(Comme il fut un temps pour l'hydroxychloroquine finalement classée comme substance vénéneuse par l'ex ministre de la santé agnès buzin planquée par le président macron à l'Oms chargée des relations avec la fondation bill gates. note de rené)
Covid-19 : le Paxlovid bientôt délivré en pharmacie sans passer chez le médecin ? (France)
Pour doper son usage, le conseil scientifique entrevoit la possibilité de délivrer, dès cet automne, ce médicament antiviral contre la Covid-19 directement en officine sans consulter le médecin généraliste.
Par Caroline RobinJournaliste santé Capital.fr
Publié le 28/07/2022 à 14h33 & mis à jour le 28/07/2022 à 16h48
C’est une piste pour réduire le risque d’hospitalisation pour une forme sévère de la Covid-19. Dans son dernier avis diffusé la semaine dernière, le conseil scientifique entrouvre la porte vers une délivrance du Paxlovid directement en pharmacie. Et donc sans passer par le médecin généraliste au préalable. Cette possibilité, déjà mise en œuvre aux États-Unis et dans d’autres pays européens, pourrait ainsi doper l’usage de cet antiviral, destiné à éviter les hospitalisations, alors que 4.000 à 5.000 patients à risque sont traités chaque semaine en France.
Un nombre qui “reste insuffisant en comparaison des États-Unis par exemple, où la stratégie Test & Treat a été déclarée prioritaire par les plus hautes autorités du pays”, écrivent les membres du conseil scientifique. Mais si les médecins ont si peu prescrit le Paxlovid en France jusqu’ici, c’est notamment en raison des interactions médicamenteuses. C'est-à-dire qu'ils craignent les réactions que pourrait engendrer la prise d'un cocktail de médicaments, dans le cas où le patient suivrait déjà d'autres traitements. Pour rappel, le Paxlovid cible les patients à risque de forme grave de la Covid-19 listés dans un document mis à jour par la Direction générale de la santé (DGS) le 11 juillet :
- les immunodéprimés quel que soit leur âge et leur statut vaccinal,
- les patients présentant une comorbidité à haut risque de forme sévère, quel que soit leur âge, lorsque leur schéma vaccinal est incomplet (non vacciné, absence de premier rappel, voire du second rappel pour les plus de 60 ans)
- les patients de plus de 60 ans, même sans comorbidité, lorsque leur schéma vaccinal est incomplet (absence du second rappel notamment).
“Il y a à la fois de nombreuses interactions médicamenteuses et des contre-indications formelles. Ce qui nécessite d’avoir une bonne connaissance des traitements suivis par le patient”, considère le docteur Fabienne Yvon, conseillère nationale au syndicat des médecins généralistes MG France. Parmi ses patients éligibles au Paxlovid, sur le papier, “beaucoup sont âgés et souvent polypathologiques”. Ils cumulent donc plusieurs traitements à la fois avant même de prendre éventuellement le Paxlovid.
Dans son dernier avis, le conseil scientifique concède la difficulté à prescrire ce traitement antiviral chez les patients transplantés d'organes ou sous chimiothérapie, souvent non répondeurs à la vaccination. De même, il rappelle que le Paxlovid est contre-indiqué chez les patients dialysés ou souffrant d’une insuffisance rénale sévère. Ainsi, sur cinq malades de la Covid-19 théoriquement éligibles au Paxlovid parmi sa patientèle, Fabienne Yvon n’a prescrit le médicamentqu’à un seul patient.
Un traitement à prendre dès les premiers symptômes
Ce qui pousse les membres du conseil scientifique à proposer la délivrance du Paxlovid directement en pharmacie, c’est surtout les modalités de prise du traitement qui sont contraignantes. Pour que cet antiviral soit efficace, il faut qu’il soit pris pendant cinq jours et surtout dès la survenue des premiers symptômes de la Covid-19.
Or, entre l’arrivée des symptômes, la réalisation du test, l’attente du résultat et la consultation chez le médecin généraliste, on perd un voire plusieurs jours, ce qui réduit l’intérêt du traitement pour les patients qui y sont éligibles. Ainsi, délivrer directement le Paxlovid en pharmacie serait “la seule méthode pour pouvoir utiliser ce médicament” selon Philippe Besset. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) suggère toutefois que les pharmaciens d’officine disposent d’un protocole précis listant les contre-indications. “Pour les interactions médicamenteuses, on a accès au dossier pharmaceutique des patients donc on connaît leurs traitements en cours", explique-t-il.
“Si on ne peut pas s’en servir, il ne faut pas l’acheter”
Pour l'instant, il ne s'agit que d'une recommandation du conseil scientifique, chargé d'éclairer le gouvernement dans sa prise de décision. Pour que les pharmaciens puissent prendre la main dans la prescription du Paxlovid, il faudrait probablement que la Haute autorité de santé (HAS) donne un avis favorable. “Il s’agit de gagner du temps, insiste Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. Les pharmaciens connaissent bien les interactions médicamenteuses. Si le protocole dit non pour un patient hypertendu ce sera non”. “Si jamais la HAS s’y oppose, on ne peut pas s’en servir, il ne faut pas l’acheter alors, c’est tout”, renchérit le patron de la FSPF Philippe Besset.
Mais dans certains cas, les pharmaciens pourraient refuser la délivrance du Paxlovid là où le médecin pourrait décider d’ouvrir une “fenêtre thérapeutique”. Comme cet antiviral est à prendre dans un délai très court (cinq jours), le médecin traitant peut proposer au patient de mettre en pause son traitement au long cours pour une autre pathologie. “Là, seul le médecin est apte à voir les nuances de gris. Le pharmacien ne fait que du blanc ou noir”, pointe Philippe Besset. Une piste aussi envisagée par la médecin Fabienne Yvon : “parfois, on peut proposer d’arrêter provisoirement un traitement qui a une réaction modérée, afin de pouvoir prescrire le Paxlovid”, confirme-t-elle.
Si les pharmaciens deviennent autorisés à délivrer cet antiviral, la médecin invite à une étroite collaboration entre médecins et pharmaciens, à l’image des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Il s’agit d’un regroupement de professionnels de santé qui souhaitent s’organiser ensemble autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes.
Fabienne Yvon pointe cependant le manque de recul sur l’efficacité du traitement avec les nouveaux variants : “pour le Paxlovid, les études ont été menées avec Delta, on a donc moins de données sur Omicron qui présente moins de risque de contracter une forme grave”. Sachant que le Paxlovid s’adresse en particulier à des personnes non vaccinées, ou pas complètement, la médecin préfère inciter ses patients à se faire vacciner contre la Covid-19 pour se protéger de l’infection, et surtout, de l’hospitalisation pour une forme sévère de la maladie.
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