lundi 17 décembre 2018

Espagne. Les retraités manifestent pour des pensions dignes comme en France

  • Les retraités manifestent ce samedi 15 décembre en Espagne "comme en France".
    Les retraités manifestent ce samedi 15 décembre en Espagne "comme en France". | ENJAMIN CREMEL / AFP
Ouest-France avec AFP
Les retraités espagnols ont multiplié ce samedi 15 décembre les manifestations dans de nombreuses villes d’Espagne. Ils réclament une revalorisation des pensions et appellent parfois à occuper la rue sur le modèle des Gilets jaunes en France.
La Coordination étatique pour la défense du système public de pensions de retraite en Espagneet d’autres collectifs ont appelé à manifester ce samedi 15 décembre dans une centaine de municipalités pour réclamer « des pensions dignes ». Certains manifestants ont fait allusion aux Gilets jaunes.

Au moins 1 080 € par mois

Remontant la Gran Via, principale avenue de Madrid, ils étaient plusieurs milliers en début de soirée à réclamer que les retraites ne puissent pas être inférieures à 1 080 € par mois.
« Encore aujourd’hui, beaucoup de mes enfants émancipés reçoivent une aide de ma part alors que ma pension de retraite n’atteint pas les 900 € », témoigne l’ancienne chauffeuse de taxi Mari Carmen Velarde, 73 ans. « Ma fille touche 500 € pour un travail l’après-midi et paie 450 de loyer, alors quand je fais les courses, je fais deux paniers de provisions, et je vis avec un de mes fils », dit-elle.

« Comme les Français »

« Je voudrais que les Espagnols soient plus révolutionnaires, comme les Français, mais sans agressivité : je me mettrais le gilet jaune mais sans casser aucune vitre », assure cette retraitée. Beaucoup de ces manifestants entendaient rappeler aux politiques que les neuf millions de retraités espagnols ont un grand pouvoir électoral. Car le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis juin, est en minorité au parlement et des législatives sont envisagées dès 2019.
Selon le ministère de l’Emploi, la pension moyenne de retraite a atteint en novembre les 1 106 € mensuels, en augmentation de 3,40 % par rapport à l’an passé. Mais « ici, il y a plus de trois millions de retraités qui touchent moins de 400 € par mois, c’est pourquoi nous réclamons une pension minimale, de 1 080 € par mois », expliquait Angel Luis Parra, 62 ans, ancien ouvrier dans la construction, derrière la banderole de son syndicat Co-Bas, clamant « comme en France, la lutte est dans la rue ».
L’ancien ouvrier insistait sur l’importance de changer les conditions de travail des jeunes : « Pedro Sanchez n’a pas tenu sa promesse d’abroger la réforme du droit du travail (de 2012) et le drame en Espagne aujourd’hui, c’est que les gens ont des contrats à temps partiel pour des salaires misérables ».
D’autoproclamés « chalecos amarillos » (Gilets jaunes) avaient incité les retraités à se mobiliser, à partir d’un compte Twitter créé en décembre. Mais ces gilets étaient plutôt rares dans les cortèges ou appartenaient à des militants assurant les porter depuis des années.
(Sauf qu'en France, les retraités descendent dans la rue pour sauver leur retraite. note de rené)

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