jeudi 9 janvier 2025

 (A se demander combien de temps encore l'europe sera classée économiquement avant l'Afrique alors que la Chine fait tout pour faire émerger l'Afrique comme un marché de consommateurs en développant les infrastructures afin de mettre en place les tissus économiques indispensables à son émergence économique. Ouf, je respire, tout ça en une seule phrase. note de rené)

La Chine inquiète (une nouvelle fois) ses concurrents en annonçant le lancement de la construction de son futur plus puissant barrage hydroélectrique

  1. Campagne de dons Décembre 2024

    Chers amis lecteurs, Réseau International a de nouveau besoin de vous. Grâce à vous, nous avons pu nous doter d’un serveur plus sécurisé, avec des capacités bien plus aptes à gérer la très grosse taille des données du site et son important trafic. C’est grâce à vos dons que nous pouvons garder notre indépendance et  vous fournir le meilleur de l’information internationale alternative. Votre soutien nous est indispensable; nous comptons sur vous.
    10 646,00 € de l’objectif de 25 000,00 € atteint

par Vincent Gouysse

Du Monde à la BBC, les merdias atlantistes mainstream fulminent aujourd’hui unanimement de rage – à un degré proportionnel à leur impuissance systémique induite par le déclassement en cours du IVe Reich atlantiste – contre l’annonce du méga-projet chinois de centrale hydro-électrique au Tibet. Avec une économie chinoise déjà largement approvisionnée en énergie à bas coût, y compris en gaz naturel russe bon marché, c’en est décidemment (beaucoup) trop !

Située dans la chaîne himalayenne sur le fleuve Yarlung Tsangpo, cette future méga-centrale d’une capacité installée de 60 GW (soit près du triple de la capacité installée de la centrale des Trois Gorges, l’actuelle plus puissante au monde) et dont la mise en service est désormais prévue pour 2035 pour un investissement de l’ordre de 125 milliards d’euros, permettra à la Chine d’ajouter 300 TWh à sa production électrique annuelle, soit 60% de la production électrique française ou encore la production cumulée de… 30 réacteurs nucléaires de type EPR ! En perçant au moins quatre tunnels longs d’une vingtaine de kilomètres à travers la montagne (une prouesse qu’elle vient de réaliser pour le tunnel autoroutier de haute altitude de Tianshan Shengli, long de 22 km), la Chine pourra exploiter l’énergie potentielle d’un dénivelé – et donc l’équivalent d’une chute d’eau – haute de 2 km ! 

Ce projet pharaonique dont nous parlions déjà de l’ébauche (désormais augmentée) il y a quinze ans (cf. Vincent Gouysse, «Le réveil du Dragon», pp. 236 et suivantes), s’inscrit dans la volonté de la Chine de consolider un avantage comparatif structurel majeur, et ainsi d’accroitre son degré de compétitivité industrielle globale. Comme nous l’avons souligné plus récemment, une économie nécessite en effet, pour être compétitive à salaire réel égal, de disposer d’une énergie bon marché, véritable carburant de base pour l’économie dans son ensemble. Or l’énergie hydroélectrique, dont la Chine est aujourd’hui de très loin le premier producteur mondial (avec 425 GW de capacité installée, soit plus du quadruple de celle des USA), est indéniablement l’énergie la moins chère (avec un coût de revient au kw estimé à 2 centimes d’euros en France) et la plus facilement exploitable en dépit des investissements colossaux qu’elle nécessite…

Des investissements qui ne sont à l’évidence plus à la portée des puissances impérialistes d’Occident en cours de déclassement, des puissances qui n’ont donc assurément pas fini de hurler après la «concurrence déloyale» livrée par une Chine bien déterminée à poursuivre les investissements massifs destinées à consolider sa productivité structurelle de long terme (énergie, transports)…

Vincent Gouysse, le 06/01/2025 pour www.marxisme.fr

Aucun commentaire: