Le coronavirus vide l’Irak de ses troupes internationales
Publié le
La France a annoncé mercredi le retrait de ses troupes en Irak, emboîtant le pas aux États-Unis et à d’autres membres de la coalition internationale qui épaulait Bagdad dans sa lutte contre l’État islamique.
L’armée française a annoncé “le retrait, en raison du coronavirus, des quelque 200 militaires qui entraînaient les troupes irakiennes dans le cadre de la coalition internationale contre l’État islamique”, écrit El País.
L’agence américaine Associated Press observe que l’annonce de l’état-major des armées est survenue “juste après que le président français Emmanuel Macron a lancé une opération militaire spéciale pour soutenir l’effort national dans le traitement des personnes infectées par le nouveau virus”.
M. Macron a précisé que cette opération militaire, baptisée Résilience, serait “entièrement consacrée à l’aide et au soutien aux populations, ainsi qu’à l’appui aux services publics pour faire face à l’épidémie en métropole et en outre-mer”.
Selon l’agence de presse irakienne INA, les troupes françaises auraient déjà plié bagage. “Les forces françaises ont quitté le territoire irakien et ont évacué une base aérienne de la coalition internationale”, a déclaré le porte-parole de l’armée irakienne, avant d’assurer que ce retrait avait lieu “dans le cadre des accords conclus avec le gouvernement irakien”.
De fait, la coalition avait annoncé la couleur dès la semaine dernière, rappelle The Hill. “Pour empêcher la propagation du Covid-19, les forces de sécurité irakiennes ont suspendu toutes les formations”, avait annoncé son commandement. “Par conséquent, la coalition va temporairement renvoyer dans leurs pays, dans les prochains jours et semaines, certains de ses contingents spécialisés dans la formation” des Irakiens.
“Réduire la voilure”
Les États-Unis, qui forment le gros des troupes de la coalition, ont entamé leur retrait. Le Middle East Eye remarque que les troupes étrangères “avaient déjà commencé à réduire la voilure en Irak après avoir largement mis en échec l’État islamique”. Pour autant “Washington était réticent à quitter totalement le pays, après le regain de tension avec l’Iran observé en début d’année”.
Mais “la propagation du coronavirus chez les militaires américains est devenue une préoccupation majeure pour les dirigeants américains”, analyse US News & World Report. “L’Irak et l’Afghanistan sont tous deux frontaliers de l’Iran, un épicentre de la maladie et l’un des pays qui enregistre le plus grand nombre de morts dans le monde.”
Mercredi soir, l’Iran comptait plus de 27 000 cas pour 2 077 morts, tandis que l’Irak déplorait 29 morts et 346 personnes infectées.
La France n’est pas le seul pays européen à avoir annoncé son retrait d’Irak mercredi : “Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense tchèque a annoncé le départ de ses troupes d’Irak”, là encore “en raison des risques accrus présentés par le coronavirus”, mais aussi “des attaques ciblant les forces de la coalition”, rapporte l’agence Anadolu.
Les Britanniques, qui ont été les premiers à quitter le pays la semaine dernière, assurent que la coalition n’a pas abandonné l’Irak à son sort. Selon The Telegraph, le ministre de la Défense, Ben Wallace, a réitéré l’engagement du Royaume-Uni à“soutenir le gouvernement irakien dans son objectif de stabilité” – mais sans ses soldats.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire