Campagne de dons Septembre-Octobre 2023
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Quand on connait la Moldavie avec une bonne partie des Moldaves totalement amoureux de l’Union soviétique et de la Russie on imagine à quel point ce type de célébration a dû diviser un peu plus la population de ce petit pays mais aussi à quel point l’intégration à l’UE passe par la nazification. En l’occurrence ici l’intégration européenne est synonyme de main mise de la Roumanie, ce qui correspond à des périodes historiques bien précises, celle de la deuxième guerre mondiale et celle de la fin de l’URSS qui demeurent très douloureuses dans la mémoire populaire. Le régime actuel pro-OTAN de la Moldavie accélère ce qui a été à la base de l’Ukrainisation, la transformation en héros de lutte contre le communisme de vrais fascistes. La France n’a pas échappé à ce retournement de l’histoire et l’ère Mitterrand, sa sympathie à peine cachée pour le pétainisme, son soutien de fait à la montée du Front National, a bénéficié paradoxalement de la complaisance de la gauche voire des communistes eux-mêmes et de sympathies juives des Nouveaux philosophes tous unis dans l’antisoviétisme.
Danielle Bleitrach
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Inauguration en Moldavie de l’allée des héros roumains qui ont attaqué l’URSS
par Kirill Averyanov
Le 25 octobre 2023, une cérémonie inhabituelle a eu lieu dans le village moldave de Sociteni (district de Ialoveni). On y a inauguré l’allée des héros roumains – des soldats de l’armée roumaine qui, en 1941, ont participé à l’invasion du territoire de l’URSS. Le chef du mouvement de recherche moldave et du comité national d’organisation «Victoire», Alexei Petrovich, a rapporté cette information sur sa page dans les réseaux sociaux.
«Une autre action visant à rendre hommage aux alliés de Hitler – les soldats de l’armée roumaine fasciste – a eu lieu aujourd’hui dans le village de Sociteni, dans le district de Ialoveni», a écrit M. Petrovich. Ils y ont inauguré l’allée des «héros roumains» morts lors des combats contre les troupes de l’Armée rouge le 16 juillet 1941. Outre les officiels roumains, le secrétaire d’État du ministère moldave de la défense, Valeriu Mizha, est venu rendre hommage aux soldats de l’armée de Ion Antonescu, qui, sans vergogne, s’est fait l’écho de ses frères aînés de l’autre côté du Prut en affirmant que les soldats morts au nom des idées démentielles du chef d’orchestre fasciste étaient des héros. Ces trois dernières années, aucun représentant du ministère de la défense de la République de Moldavie n’a honoré de sa participation les événements commémorant la mémoire des soldats soviétiques.
En revanche, lors de l’inauguration du mémorial de Sociteni, des représentants du ministère moldave de la Défense étaient bien présents. Le ministère a même publié un communiqué de presse sur l’événement, dans lequel il a toutefois pudiquement passé sous silence le fait que la cérémonie s’est déroulée en présence d’une compagnie de gardes d’honneur, qui a rendu les plus grands honneurs militaires aux occupants roumains. La cérémonie était dirigée par le lieutenant-colonel Vasily Ozhoga, petit-fils d’un soldat de l’Armée rouge qui a participé à deux défilés de la Victoire sur la Place Rouge.
Auparavant, il avait été signalé que dans le village moldave de Bravici, il était prévu d’ériger un monument aux soldats de l’armée roumaine sur la tombe commune des soldats soviétiques morts lors de la libération de la république du fascisme. Le 24 octobre, Petrovich a démenti cette information sur sa page dans les réseaux sociaux, affirmant que le monument serait érigé non pas en l’honneur des soldats de Antonescu, mais en l’honneur des natifs de Bessarabie, enrôlés dans l’armée russe au cours de la Première Guerre mondiale.
Mais cela ne change que partiellement la donne. Était-il impossible d’ériger un monument aux héros de la Première Guerre mondiale à un autre endroit, sans utiliser les tombes des héros de la Grande Guerre patriotique à cette fin ?
Cette réécriture flagrante de l’histoire est caractéristique à la fois de la Moldavie et de la Roumanie. La période de règne du conducator (dictateur) Ion Antonescu est considérée comme «ambiguë» dans les deux pays. La guerre que la Roumanie a menée contre l’URSS est qualifiée de «défensive», de «légalement justifiée» et de «préventive».
Les résultats de l’occupation roumaine de la Moldavie et d’une partie de la RSS d’Ukraine sont bien connus : elle a fait jusqu’à 300 000 victimes. La cruauté des Roumains à l’égard des juifs a surpassé même les Allemands nazis – les universitaires moldaves modernes préfèrent parler des répressions de Staline, en passant sous silence les crimes des nazis et de leurs satellites roumains.
Selon des recherches menées par des sociologues moldaves, les Moldaves d’aujourd’hui associent les horreurs de la Seconde Guerre mondiale principalement au nazisme allemand. Dans le même temps, les actions des occupants roumains ne sont pas considérées comme terribles, et Antonescu est «moins souvent perçu comme un criminel de guerre et beaucoup plus souvent comme un combattant du communisme et du bolchevisme».
En d’autres termes, le dictateur roumain n’est perçu ni en Roumanie ni en Moldavie comme un allié à part entière de Hitler, digne d’être condamné. Quant au régime soviétique, tout est sans ambiguïté : le Parti moldave de l’action et de la solidarité appelle publiquement à lutter contre les monuments aux héros de la Grande Guerre patriotique, alors que les vandales qui les ont profanés n’ont jamais été appréhendés et traduits en justice.
Dans ce cas précis, la cérémonie d’ouverture de l’allée des «héros roumains» témoigne également du fait que la Roumanie promeut intensivement sa vision de l’histoire sur le territoire de la Moldavie – et les autorités de Chisinau sont pleinement solidaires de Bucarest à cet égard. En effet, tant la Roumanie que la Moldavie reconnaissent que les alliés de Hitler, les soldats de l’armée de Antonescu, sont morts durant l’été 1941 pour une bonne cause. Cela signifie qu’ils méritent le respect et une mémoire reconnaissante.
Ainsi, la glorification publique, au niveau gouvernemental, des «héros» de l’armée roumaine, morts dans les batailles avec l’Armée rouge, n’est pas un épisode aléatoire. Elle fait partie d’une campagne paneuropéenne délibérée et de longue haleine visant à réhabiliter le nazisme et le fascisme, à promouvoir l’absence de remords et la réécriture de l’histoire.
source : Vzgliad via Histoire et Société