(J'avais lu que dans un hôpital new yorkais, il n'y avait pas de morts ou un seul grâce à la chloroquine. Ils ne l'utilisent pas tous ou il n'y en a pas assez ? note de rené)
Dans les hôpitaux de New York, c’est « comme une zone de guerre »
source : Radio Canada Publié à 1h17
Dans les hôpitaux de New York, c’est « comme une zone de guerre »
source : Radio Canada Publié à 1h17
« Les patients vont de plus en plus mal, ils restent malades et c’est sérieux », rapporte le spécialiste en médecine pulmonaire et en soins intensifs Tanzib Hossain. « Ils tombent comme des mouches. »
Mi-mars, l’hôpital universitaire Langone de Brooklyn, où travaille le médecin, a reçu une première vague importante de patients dans un état critique à cause de la COVID-19. Malgré le recours à des respirateurs artificiels, un seul de ces patients a survécu. Aux dernières nouvelles, ce patient était encore en traitement.
Nous sommes à court de masques. Nous manquons de lits. Nous manquons de personnel et les gens que nous avons tombent également malades. Les cas doublent presque chaque jour. Les patients ne sortent pas des respirateurs. L'âge ne semble pas avoir d'importance
, écrivait le Dr Hossain en publiant sur Facebook une photo de poubelles débordant de matériel de protection. C’était le 19 mars, au début de la crise.
Puis la semaine suivante, la deuxième vague : des patients reçus la semaine précédente avec de la toux, de la fièvre et une inflammation pulmonaire voyaient leur situation se dégrader au point de nécessiter à leur tour d’être envoyés aux soins intensifs.
C'est ce qui fait peur aux médecins des urgences
, constate le Dr Hossain. Tous les patients qu’on reçoit, après cinq jours, pour le dire de la manière la plus claire, sont en train de tomber comme des mouches.
La très forte majorité des malades incapables de se remettre de la COVID-19 sans aide médicale qui sont hospitalisés à New York en meurent, dit-il.
Personne n'est à l'abri
La situation est la même à travers les hôpitaux de la ville. Au cours des dernières semaines, et surtout des derniers jours, le nombre de New-Yorkais tués par la COVID-19 a grimpé à 517. Mercredi, l’hôpital Elmhurst, dans le Queens, rapportait 13 décès en l’espace de 24 h.
Au moins 29 158 habitants de la Grosse Pomme sont encore malades, un nombre qui augmente rapidement.
Un fait inquiétant, souligne le Dr Hossain, c'est que la mort frappe des gens de tous âges. Les aînés ont beau être plus vulnérables, même les plus jeunes ne sont pas à l’abri.
Disons qu'une personne de 30 ans ou de 35 ans arrive à l'hôpital, qu'elle vient de tousser pendant une semaine et qu'elle ne peut plus respirer, je dois aller lui dire : "Je vais probablement devoir vous intuber. Parlez tout de suite aux gens à qui vous avez quelque chose à dire, parce qu'une fois que nous vous aurons donné un sédatif et que nous aurons mis le tube, il n'y a aucune garantie que nous pourrons le retirer".
Plus que les chiffres, c’est ce genre de moment d’impuissance qui pèse le plus lourd sur le moral des médecins, estime-t-il.
Les patients de se remettent pas au rythme espéré et on n’a aucun traitement adéquat à leur offrir pour le moment.
Quant au risque de contracter le virus,
ça nous semble inévitable
, dit le médecin, mais on fait notre travail parce que c’est ce pour quoi on s’est engagés
.Pas d’accalmie en vue
Dès que le nombre de cas de COVID-19 a commencé à exploser dans la région, le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, a annoncé qu’il ferait tout pour alimenter les hôpitaux en matériel médical et pour faire passer le nombre de lits d’hôpital dans l’État de 53 000 à 140 000.
Son État, de loin le plus touché par la pandémie aux États-Unis, compte un total de 52 318 cas confirmés et de 728 morts pour environ 20 millions d’habitants. C’est près de 10 fois le nombre de cas au Canada et un peu moins de la moitié de ceux recensés aux États-Unis. Au niveau international, seulement la Chine, l’Italie l’Espagne et l’Allemagne rapportent plus de cas.
Le pire reste néanmoins à venir, selon les informations dont dispose le gouverneur Cuomo. Depuis des jours, il répète que la crise devrait atteindre son paroxysme mi-avril.
Tanzib Hossain en arrive au même constat, il sait que la situation va empirer avant de s’améliorer. Selon lui, le message est clair : il faut continuer à appliquer les mesures de distanciation sociale et d'éloignement physique et prendre au sérieux toutes les mesures mises en place pour freiner la propagation du coronavirus.
Les gens à la maison, je veux m’assurer que vous sachiez que ce que vous faites est très important. Continuez
, demande-t-il à ses concitoyens. C’est un sacrifice, je le comprends, mais c’est un sacrifice qui fait une différence pour nous à l'hôpital.
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