilisable qu'ils éliminent en l'injectant dans les puits déjà taris, qui vont jusqu'à plus de 1.500 mètres de profondeur. Selon le sismologue George Choy, ce processus modifie la pression sur les lignes de faille, et provoque des glissements qui génèrent des séismes.
La technique de la fracturation hydraulique a permis de récupérer d'énormes quantités de pétrole et de gaz auparavant inaccessibles, et de créer un boom économique qui s'est affaibli récemment en raison de la chute des cours du pétrole.
La magnitude maximale que pourraient égaler les séismes causés par la fracturation reste conjecturale. D'après certains experts, ils pourraient atteindre des magnitudes de 7, et une puissance suffisante pour causer l'effondrement d'édifices; pour d'autres, ils n'excéderont pas des magnitudes de 4 ou 5, occasionnant des dégâts se limitant à des bris de vitres. On ignore quelle seront les conséquences à long terme de l'injection d'eau à des endroits où il n'y en avait pas et on redoute la contamination des nappes phréatiques.
On compte actuellement 4.500 puits employés pour le rejet des eaux usées en Oklahoma, dont 3.200 sont utilisés quotidiennement.
La gouverneure Mary Fallin a assuré avoir pris des mesures afin de contrôler les injections d'eau. Le groupe écologiste Sierra Cuz, jugeant que mesures de surveillance sont très insuffisantes, exhorte à instituer un moratoire sur les puits utilisés pour se débarrasser de l'eau souillée dans les 21 comtés de l'Oklahoma les plus sensibles.
La Chine abaisse le montant légal de retrait d'argent à l'étranger
Par RFI
Des touristes chinois aux Galeries Lafayette à Paris, en octobre 2012.AFP PHOTO / FRED DUFOUR
La Chine limite les retraits d'argent à l'étranger pour ses citoyens détenteurs de cartes bancaires chinoises. Signe que Pékin veut ainsi contrôler la fuite des capitaux accélérée depuis la récente dévaluation du yuan.
Il sera désormais impossible pour les Chinois de retirer à l'étranger plus de 14 000 euros par an. Jusqu'ici, ils pouvaient retirer l'équivalent de ce montant par jour. Cette mesure concerne les détenteurs des cartes bancaires du type China UnionPay. Cet équivalent chinois de Visa ou de MasterCard émet la quasi-totalité des cartes de paiement des établissements bancaires chinois.
Ce plafond, qui sera effectif début 2016, est destiné, selon les autorités de Pékin, à renforcer la lutte contre le blanchiment d'argent et à limiter les risques financiers.
Mais, selon les experts, la stratégie chinoise vise à stopper d'importants flux de capitaux qui sortent du pays. Cette tendance s'est accélérée après la soudaine baisse du yuan en aoûtdernier, et sur fond de ralentissement de la croissance chinoise.
Parallèlement, le gendarme des marchés chinois avait demandé aux institutions financières à Shanghaï et à Canton de renforcer leurs contrôles de conversion et de vente de devises étrangères.
Fawkes News: Des musulmans radicaux menacent les chrétiens dans...
Fawkes News: Des musulmans radicaux menacent les chrétiens dans...: Les chrétiens qui fuient la guerre dans leurs pays doivent aussi craindre pour leur vie dans des centres d'accueil en Allemagne. Ils...
Sott Exclusif: intégrale et sans modification de l'interview de Vladimir Poutine avec Charlie Rose: Qu'est CBS laissé de côté - Les Maîtres - Sott.net
Sott Exclusif: intégrale et sans modification de l'interview de Vladimir Poutine avec Charlie Rose: Qu'est CBS laissé de côté - Les Maîtres - Sott.net: http://www.sott.net/article/302911-Full-unedited-text-of-Vladimir-Putins-interview-with-Charlie-Rose-What-CBS-left-out
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mardi 29 septembre 2015
La Suède en route vers une société 100% sans pétrole
(source : monsieur mondialisation)
28 septembre 2015 / Catégories: Articles, Rédaction / Tags: changement climatique, climat, durable, écologique, énergies renouvelables, nordique, suede, suédois / Réclamations et signalements
La Suède en route vers une société 100% sans pétrole
Saviez-vous que la Suède entretient le rêve ambitieux d’être le premier État continental du monde à véritablement se passer du pétrole ? Le projet qualifié d’utopique par les plus conservateurs se concrétise peu à peu par des investissements de plus en plus importants dans le développement des énergies renouvelables. Un exemple à suivre en pleine COP21 ?
La Suède est régulièrement montrée en exemple en matière de vision progressiste de la société, notamment en matière d’égalité des sexes, de liberté de la presse et avec son modèle scolaire plus efficace. En matière d’écologie, le pays n’est pas en reste. De très nombreux projets attestent de ses efforts réalisés en matière de transition vers un avenir serein. Par exemple, non loin de Stockholm, c’est une ville entièrement écologique qui sort de terre. Un projet de 9 milliards d’euros pensé à A à Z pour être résilient, autonome et écologique. La Suède est également le pays où se trouve Växjö, la ville la plus écologique et propre d’Europe. Par ailleurs, la presque totalité des déchets des suédois sont recyclés au point où l’État peut se permettre d’importer des détritus pour les traiter. Enfin, le pays est pionné dans l’émergence d’un Internet « vert » avec ses projets de data-center non-polluants.
Plan d’un projet massif d’Hexicon, société suédoise (source)
Ce modèle pratiquement unique au monde (même si d’autres pays nordiques partagent un bilan similaire), la Suède le doit à un plan gouvernemental courageux et ambitieux lancé de manière précoce en 2006. « Notre dépendance à l’égard du pétrole devrait prendre fin d’ici 2020« , avait déclaré à l’époque la ministre du développement durable, Mona Sahlin. Depuis 10 ans, le pays injecte des sommes toujours plus importantes dans des projets de transition écologique avec l’espoir de mettre fin à sa dépendance au pétrole en 2020. Si l’objectif a été revu à la baisse depuis, avec un pays espéré « libre du pétrole » pour 2050, le pays avance à grands pas dans la bonne direction. La part de pétrole du bilan énergétique de la Suède est tout de même passée de 70% à 30% depuis les année 70.
Cette année encore, le gouvernement suédois vient d’annoncer le déblocage d’une manne de 4.5 milliards de couronnes dans le développement durable, soit environ 500 millions d’euros. Objectif déclaré : « répondre au challenge du changement climatique, augmenter la part des énergies renouvelables et stimuler le développement des technologies environnementales innovantes. » exprime le gouvernement dans un communiqué. Pour les responsables, aucun doute sur la question, cette transition écologique serait porteuse d’emplois et réduirait les déficits du pays à long terme. Par ce biais, l’État nordique espère devenir l’exemple européen en matière de transition et de prise de risque.
Le premier ministre Stefan Löfven est confiant. « La Suède sera l’un des premiers États sans énergies fossiles dans le monde. » a-t-il déclaré à la presse. En résumé, ce plan se découpe en plusieurs actions : l’injection de fonds importants dans le photovoltaïque, encourager la recherche en matière de stockage propre d’électricité, le développement d’un réseau électrique intelligent (Smart Grid), la rénovation (isolation) des vieux bâtiments et l’injection de subventions dans les véhicules électriques et les transports collectifs écologiques. Enfin, preuve que le pays ne se regarde pas le nombril, les fonds pour des projets internationaux liés au challenge climatique seront augmentés. Cerise sur le gâteau, une partie de l’argent nécessaire pour cette entreprise proviendra de l’augmentation des taxes sur les dérivés de l’industrie pétrolière. De quoi peut-être éviter de justesse le scénario « Mad Max » si tant est qu’il puisse se produire…
Il y a cependant un bémol. Si la Suède peut se permettre un tel revirement énergétique, c’est car elle s’alimente principalement, à ce jour, en énergie nucléaire. En 1980, le pays avait décidé de sortir de l’atome suite à un referendum populaire. Mais depuis, 6 nouveaux réacteurs, aujourd’hui vieillissants, ont été mis en service. En février 2009, le gouvernement suédois abandonna définitivement la sortie du nucléaire, jugé depuis comme compromis acceptable dans la transition. Si les centrales suédoises commencent à prendre de l’âge, le gouvernement reste optimiste dans son choix d’investir dans les énergies renouvelables. Fait notable, près de la moitié de l’énergie suédoise provient déjà de l’hydroélectricité, le pays bénéficiant d’avantages naturels non négligeables.
L'alimentation low cost, "une catastrophe pour l’humanité"
(source : msn actualité)
Miel fabriqué avec des assemblages de sirops et colorants, confiture sans fruits, viande reconstituée... Un ancien salarié de l'agroalimentaire dénonce dans un livre les techniques utilisées pour faire diminuer les prix. Périco Légasse, critique gastronomique, interrogé par BFMTV veut lutter contre ces pratiques qui tendent à tromper le consommateur.
Ces techniques utilisées pour les produits à bas coût sont communes?
Plus vous baissez le prix d’un produit plus vous baissez sa qualité, c’est la règle. Quand la grande distribution dit "je veux les produits les moins chers possibles", si le producteur, si l’industriel veut garder sa compétitivité il est obligé de produire dans ces conditions abominables.
Mais quand vous faites deux euros d’économie sur un produit, ça veut dire qu’il coûte en fait en valeur négative huit ou dix euros en problèmes sanitaires, environnemental, en problème de qualité. Et ce sont les pauvres qui sont condamnés à bouffer de la merde.
Comment faire quand on n’a pas les moyens d’acheter de la marque?
Le low cost, la course au prix le plus bas est une catastrophe pour l’humanité et pour la planète. Si on continue comme ça on finira dans un chaos abominable. Il faut que les gens prennent conscience qu’ils doivent répartir leur budget. Il faut reprendre le temps de faire un peu la cuisine et que les gens réapprennent à manger.
Moi je propose une solution, la règle du 18-6-3. Vous avez un budget de 18€, au lieu de prendre six fois un produit dégueulasse à 3€, vous faites trois fois un produit à 6 €. Le problème aujourd’hui c’est d'adopter une gestion du temps différente, pour que les gens refassent de la cuisine.
Vous préconisez aussi d’acheter français, ça veut dire acheter plus cher?
Nous avons vu tout l’été des éleveurs bovins, des éleveurs porcins qui sont dans une situation catastrophique parce que nous sommes dans une situation de concurrence où les produits étrangers de mauvaise qualité prennent la place des produits français. À budget égal, on privilégie les produits français pourvu qu’ils soient de qualité et ainsi on favorise notre agriculture, notre artisanat, notre économie.
lundi 28 septembre 2015
Ces sauveteurs du climat qui commencent à inquiéter l’industrie pétrolière
Blocages de projets polluants, marches mondiales pour le climat, campagne contre l’industrie pétrolière et gazière : les actions organisées par 350.org – un réseau de militants du climat né dans les campus nord-américains – commencent à rencontrer un succès populaire qui contredit l’ambiance de résignation face au changement climatique. Leur campagne pour le désinvestissement des énergies fossiles a réussi à mobiliser une large coalition d’acteurs, allant des militants de l’action directe de la mouvance Occupy Wall Street à des investisseurs comme le fonds Rockefeller, en passant par des congrégations religieuses et des médias tel le Guardian. May Boeve, 31 ans et directrice exécutive de 350.org, est l’une des chevilles ouvrières de ce mouvement. Rencontre.
Basta ! : Malgré sa création récente, 350.org a déjà organisé plusieurs actions spectaculaires et remporté des succès inattendus, ce dont témoigne l’ampleur prise par le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) que vous avez lancé, et auquel se sont associés des centaines de fondations, d’organisations religieuses, de fonds de pension, d’organisations publiques, d’universités ou de collectivités locales [1]. Qu’est-ce qui fait, selon vous, la différence entre 350.org et les autres organisations qui travaillent sur l’environnement et le climat ?
May Boeve : [2] Nous avons créé 350.org pour travailler sur une seule question : le besoin urgent d’agir contre le changement climatique. Le changement climatique est un enjeu qui nous accompagnera toute notre vie, mais si nous ne réagissons pas très rapidement et avec une ampleur suffisante, ses conséquences seront dramatiques. Au début, nous ne pensions pas construire une organisation destinée à durer sur le long terme. Honnêtement, nous ne pensions même pas qu’elle existerait encore en 2015… Nous nous concevons plutôt comme un réseau. Aujourd’hui, il a grandi partout dans le monde mais nous essayons de rester concentrés sur notre objectif initial.
Sur la question du climat, il existe déjà nombre de recherches et d’analyses, beaucoup de lobbying. Ce qui manque, c’est la volonté politique. Nous mettons donc l’accent sur la mobilisation et l’action, ce qui est une manière de compléter ce que font les autres organisations, en construisant une pression politique. La première chose que nous avons faite a été une journée mondiale d’actions. Nous avons commencé directement à l’échelle mondiale. Maintenant nous essayons plutôt de développer des campagnes là où nous avons la possibilité de changer les rapports de force politiques.
Pourquoi accorder une aussi large place à l’action directe ?
Pour que les gens comprennent la gravité du changement climatique, il faut montrer que certains sont prêts à prendre des risques personnels pour contribuer à résoudre le problème. C’est la raison pour laquelle nous avons mis l’accent sur l’action directe. En plus, elle amène des résultats concrets : face au projet d’oléoduc Keystone XL [destiné à acheminer le pétrole issu des sables bitumineux canadiens vers le Sud à travers les États-Unis, et donc à créer des débouchés commerciaux pour intensifier l’exploitation de cette ressource fossile, l’une des plus polluantes qui soit, ndlr] et le charbon du Bassin de Galilée, en Australie [3], la victoire est à notre portée. C’est aussi l’enjeu de la campagne pour le désinvestissement des énergies fossiles : s’efforcer de montrer qu’il est toujours possible d’agir, où que nous soyons.
Comment faire du changement climatique un enjeu réel pour les gens ordinaires ?
Malheureusement, ce travail est fait par la nature elle-même : de plus en plus de gens « normaux » subissent les impacts du changement climatique. Ils sont forcés de quitter leur maison, ils voient l’océan changer à cause de l’élévation du niveau des mers. Notre première tâche est de raconter cette histoire, en montrant que le changement climatique est déjà là, qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème pour les générations futures. Toucher les gens ordinaires, c’est aussi leur montrer qu’il est encore possible de faire quelque chose, même à leur niveau. Partout dans le monde, il y a de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles, charbon, pétrole ou gaz. Nous ne sommes pas obligés de les mener à bien, il existe des alternatives, notamment les énergies renouvelables. Lorsque nous montrons que notre action peut être efficace – que telle centrale électrique au charbon ne sera pas construite, que telle mine en Australie ne sera pas ouverte –, l’enjeu devient plus réel pour les gens.
Malgré l’accumulation des preuves scientifiques et concrètes du dérèglement climatique, les gens et les gouvernements ne semblent toujours pas prêts à résoudre le problème concrètement. Certains estiment même que les humains auraient une incapacité naturelle à s’attaquer à des problèmes de long terme. D’autres pensent que le message des écologistes sur le changement climatique est trop négatif, culpabilisant, et qu’il est temps de passer au positif, aux « solutions ». Qu’en pensez-vous ?
Il faut dire la vérité, même si c’est avec une dose d’espoir et de « positivité ». Le changement climatique est là, des gens sont affectés en ce moment même, et le principal responsable de cet état de fait, ce sont les énergies fossiles. On ne peut pas faire comme si le problème n’était pas sérieux. Nous constatons dans notre travail qu’il y a beaucoup plus de gens prêts à agir pour le climat que l’on pense généralement. Voyez la Marche pour le climat de septembre 2014 : nous n’avons jamais caché qu’il s’agissait d’un sujet sérieux, et même effrayant. Cela n’a pas empêché des centaines de milliers de gens d’y participer partout dans le monde [dont 100 000 à New York, 15 000 à Paris, ndlr]. Au fond, je ne partage pas cette manière de voir. Les gens sont parfaitement capables de comprendre l’enjeu du changement climatique et de relever le défi. Pour moi, le problème n’est pas le manque de volonté d’agir, c’est le manque de débouchés pour cette volonté d’agir. Est-ce que nous offrons aux gens suffisamment de voies pour manifester ce qui les préoccupe et ce qui est important pour eux ?
Vous êtes une jeune femme, à la tête d’une organisation active dans un domaine qui est notoirement dominé par des hommes, d’âge moyen au mieux, blancs, issus des classes moyennes et supérieures. Le mouvement pour le désinvestissement des énergies fossiles lui-même a ses racines dans les universités américaines. Comment mobiliser le reste de la société ?
