mardi 18 décembre 2018

L’E.R.T ? Mais qu’est-ce donc ? (union européenne)

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E.R.T, trois lettres qui dissimulent un cartel de 45 PDG des plus grands groupes industriels européens, un lobby. Fondé en 1983 par les patrons de Volvo, Philips et Fiat.
E.T.R pour : (European Round Table) ou La Table ronde des Industriels européens. Table ronde...Comme celle des preux chevaliers médiévaux partant en croisade pour chasser le sarrasin de la terre sainte. Plus c’est glauque, plus les qualificatifs de noblesse et de bravoures sont de sortie pour ces exploiteurs des peuples. Un langage guerrier affabulateurs rien de moins.
En vrai, voici l’objectif assumé de ce groupe de prédateurs : « L'ERT s'est donné pour objectif de « stimuler la compétitivité mondiale de l'industrie européenne », notamment en prônant la baisse du salaire minimum, la réduction des dépenses de sécurité sociale et la privatisation de services publics ».[1] Un copier/collé du programme macron. Donc, « notre » président travaillerait plus aux intérêts de ce lobby, qu’à celui des banques... Quoique, ces mêmes banques financent le groupe « d’intérêts », donc, ils sont cul et chemise.
Aujourd’hui il est possible d’avancer que L’E.R.T a nettement influé sur le texte de l’Acte unique européen de 1986 et sur le texte du Traité fondateur de l'Union européenne de Maastricht de 1992. Concrètement, ce puissant groupe, rédige par « ses experts », puis fait passer ses « propositions » aux députés, aux membres de la commission. Il arrose avec beaucoup de gâteries entre amis (repas dans des restaurants 5 étoiles, voyages et séjours gratuits avec madame, ou même remise de cash ; Plusieurs députés ont été filmés à leur insu en camera cachée), bref, en tordant gentiment le bras aux élus, ce lobby a très certainement élaboré ce que nous appelons « la constitution européenne », qui régit la vie dans ses moindres détails de plus des 500 millions de personnes du continent.
Libre circulation des marchandises, des finances et concurrence effrénée entre les pays membres, et les individus, je parle des travailleurs. Pas question de normaliser et d’harmoniser, les droits sociaux, les impôts, le taux de prélèvent des taxes. Cet Europe des 27 a en son sein des paradis fiscaux, où selon votre fortune il est bon de se domicilier en Belgique, au Luxembourg, à Monaco, au Lichtenstein, en Angleterre, en Hollande, Andorre, Gibraltar. Il y a aussi les pays qui pratiquent le dumping fiscal, comme l’Irlande, les pays baltes, ainsi que les autres pays qui « exportent » leur force de travail, tels les fameux plombiers polonais, qui sont plutôt des routiers, et les délocalisations des entreprises et usines allant de l’Europe de l’ouest à celle de l’est = Welkom to Romania !
Ces 45 PDG, ont tracé les contours d’un monde qui leur convient : croissance, croissance, consommation, concurrence, deshumanisation, éclatement des cultures et des peuples, et encouragement à l’immigration qui permet de casser les lois du travail, et de niveler par le bas, salaires, droits et revendications.
Contrairement à la plupart des autres lobbies bruxellois, « ces chevaliers de la table ronde » n’interviennent jamais sur les points de détails de la législation. Ils s’attachent, au contraire, à tracer les grandes lignes et à faire mettre à l’ordre du jour de nouveaux projets de grande envergure. Keith Richardson, son ex-secrétaire général, le confirme : « Nous ne traitons pas des problèmes sectoriels. Nous ne traitons pas des problèmes nationaux. Nous nous contentons de parler des questions générales . » En fait, tracer la route à l’aboutissement de leurs projets hégémoniques sur tout le continent par et pour les grands groupes, industriels et financiers. D’autant qu’il y a une indéniable familiarité de ses membres avec ceux de la Commission européenne, tandis qu’ils bénéficient de connexions privilégiées avec les élus d’un Parlement européen.
L’E.T.R, fait des « petits »
L'AUME (Association pour l'Union monétaire européenne). Inconnue du public, pourtant installée à Paris depuis 1987... Bien avant la ratification du Traité de Maastricht. Officiellement due à l'initiative de l'ancien président Giscard d'Estaing et de l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, elle fut en réalité fondée par 5 grandes firmes, membres de l'E.R.T : Fiat, Philips, Rhône-Poulenc, Solvay et Total. « Non contente de prendre part aux groupes d'experts officiels et d'aider à mettre en forme le scénario final de la transition à l'Union monétaire, l'AUME publia des rapports et des études universitaires ayant pour objectif de contrer critiques et scepticisme. Avec le soutien financier de la Commission européenne, l'AUME a ainsi rédigé et fait distribué des millions de guides pratiques de préparation. »[2] En décrypté, cet euro qui a fait décupler le cout de la vie à la majorité des habitants, a été concocté en plein Paris par des patrons de l’industrie, sans qu’un seul média soit au courant. Il y a eu cependant un livre écrit sur le sujet : Europe inc.
C’est aussi cette petite bande de copains qui a imposé Le brevetage du vivant.
« Alors que, en 1995, le Parlement avait refusé une proposition pratiquement identique, ils sont parvenus à complètement renverser la décision sur la Directive de la protection juridique des découvertes biotechnologiques, qui finalement fut adoptée à une écrasante majorité en 1998. »[3] Cette nouvelle réglementation permettra le brevetage de gènes, de cellules, de plantes, d'animaux, d'organes humains et d'embryons génétiquement modifiés ou clonés
La liste serait très longue (dernier en date le glyphosate), mais cela démontre que depuis 30 ans, le pouvoir a glissé des mains de personnes qui croyaient en une Europe de paix et de prospérité, à un caravansérail, du business, de l’argent, du contrôle, sans aucune contrepartie, sauf celle d’une caste d’européistes, qui protège des intérêts privés et ceux, contre la majorité dite silencieuse. Quant on voit combien « pèse » en centaines de milliards ce groupe de 45, et les pauvres ONG supposées nous défendre, ce n’est plus le pot de terre contre le pot de fer, mais une bombe atomique contre un pétard mouillé.
Georges Zeter/décembre 2018

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