lundi 16 septembre 2024

 (Euh, qu'est-ce qu'il nous dit là, qu'il revient à une agriculture  naturelle qui existait avant l'agriculture chimique américaine imposée dans le paquet de mesures en échange de l'aide américaine contre l'Allemagne nazie ? Tout ce chemin pour en arriver là, trop fort ? note de rené)

François Terrier (27) : « 3 tonnes de carbone stockées à l’hectare » (France)


 06 septembre 2024  à 18:07     Terre net


En bio depuis plus de 10 ans, François Terrier, agriculteur dans l’Eure, s’est logiquement intéressé au stockage du carbone sur son exploitation. La dizaine d’hectares de prairies est un atout certes, mais en cherchant à couvrir au maximum ses sols, il parvient à stocker en moyenne 3 tonnes de carbone par hectare et par an sur l’exploitation.


François Terrier
En stockant environ 3 tonnes de carbone/ha/an, François Terrier estime qu’il est de son devoir de contribuer à atténuer le changement climatique. Convaincu aussi qu’il travaille pour l’avenir de l’agriculture et de ses sols. (©François Terrier)

François Terrier, agriculteur dans le département de l’Eure, est à mettre dans la catégorie de ceux qui font et avancent pleinement dans la trajectoire de décarbonation. Il a le sentiment d’être dans le bon wagon et assume pleinement le fait que l’agriculture doit contribuer à relever les défis, à la fois celui de la baisse des émissions de CO2 et celui du stockage de carbone dans les sols.

Au début des années 90, François Terrier s’installe sur l’exploitation familiale d’une centaine d’hectares, située sur la commune des Andelys. « C’est la dernière exploitation du plateau du Vexin, située sur une rupture topographique, comprenez qu’une partie des terres sont en pentes, donc difficilement labourables, d’où le maintien d’un petit troupeau de bovins allaitants pour valoriser la dizaine d’hectares de prairies. » Rapidement, il cherche à désintensifier ses pratiques. « Ça ne m’intéressait pas beaucoup d’utiliser les produits phytosanitaires » admet-il, jusqu’à la conversation totale en AB de la ferme en 2014.

Deux tiers des consommations énergétiques liées à l’usage des engrais azotés

« En 2008, j’ai été en contact avec l’école d’ingénieur Unilasalle Rouen (ex-Esitpa) pour réaliser un bilan énergétique, c’est-à-dire analyser les consommations énergétiques sur l’exploitation. J’ai pris alors conscience que l’utilisation d’engrais de synthèse pesait lourd dans le bilan, environ 2/3 de la consommation. Ce sont des émissions indirectes, liées à leurs fabrications et à l’importation de gaz russe. Cela m’a encouragé dans ma démarche de passer au bio pour aussi limiter ma dépendance énergétique », explique l’agriculteur.

Vingt ans plus tard, il semblait logique à François Terrier, d’estimer le stockage de carbone sur l’exploitation. « La rotation est déjà bien diversifiée et intègre des légumineuses, (luzerne et féverole) ; les engrais verts ont forcément une place importante dans mon système et j’essaie de couvrir les sols au maximum. J’ai été mis en contact avec Sysfarm pour réaliser le bilan carbone et faire-valoir cette démarche vertueuse », poursuit-il.

couvert de sarrasin féverole phacélie et radis chinois
Un couvert de sarrasin, féverole, phacélie et radis chinois a été implanté à la mi-août derrière du blé et détruit mi-janvier par un passage de rouleau avant d’être enfoui. Du lin textile a été semé au printemps suivant. Les couverts végétaux multi-espèces sont efficaces pour augmenter la captation et le stockage du carbone dans les sols. (© François Terrier)

Et le bilan est pour le moins satisfaisant, puisque pas moins de 3 tonnes de carbone/ha sont stockées sur l’exploitation tous les ans. Ce calcul a été élaboré par la méthode Label Bas Carbone. Ces tonnes de carbone stockées sont rémunérées autour des 30 euros/t par Sysfarm qui les revend sur un marché de grès à grès auprès d’entreprises.

« C’est important de pouvoir rémunérer le bon travail des agriculteurs. Cette trajectoire n’est pas neutre sur le plan économique, ne serait-ce que les coûts de semences pour les engrais verts. Et c’est aussi un moyen d’encourager les agriculteurs à rentrer dans ces démarches. Je suis plutôt en fin de carrière, les emprunts sont derrière moi, mais pour des jeunes qui s’installent, il faut qu’il y ait un soutien financier pour services rendus », insiste François Terrier.

« Être dans le bon wagon »

Si François Terrier est dans une démarche complètement individuelle, il appelle de ses vœux à ce que le monde agricole bouge collectivement : « l’agriculture émet du CO2, mais elle peut aussi servir de puits de carbone. Elle est au cœur de la problématique, j’ai donc le sentiment d’être dans le bon train et d’incarner le futur de l’agriculture », résume-t-il.

D’autant que sur le plan agronomique, cela fait sens aussi : « j’ai des sols vivants, riches en matières organiques. J’observe une forme de résilience de mon système, alors que les excès météorologiques sont devenus la norme ». Mais il insiste aussi sur le fait qu’il y a des marges de progrès sur son système. « Je suis en réflexion permanente, je peux sans doute encore mieux faire », conclut-il.

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