D’abord, nous devons faire en sorte que les élites fassent ce qu’elles ont à faire – ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent. Le mouvement pour le désinvestissement est une manière de pousser ceux qui détiennent le capital à prendre leurs responsabilités. En ce qui concerne tous les autres, la question n’est pas vraiment de les atteindre et de les « convertir ». C’est sur le terrain que se vivent les impacts du changement climatique, et c’est aussi là que sont les solutions. Un grand nombre de communautés et de territoires sont déjà en train d’agir, de transformer leur économie – et, pour celles qui n’ont jamais eu d’économie basée sur les énergies fossiles, de sauter cette étape pour passer directement à une économie basée sur les renouvelables. La question est donc plutôt : comment connecter notre mouvement avec tous les autres mouvements actifs sur le terrain – sur la santé, pour de meilleurs emplois, sur l’éducation.. ? C’est pourquoi nous insistons sur l’idée de réseau. Il est vrai que le mouvement écologiste est historiquement très blanc et très « classes moyennes-supérieures », mais, à mesure que le changement climatique devient une réalité pour un plus grand nombre de personnes, cela commence à changer.
Quelles sont vos relations avec le mouvement syndical ?
Nous commençons à travailler davantage avec eux, aux États-Unis, en France et ailleurs, selon les spécificités de chaque pays. Du point de vue politique, nous devons garder à l’esprit une donnée fondamentale : nous sommes au beau milieu d’une crise historique de l’emploi au niveau mondial. Se contenter de dire aux salariés des industries fossiles que nous n’avons plus besoin d’eux et que leur emploi doit disparaître, ce n’est pas possible. Ce n’est pas conforme à la situation. Nous savons que les alternatives sont bien plus créatrices d’emplois que l’économie actuelle. Et l’idée que de toute façon « il n’y pas d’emplois sur une planète morte » se renforce.
Au sein de la Marche pour le climat à New York, il y avait un énorme contingent syndical. De nombreuses collaborations sont en cours aux États-Unis, par exemple sur la question de la régulation des centrales au charbon. L’idée qu’il faudrait choisir entre l’emploi et l’environnement est une stratégie de division. Nous essayons donc de surmonter certaines animosités historiques et de travailler avec les syndicats. Pour le mouvement écologiste, cela signifie faire preuve de la plus grande rigueur sur l’avenir des personnes employées par l’industrie des énergies fossiles. Nous avons par exemple travaillé avec une organisation appelée Labor Network for Sustainability(« Réseau syndical pour la durabilité ») et publié un rapport montrant qu’il était possible de créer beaucoup plus d’emplois que ne le ferait l’oléoduc Keystone XL dans les États où il serait construit, et pour les mêmes personnes, avec le même niveau de qualification.
Vous vous intéressez donc à l’étape suivante, à ce qui doit se passer après le désinvestissement aux dépens des industries pétrolières et gazières ?
Bien sûr. Nous allons bientôt lancer un nouvel axe de travail sur le réinvestissement : lorsque vous retirez votre capital des énergies fossiles, que faire avec ? Mais nous ne perdons pas de vue pour autant notre objectif fondamental : le charbon, le pétrole et le gaz doivent rester dans la terre.
Quel bilan tirez-vous de cette campagne pour le désinvestissement des énergies fossiles ?
Nous avons comptabilisé, à ce jour, plus de 50 milliards de dollars d’actifs qui sont sortis des énergies fossiles au cours de l’année écoulée. c’est beaucoup plus que ce que nous espérions. Nous allons bientôt annoncer un nouveau chiffre, encore supérieur. De ce point de vue, c’est clairement un succès. Notre objectif déclaré est aussi de détruire la crédibilité et la légitimité de l’industrie des énergies fossiles auprès des décideurs et de l’opinion. Là aussi, il y a des signaux innombrables, émanant de l’industrie et des investisseurs, qui suggèrent que la campagne pour le désinvestissement est effectivement perçue comme une menace existentielle par le secteur. Mais tout ceci sera-t-il suffisant pour faire pression sur nos dirigeants afin qu’ils mettent en place la politique dont nous avons besoin ? Retirer aux énergies fossiles leur crédibilité n’a de sens que si cela permet à la démocratie de prendre le relais, et de s’accorder sur les décisions nécessaires indépendamment de la pression des lobbies.
Vous n’avez donc pas perdu tout espoir sur l’utilité de la COP21, la conférence climat qui va se tenir à Paris en décembre prochain ?
Pas du tout. Nous avons besoin du niveau maximum d’actions à tous les niveaux de gouvernement et à l’échelle mondiale. Le processus en cours aux Nations Unies est essentiel. D’une certaine manière, il donne la mesure de l’élan mondial sur le changement climatique et des rapports de force. Nous organiserons des actions en marge de la COP21, précisément parce que nous voulons qu’elle débouche sur de bons résultats. D’innombrables signaux, comme la récente encyclique du pape [4], suggèrent que l’enjeu climatique est en train de prendre une ampleur inédite. La question est : cela sera-t-il suffisant pour éviter ses effets les plus catastrophiques ?
Comment jugez-vous les récentes annonces de l’administration Obama en matière de lutte contre le changement climatique, notamment en ce qui concerne la régulation très stricte des centrales au charbon ?
Ces réformes représentent une avancée, même si elles ne sont pas suffisantes et que l’administration Obama envoie des signaux contraires, notamment en autorisant la prospection pétrolière en Arctique. Une bataille considérable s’annonce pour les traduire sur le terrain, car l’opposition est très puissante. Mais nous avons déjà aux États-Unis une longue histoire de luttes contre les centrales au charbon et nous avons remporté de nombreux succès. Ce sera un peu comme avec la réforme du système de santé l’Obamacare. Par ailleurs, dans le cadre de la campagne pour les prochaines élections présidentielles, nous avons mis en place une organisation sœur, « 350 Action », pour porter le sujet du changement climatique et des énergies propres. Hillary Clinton a récemment déclaré que si elle était élue présidente, elle n’autoriserait pas les forages pétroliers en Arctique. C’est l’un des seuls sujets sur lesquels elle s’est démarquée d’Obama.
Les grandes compagnies pétrolières privilégient une stratégie consistant à différencier le charbon, qu’elles semblent prêtes à abandonner, du pétrole et surtout du gaz, qui devraient continuer à être allègrement exploités. Quelle est la position de 350.org sur ce point ?
Il y a effectivement beaucoup d’exemples où un investisseur décide de se désinvestir d’un certain type d’énergie fossile – le charbon – mais pas des autres. C’est le cas du Fonds souverain norvégien. Nous devons donc maintenir la pression. Heureusement, de plus en plus d’acteurs se sont désinvestis de toutes les énergies fossiles. Nous pouvons aussi nous appuyer sur les nombreux exemples qui démontrent que les énergies renouvelables constituent une alternative crédible, bien davantage qu’il y a cinq ans.
Au-delà les multinationales occidentales du pétrole et du charbon, comment agir sur les décideurs en Chine, en Inde, en Russie, ou encore en Afrique ?
Nous menons une campagne de désinvestissement en Afrique du Sud. Nous essayons d’utiliser des cadres communs à l’échelle mondiale, mais avec des objectifs et des approches différentes selon les pays. En Inde ou en Chine, il est clair que c’est extrêmement difficile. La question à se poser sérieusement – non seulement 350.org, mais le mouvement pour la justice climatique dans son ensemble – est comment travailler dans des pays dont les choix seront décisifs pour le climat, mais qui n’accordent pas de place, ou presque, à l’action de la société civile. Je pense que l’une des clés sera de travailler sur l’accès à l’énergie, dans des pays où de nombreuses personnes continuent à souffrir du manque d’électricité.
Propos recueillis par Olivier Petitjean.
Pour en savoir plus, voir le site web de 350.org et le site de la campagne pour le désinvestissement des énergies fossiles : http://gofossilfree.org/fr/.
Au début de l’année, l’Observatoire des multinationales s’est associé à 350.org France pour produire un rapport sur les investissements dans les énergies fossiles du Fonds de réserve pour les retraites (FRR). Voir Fonds de réserve pour les retraites et énergies fossiles : des investissements aux dépens des générations futures ?.
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Photos : Marche pour le climat de New York, septembre 2014 (Une) : South Bend Voice CC ; portrait de May Boeve : © NnoMan
Photos : Marche pour le climat de New York, septembre 2014 (Une) : South Bend Voice CC ; portrait de May Boeve : © NnoMan
Les investisseurs se retirent en masse des énergies polluantes
Le mouvement mondial pour le désinvestissement des énergies fossiles continue de prendre de l’ampleur. À l’occasion de la Conférence des Nations unies sur le climat qui se tient à New York, les animateurs de cette campagne rendent public un rapport estimant à pas moins de 2 600 milliards de dollars (2 331 milliards d’euros) les avoirs totaux des acteurs financiers qui ne souhaitent plus investir dans le pétrole, le gaz et le charbon. Ils ont décidé de se retirer de ce secteur, en particulier l’extraction de charbon, en raison de son rôle dans la crise climatique. Il y a un an à peine, le mouvement de désinvestissement ne représentait encore que 50 milliards de dollars – soit une augmentation de 5000%.
Leonardo diCaprio rejoint le mouvement
Les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) constituent de loin la principale source de gaz à effet de serre. La plupart des scientifiques s’accordent sur le fait qu’au moins 80% des réserves fossiles encore disponibles doivent rester dans le sol si nous voulons éviter les pires conséquences du dérèglement climatique. Mais la solution en apparence évidente à la crise climatique – l’organisation d’une sortie rapide des énergies fossiles – s’est toujours heurtée à la puissance économique et politique des multinationales du secteur et de toutes celles qui dépendent directement ou indirectement des énergies fossiles.
Initié par le mouvement 350.org (lire notre entretien avec May Boeve, sa directrice exécutive), la campagne pour le désinvestissement a été peu à peu rejointe par des institutions religieuses, des universités, des fondations et organisations caritatives et des fonds de pension et d’autres grands investisseurs publics et privés (comme le fonds souverain norvégien ou encore le fonds de pension des fonctionnaires californiens). Au total, selon le dernier décompte, ce sont 436 institutions et 2040 individus – dont Leonardo diCaprio – dans 43 pays, qui se sont désormais joints au mouvement. Une bonne partie de l’argent ainsi retiré du secteur des énergies fossiles a été directement réinvestie dans les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique.
Frilosité française
En France, l’ONG catholique CCFD Terre Solidaire a été la première à franchir le pas. Son exemple pourrait rapidement faire des émules. La mairie de Paris a voté un voeuau printemps dernier qui attend d’être suivi d’effets. Du côté des fonds de retraite publics en revanche, comme l’Ircantec et l’ERAFP pour la fonction publique ou encore le Fonds de réserve des retraites (dont l’Observatoire des multinationales avait étudiéles investissements en début d’année), on se cantonne pour l’instant dans une attitude frileuse. Seule une volonté de « décarbonisation » très progressive de leurs investissements est affichée, sans exclusion directe des énergies fossiles. Le secteur de l’économie sociale et solidaire est lui aussi concerné, comme l’illustre la participation de la Macif au capital de Maurel et Prom, une entreprise pétrolière française aux pratiques controversées (lire notre enquête).
Tout comme la campagne de boycott de l’Afrique du Sud de l’apartheid des années 1970 et 1980, qui en constitue le modèle avoué, le mouvement pour le désinvestissement des énergies fossiles se veut un mouvement de protestation éthique contre l’inaction des gouvernements et la complicité des acteurs économiques en matière de dérèglement climatique.
Sa croissance exponentielle met en lumière, par contraste, l’apathie des gouvernements et des institutions internationales. C’est le cas en particulier du gouvernement français qui, en vue de la Conférence internationale sur le climat de Paris à la fin de l’année, a choisi d’accorder une large place à des champions des énergies sales comme Engie, EDF, Renault, Air France ou BNP Paribas, au prétexte qu’ils peuvent « faire partie de la solution » (lire Pour sponsoriser la Conférence climat de Paris, le gouvernement choisit les multinationales françaises les plus polluantes). La montée en puissance du mouvement de désinvestissement contribuera-t-elle à briser cette logique de résignation ?
Olivier Petitjean
Pour le lire le rapport sur l’état du mouvement de désinvestissement des énergies fossiles, c’est ici
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