vendredi 13 juin 2008

"Des poissons qui sont dans une même marmite, on ne peut tirer qu'un même bouillon". Proverbe Malgache.

Aujourd'hui, juste un article des Nouvelles Calédoniennes concernant les îles du Pacifique du 13/06/2008.

Le Pacifique menacé par la faim
Aleki Sisifa, un représentant de la communauté du Pacifique s’est rendu au sommet mondial de l’alimentation organisé sous l’égide des Nations unies, à Rome, la semaine dernière. Il a tiré la sonnette d’alarme pour les Etats du Pacifique.De nombreux États insulaires dépendent de l'aide étrangère pour vivre. Et les gouvernements de la région s'inquiètent de leur vulnérabilité face à la crise alimentaire mondiale. En un an, les prix de plusieurs produits de base comme le riz ont doublé. Le prix du baril de pétrole brut a atteint des niveaux record, tandis que la production des produits alimentaires est à la baisse, pour cause de sécheresse. La crise est telle que les dirigeants de la planète se sont réunis à Rome, la semaine dernière, pour en discuter. À cette occasion, le chef des Nations unies, Ban Ki-Moon, a lancé un appel pour une augmentation de la production alimentaire mondiale de 50 % d'ici 2030.Dans la région, cette crise alimentaire risque de faire exploser des situations fragiles. L'année dernière, au Timor-Leste, 240 000 personnes ont dépendu du programme alimentaire des Nations unies. En Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux îles Salomon, la population est en colère, et des responsables politiques ont averti que des troubles sociaux sont à craindre. Un mouvement de grogne a été signalé des îles Marshall aux îles Fidji. « Au cours des dernières décennies, les Océaniens sont devenus de plus en plus tributaires de denrées importées telles que le riz, la farine et les pâtes alimentaires et, par conséquent, vulnérables à la hausse des cours mondiaux. Il en va notamment ainsi pour les atolls, dont les faibles superficies, la rareté de l'eau et la pauvreté des sols ne permettent pas d’envisager une production agricole au-delà du fruit de l’arbre à pain, du taro et de la noix de coco », a déclaré Aleki Sisifa, le directeur des ressources terrestres à la communauté du Pacifique, lors du sommet de Rome.La plupart des pays océaniens sont très éloignés des grands marchés, et le coût des transports liés à l'importation des produits alimentaires représente un pourcentage sensible du coût de leurs intrants. En outre, les hausses successives du prix du carburant ne font qu'exacerber la situation. « Les Océaniens sont devenus de plus en plus tributaires de denrées importées »Face à cette situation, les dirigeants du Pacifique réagissent en appelant la population à intensifier la culture des denrées alimentaires locales. Le président des États fédérés de Micronésie, Manny Mori a déclaré : « Trop longtemps, nous avons basé l'alimentation de nos enfants sur le riz en raison de sa facilité de préparation et de conservation. Nous avons ainsi négligé nos responsabilités, et même contribué à une détérioration de leur état de santé, en omettant de leur apprendre à apprécier la richesse de nos îles et les aliments naturels que nous y trouvons. »Fidji vient de lancer une campagne de sensibilisation sur le thème « Plantez cinq légumes par jour » pour encourager la population à créer des jardins potagers familiaux. « Mais à court terme, il est peu probable que la production agricole océanienne puisse augmenter sensiblement, et d'autres mesures correctives devront être prises, comme l'abaissement des droits de douane à l'importation, et des livraisons d’urgence de produits alimentaires de substitution à des communautés vulnérables », estime Aleki Sisifa. Toutefois, la crise actuelle ouvre également des possibilités pour les pays océaniens. Nombre d’entre eux ont la chance de bénéficier d'une riche diversité de plantes alimentaires traditionnelles comme le taro, le manioc, la patate douce, le fruit de l'arbre à pain et l’igname, qui ne sont pas aussi recherchées sur les marchés mondiaux que certaines des denrées importées. Pour Aleki Sisifa « augmenter la production de ces denrées alimentaires locales pourrait aider à atténuer les incidences de la flambée des prix. À plus long terme, les pouvoirs publics des États et Territoires insulaires océaniens et les bailleurs de fonds doivent inverser le déclin de l'investissement agricole. Et reconnaître l'importance de l’agriculture pour la protection de la sécurité alimentaire face à la volatilité des cours mondiaux des denrées alimentaires.
Les Etats océaniens doivent encourager la production des légumes locaux, patates douces, taros, ignames, etc, pour pallier leur dépendance vis-à-vis des denrées alimentaires importées".

Jérôme Gavelle

P.S : Je m'aperçois que je rapporte souvent ou reproduit des articles des Nouvelles Calédoniennes de Nouméa en Nouvelle Calédonie. Sans doute, parce que les îles du Pacifique seront les premières à périr à cause du changement climatique. Et, que comme, elles sont à elles seules des microcosmes, elles subissent de plein fouet les fluctuations internationales. On peut dire qu'elles sont les bouées d'alerte de ce qui nous arrivera.

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