dimanche 7 décembre 2014

(blog à finir et à corriger)

Ah,là,là, ces républicains du Congrès américains (les démocrates auraient fait la même) va-en-guerre, vu qu'ils sont plus payé par la finance de Wall Street et par les multi-nationales que par le peuple américain, ils la veulent leur guerre !

(source : The Vineyard of the Saker)





Photo Ron PaulSELON RON PAUL, LE PROJET DE LOI 758 CONTIENT 16 PAGES DE PROPAGANDE DE GUERRE QUI FERAIENT MÊME ROUGIR LES NÉOCONSERVATEURS


Préambule
Cet article signalé par un commentateur surnommé DePassage (que nous remercions) donne plus de détails au sujet de la résolution adoptée par le Congrès des USA le 4 décembre, dont s’inquiétait Pepe Escobar sur sa page Facebook récemment [1]. Son auteur est Ron Paul, qui a siégé longtemps à la Chambre des représentants des USA et qui s’est même présenté à deux reprises à l’investiture du Parti Républicain pour les élections présidentielles de 2008 et de 2012. Partisan du libertarianisme, il prône une politique étrangère non interventionniste et il s’est souvent distingué pour s’être opposé à la multiplication des interventions militaires des États-Unis. [2]
Le Saker francophone
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Aujourd’hui [le 4 décembre 2014], la Chambre des représentants des USA a adopté ce que je considère comme l’un des pires textes de loi jamais votés : la résolution 758, condamnant avec vigueur les actes de la Fédération de Russie, sous le président Vladimir Poutine, qui mène une politique d’agression contre ses pays voisins en vue de leur domination politique et économique.  En fait, le projet de loi contient 16 pages de propagande de guerre qui feraient même rougir les néoconservateurs, s’ils étaient capables d’une telle chose.




Ron Paul brandit une pancarte libertaire, contre la guerre, et fait face à un géant républicain (en éléphant, symbole des Républicains) flanqué d'un bouclier sur lequel est écrit "complexe militaro-industriel" et qui lui demande s'il est vraiment républicain lui aussi.
Ron Paul brandit une pancarte libertaire, contre la guerre, et fait face à un géant républicain (en éléphant, symbole des Républicains) flanqué d’un bouclier sur lequel est écrit « complexe militaro-industriel » et qui lui demande s’il est vraiment républicain lui aussi.

C’est le genre de résolution que j’ai toujours surveillé de près au Congrès, car ce qui est présenté comme des expressions d’opinion inoffensives conduit souvent à des sanctions et à la guerre. Je me souviens de m’être opposé fermement à la Loi sur la libération de l’Irak en 1998 parce que, comme je le disais alors, je savais que cela nous mènerait à la guerre. Je ne me suis pas opposé à la loi parce que j’étais un admirateur de Saddam Hussein (pas plus que je ne suis un admirateur de Poutine ou de tout autre chef d’État), mais plutôt parce que je savais alors qu’une autre guerre contre l’Irak ne réglerait pas les problèmes et envenimerait même les choses. Nous savons maintenant ce qui s’est passé par la suite.
Voilà pourquoi j’arrive à peine à croire qu’ils s’y remettent, cette fois avec un enjeu encore plus grand : provoquer une guerre avec la Russie qui pourrait causer une destruction totale !
Si certains croient que j’exagère en disant à quel point cette résolution est franchement mauvaise, voici juste quelques exemples tirés de la législation :
La résolution (paragraphe 3) accuse la Russie d’avoir envahi l’Ukraine et condamne la violation, par la Russie, de la souveraineté ukrainienne. Cette affirmation est lancée sans la moindre preuve d’une telle chose. Il me semble qu’avec tous nos satellites perfectionnés, capables de lire une plaque d’immatriculation de l’espace, nous devrions avoir des vidéos et des images de cette invasion russe. Mais rien n’a été présenté. Quant à la violation de la souveraineté de l’Ukraine par la Russie, comment se fait-il que la participation des USA au renversement du gouvernement élu de ce pays en février n’est pas considérée comme une violation de la souveraineté de l’Ukraine ? Nous avons tous entendu les enregistrements des responsables du département d’État complotant avec l’ambassadeur américain en Ukraine pour renverser le gouvernement. Nous avons entendu aussi la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland se targuer que les USA ont dépensé 5 milliards de dollars pour obtenir un changement de régime en Ukraine. Pourquoi est-ce que cela est acceptable ?
La résolution (paragraphe 11) accuse la population de l’est de l’Ukraine d’avoir tenu des élections frauduleuses et illégales en novembre. Pourquoi chaque fois que des élections ne donnent pas les résultats souhaités par le gouvernement des USA, elles sont qualifiées d’illégales et de frauduleuses ? La population de l’est de l’Ukraine n’a-t-elle pas droit à l’autodétermination ? N’est-ce pas un droit fondamental ?
La résolution (paragraphe 13) exige un retrait des forces russes de l’Ukraine même si le gouvernement des USA n’a fourni aucune preuve de la présence de l’armée russe en territoire ukrainien. Ce paragraphe somme aussi le gouvernement à Kiev de reprendre les opérations militaires contre les régions de l’est qui veulent leur indépendance.
La résolution (paragraphe 14) soutient que le vol 17 de la Malaysia Airlines qui s’est écrasé en Ukraine a été touché par un missile tiré par les forces séparatistes soutenues par la Russie dans l’est de l’Ukraine. C’est tout simplement inexact, parce que le rapport final concernant cette tragédie ne sera pas rendu public avant l’an prochain et que le rapport préliminaire n’indiquait pas que l’avion a été touché par un missile. Le rapport préliminaire, rédigé avec la participation de tous les pays impliqués, n’a pas non plus blâmé qui que ce soit.
Le paragraphe 16 de la résolution condamne la Russie pour avoir vendu des armes au gouvernement d’Assad en Syrie. Il n’indique pas toutefois que ces armes seront utilisées pour combattre l’EIIS, que nous considérons comme l’ennemi, tandis que les armes que les USA fournissent aux rebelles en Syrie finissent par se retrouver entre les mains de l’EIIS !
Le paragraphe 17 de la résolution condamne la Russie pour ce que les USA qualifient de sanctions économiques (mesures économiques coercitives) imposées contre l’Ukraine. Pourtant, les USA n’ont pas cessé d’imposer des sanctions économiques à répétition à la Russie et songent même à en imposer d’autres.
La résolution (paragraphe 22) affirme que la Russie a envahi la République de Géorgie en 2008. C’est tout à fait faux.
Même l’Union européenne (qui n’est pas une amie de la Russie) a conclu [3], à la lumière de son enquête sur les événements de 2008 que c’était la Géorgie qui avait commencé une guerre injustifiée contre la Russie plutôt que le contraire ! Comment le Congrès peut-il en arriver à énoncer pareilles faussetés ? Les membres ont-ils pris la peine de lire la résolution avant de voter ?
Au paragraphe 34, la résolution devient même comique, en condamnant la Russie pour ce qui est considéré comme des attaques contre les réseaux informatiques des États-Unis et l’obtention d’information de manière illicite au sujet du gouvernement des USA.
Dans la foulée des révélations de Snowden sur l’ampleur de l’espionnage des USA à l’échelle mondiale, comment les USA peuvent-ils prétendre avoir l’autorité morale pour condamner ce genre d’actions menées par d’autres ?
Ce qui est effarant, c’est que la résolution dénonce aussi les médias financés par l’État russe, en prétendant qu’ils déforment l’opinion publique. Le gouvernement des USA dépense des milliards de dollars dans le monde entier aussi bien pour financer et parrainer des médias comme La Voix de l’Amérique et Radio Free Europe/Radio Liberty, que pour subventionner des médias indépendants dans de nombreux pays outremer. Combien de temps encore avant que des sources d’information alternative comme Russia Today soient bannies des États-Unis ? Cette législation nous rapproche du jour sombre où le gouvernement décidera pour nous du genre de programmes que nous pourrons consommer ou pas au nom de la liberté.
La résolution (paragraphe 45) donne le feu vert au président ukrainien Porochenko pour qu’il reprenne son attaque militaire contre les provinces orientales qui réclament leur indépendance, en insistant sur ledésarmement des forces séparatistes et paramilitaires dans l’est de l’Ukraine. Pareille opération se soldera par des milliers d’autres pertes civiles.
À cette fin, la résolution engage directement le gouvernement des USA dans le conflit en demandant à son président de fournir au gouvernement de l’Ukraine le matériel de défense létal et non létal, les services et la formation qu’il faut pour défendre efficacement son territoire et sa souveraineté. Cela veut dire que des armes américaines se retrouveront dans les mains de forces armées formées par les USA engagées dans une guerre chaude à la frontière avec la Russie. Est-ce vraiment une bonne idée ?
Ce texte législatif contient de nombreuses autres affirmations aussi ridicules et horribles les unes que les autres qu’il est inutile d’aborder. Cependant, la partie la plus troublante de cette résolution, est l’affirmation selon laquelle l’intervention militaire de la Fédération de Russie en Ukraine constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales. Pareille terminologie n’est pas utilisée par accident. Cette phrase est une pilule empoisonnée insérée dans la législation qui servira de prétexte aux résolutions encore plus belliqueuses qui suivront. Après tout, si nous convenons que la Russie constitue une menace pour la paix internationale, comment pourrait-on ignorer pareille chose ? C’est s’engager sur un terrain glissant qui mène à la guerre.
Cette législation dangereuse a été adoptée aujourd’hui, le 4 décembre, avec seulement dix votes contre ! Seulement dix législateurs s’inquiètent du recours à de la propagande éhontée et à des faussetés pour s’engager dans des tentatives d’intimidation contre la Russie.




Barack Obama face à Ron Paul, chevalier de l'intégrité, par pazero
Barack Obama face à Ron Paul, chevalier de l’intégrité, par pazero

Voici la liste des membres qui ont voté NON à l’adoption de cette législation. Si le nom de votre représentant ne figure pas sur cette liste, appelez et demandez pourquoi il vote en faveur d’une loi nous rapprochant d’une guerre contre la Russie. Si son nom y figure, appelez pour le remercier de résister aux va-t-en guerre.
10 membres du congrès ont voté contre la résolution 758 [4] :
  1.  Justin Amash (R-MI)
  2. John Duncan (R-TN)
  3. Alan Grayson, (D-FL)
  4. Alcee Hastings (D-FL)
  5. Walter Jones (R-NC)
  6. Thomas Massie (R-KY)
  7. Jim McDermott (D-WA)
  8. George Miller (D-CA)
  9. Beto O’Rourke (D-TX)
  10. Dana Rohrabacher (R-CA)
Ron Paul
Traduit par Daniel pour Vineyardsaker.fr
Source : Reckless Congress « Declare War » on Russia, Ron Paul Institute for Peace and Prosperity, 04-12-2014
Notes
[1] Le Congrès des États-Unis déclare la guerre à la Russie, Le Saker francophone, 05-12-2014
 [2] Ron Paul, français, Wikipédia
 [3] Georgia « started unjustified war », BBC, anglais, 30-09-2009
 [4] Final vote results for roll call 548, anglais, 04-12-2014

Il est vrai que dans le monde, il y en a de plus en plus qui ne veulent pas que leur pays soient mis à sac par l'influence américaine.

(source : Réseau International)

