mardi 17 septembre 2024

 Vague de restrictions sur les réseaux sociaux : X, TikTok et Facebook bannis dans plusieurs pays


Par Guillaume Fleureau.  Siècle Digital


Publié le 10 septembre 2024 à 14h46

Dans une ère où les réseaux sociaux dominent la communication mondiale, certains gouvernements ont pris des mesures draconiennes pour restreindre ou bloquer l’accès à ces plateformes. On fait le point sur les principales raisons derrière les bans imposés à X (anciennement Twitter), TikTok et Facebook dans divers pays.


Les motivations politiques derrière les restrictions

Nombreux sont les cas où les restrictions sur les réseaux sociaux trouvent leur origine dans des considérations politiques. Par exemple, au Brésil, la Cour suprême a suspendu X en août 2024 en réponse à la plateforme qui n’a pas nommé de représentant légal local, ce qui s’inscrit dans un conflit plus large avec Elon Musk concernant la lutte contre la désinformation.

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Un schéma similaire se retrouve en Iran, où le gouvernement a barricadé X et Facebook dès 2009 pendant les manifestations du Mouvement Vert. Les autorités craignaient que ces plateformes facilitent l’organisation de protestations anti-gouvernementales. La censure continue aujourd’hui, destinée à préserver la stabilité politique.


Questions de sécurité nationale et protection des données

Certains gouvernements avancent des préoccupations liées à la sécurité nationale pour justifier leurs actions. Aux États-Unis, TikTok a été banni en 2023 en raison des liens présumés de l’application avec le gouvernement chinois, soulevant des inquiétudes quant à la confidentialité et la sécurité des données des utilisateurs américains.

Au Royaume-Uni et en Australie, les mêmes préoccupations ont incité les autorités à interdire TikTok. En mars 2023, le Royaume-Uni a officiellement bloqué la plateforme, suivi par l’Australie en avril de la même année. Ces décisions reflètent une méfiance croissante à l’égard des entreprises technologiques basées en Chine.


Contrôle de l’information et influence étrangère

Pour certains régimes autoritaires, le contrôle strict de l’information est crucial. En Chine, X et Facebook ont été bloqués dès juin 2009, peu avant l’anniversaire des manifestations de Tiananmen. Depuis, les internautes chinois se tournent vers des alternatives locales comme Weibo et WeChat.

En Corée du Nord, seules quelques personnalités du régime ont accès à Internet. Twitter et d’autres sites occidentaux ont été interdits en avril 2016 pour empêcher tout flux d’informations non contrôlées par le gouvernement.


Utilisation des réseaux sociaux pour organiser la dissidence

Dans certains contextes, les réseaux sociaux représentent un outil puissant pour les opposants politiques. Par exemple, en Birmanie, après le coup d’État militaire de février 2021, les autorités ont interdit X et Facebook pour étouffer les mouvements anti-junte. De nombreux militants utilisent alors des VPN pour contourner ces restrictions.


De manière similaire, en Turquie, Instagram a été temporairement censuré en août 2024 pendant des périodes de troubles politiques, accusé de propager de fausses informations susceptibles d’exacerber les tensions.

L’impact sur les populations et la réaction internationale


Ces restrictions ont des conséquences significatives sur les populations concernées. Au Brésil, environ 40 millions de personnes utilisaient X mensuellement avant la suspension. Bien que certaines puissent utiliser des VPN, la majorité doit s’adapter à cette nouvelle réalité numérique.

À l’international, ces mesures suscitent souvent des critiques et des appels à la liberté d’expression. Les organisations de défense des droits humains dénoncent fréquemment ces actes de censure comme des atteintes aux droits fondamentaux.

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