Les USA au carrefour entre la Russie, le Moyen Orient et la Chine

Les USA au carrefour entre la Russie, le Moyen Orient et la Chine
Un petit voyage au sein des groupes de réflexion de Washington, les fameux Think Tanks. On perçoit un certain désarroi chez les élites américaines devant une situation internationale qui se complexifie de jour en jour, et qu’ils n’arrivent plus à vraiment cerner. A la manière dont ils analysent les situations au Moyen-Orient et en Ukraine, on a même l’impression qu’ils ont fini par croire à leurs propres fables et qu’ils n’arrivent plus à distinguer la réalité de la fiction. C’est peut-être parce que les conséquences de leurs racontars sont, elles, bien réelles.
*****
Les Fonctionnaires de Washington ont récemment annoncé que les Etats- Unis vont augmenter leur présence militaire en Irak, dans le même temps un certain nombre de soldats  ont été déployés dans le Kurdistan irakien. En même temps, la Maison Blanche exerce une énorme pression sur l’Iran dans les négociations sur son programme nucléaire. Les États-Unis tentent d’obtenir autant de concessions de la part des Iraniens qu’ils peuvent, y compris réduire l’appui que Téhéran fournit à Damas. Pourtant, Washington refuse de diminuer la tension autour de la situation en Ukraine orientale, affirmant que la Russie avait envoyé du matériel militaire et des troupes là-bas. Les  se sont retrouvés dans une position semblable à l’Iran, puisque les responsables  leur ont forcé la main afin d’adopter un nouveau train de  anti- russes. Ce n’est donc pas une coïncidence si la Russie et la Chine ont fait d’énormes progrès ces derniers temps pour augmenter leurs efforts dans les domaines de l’énergie et la coopération économique. La question se pose alors de savoir quel est le but ultime de la politique étrangère américaine – l’Ukraine, le Moyen-Orient ou de la Chine ? Si vous posez cette question aux groupes de réflexion de Washington, leur réponse serait certainement que l’administration Obama peut gérer simultanément un certain nombre de sujets différents. Toutefois, si vous insistez, la réponse pourrait être plus nuancée.
C’est une croyance générale à Washington maintenant que, s’il fallait choisir entre les deux crises récentes – au Moyen-Orient et en Ukraine – le Moyen- Orient est de loin le plus important pour les intérêts américains. Il y a un certain nombre d’indicateurs qui prouvent cette affirmation. Tout d’abord, le Moyen-Orient est maintenant déchiré par une guerre à grande échelle, en particulier en Irak et en Syrie, et les États- Unis portent quotidiennement des frappes aériennes contre les positions des militants EIIL dans ces deux pays. Deuxièmement, en vertu de la doctrine de la sécurité nationale des États-Unis la protection de la population américaine à l’intérieur et à l’étranger est impérative et les djihadistes  présentent de loin une menace plus pressante pour les citoyens américains que la Russie. Enfin, les groupes de réflexion de Washington croient que la structure régionale du Moyen- Orient est maintenant en train de descendre en flammes, et il faudra plusieurs décennies pour en construire un nouveau, alors que la structure européenne n’a été que «légèrement secouée» par les événements en Ukraine.
En outre, les politiciens américains, les législateurs et les analystes estiment que les Etats- Unis, tout en se concentrant sur la Russie et la crise en Ukraine, n’accordent pas suffisamment d’attention à l’Irak, la Syrie et l’Iran. Par conséquent, les accusations sont exprimées contre l’administration Obama au motif que l’obsession de Washington avec l’Ukraine a permis aux militants de l’EIIL d’établir leur contrôle sur de grandes parties de l’Irak et la Syrie .
En revanche, pour ceux qui sont préoccupés par les actions de Vladimir  visant à rétablir l’influence russe dans l’espace post-, le Moyen-Orient ressemble plus à une distraction dangereuse. Les partisans de cette approche craignent que les Etats-Unis puissent être à nouveau aspirés dans la  » guerre contre le terrorisme  » au Moyen-Orient, tandis que la principale menace à la sécurité pour les intérêts américains se développe en Europe. Cette position est basée sur le principe que les Etats-Unis n’ont pas pleinement réalisé l’ampleur des défis réels qui sont associés au renforcement de la Russie. Les partisans de cette approche sont sûrs que le retour de la Crimée avec une sécession de facto des territoires au sud -est de l’Ukraine ne sont que le début de la redistribution du monde au détriment des Etats-Unis. En outre, ils sont convaincus que la Russie deviendra une menace pour le reste de l’Ukraine, et même pour les Etats baltes.
Le fait que Washington rejette la possibilité de son implication militaire directe dans la crise en Ukraine peut faire croire que la situation est moins tendue qu’elle en a l’air, mais en fait, elle met indirectement en lumière les enjeux dans le jeu appelé  » la création d’un nouvel ordre mondial ». Le pire scénario, qui est le sujet de discussions à huis clos à la Maison Blanche, est la prétendue possibilité de Moscou de mettre ses armes nucléaires tactiques en position d’utilisation réelle. Ceci, bien sûr, serait la plus grande crise dans le domaine de la sécurité internationale depuis la crise des missiles de Cuba, et serait de loin plus grave et plus dangereux que la prochaine phase de la guerre en Irak qui dure depuis 35 ans, avec un certain degré d’implication de l’Iran.
Naturellement, la grande majorité des hommes politiques et des experts raisonnables et sensés aux Etats-Unis ne croient pas dans le scénario nucléaire, bien que beaucoup d’entre eux craignent toujours que Moscou ne commence une agression conventionnelle à grande échelle en Ukraine ou ne provoque une «rébellion» de la population russophone dans les Etats baltes membres de l’OTAN. Si la Russie devait envahir les Etats baltes et si l’OTAN devait ne pas réagir, affirment-ils, Moscou montrera au monde que l’alliance militaire occidentale est en fait un  » tigre de papier.
Cette partie de l’élite politique américaine espère que la pression croissante sur l’ russe persuadera Poutine de s’abstenir de toute escalade dans le conflit ukrainien. Bien que leurs adversaires soient convaincus que la crise économique pourrait plutôt pousser la Russie à prendre un certain nombre de mesures imprévisibles au lieu du scénario de la « force brute».
Dans ce contexte, Obama s’est envolé pour le sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) en Chine. Pour les partisans de l’American ‘ pivot ‘ vers l’Asie, l’influence grandissante de la Chine est le principal défi à long terme. Une poignée de groupes de réflexion est convaincue que, pendant que les Etats-Unis essayeront de faire face aux deux crises sus mentionnées, la Chine sera en mesure d’établir un contrôle sur l’Asie de l’Est et dans la région Asie-Pacifique, qui, peu à peu est en train d’être transformée en un centre majeur de l’économie mondiale. Ces groupes de réflexion insistent sur le fait que l’administration Obama doit prendre des mesures pour empêcher la Chine de se développer encore plus dans les domaines militaire, politique et sur le plan économique. Quant au récent revirement de la Russie vers la Chine à la  d’un nouveau  majeur de l’énergie, cela ne peut que rendre la Chine plus forte en lui fournissant du gaz et des armes modernes. Les Américains sont de plus en plus nerveux au sujet de la formation d’une nouvelle alliance entre la Chine et la Russie en Asie. Ces groupes de réflexion, apparemment, sont plus proches de la compréhension actuelle des processus qui influent sur la formation d’un nouvel ordre mondial.
Le temps nous dira dans quelle mesure l’administration Obama est en mesure de définir de façon directe les priorités stratégiques américaines, car cela semble être un moment critique dans le processus de création du nouvel ordre mondial, et il sera trop tard pour changer quoi que ce soit une fois que les jeux seront faits. Il semble que le défi majeur auquel font face les Etats- Unis aujourd’hui soit la Chine, non la Russie ou le Moyen-Orient. L’essor rapide de la Chine est vraiment un développement significatif, bien que, de l’extérieur, il puisse paraître trompeur à long terme, ce qui pourrait donner l’impression qu’il ne conduit pas à une possibilité d’un conflit immédiat entre la Chine et les États-Unis.
Pourtant, les états qui s’effondrent dans le Moyen-Orient et la possible propagation du terrorisme islamiste radical sont les menaces de l’heure qui devraient être traitées d’une manière ou d’une autre. La première occupation de l’Irak et les actions conséquentes de Washington ont déclenché une chaîne de révolutions de couleur qui ont conduit à des événements qui ne peuvent plus être maîtrisées. Les partisans des USA dans la région – Riyad et Doha, qui ont aidé la Maison Blanche avec son plan pour redessiner la carte régionale, sont maintenant confrontés à la menace d’un effondrement imminent en raison de la montée des islamistes.
L’Iran bénéficiera de ce cours des événements, la Chine et, dans une certaine mesure, la Russie, en bénéficieront aussi. Mais il est maintenant impératif pour les Etats-Unis de trouver une approche équilibrée au sujet de la Chine, la Russie et le Moyen-Orient, car un échec pour atteindre cet objectif peut non seulement mettre en danger la paix internationale, mais aurait une incidence sur la survie même des Etats-Unis comme une superpuissance. Sinon, l’ devra se contenter d’un rôle de puissance régionale, sans réelle influence sur la situation en Europe et en Asie. Il semble que ce sera le scénario le plus probable car les actions récentes de Barack Obama montrent qu’il a déjà réalisé ses erreurs de calcul et maintenant il tente désespérément de se sortir du pétrin qu’il a créé. Et il n’a aucune idée de ce qu’il faut faire.
Traduit par Paul Kem (kpf) (kpnando@yahoo.fr) pour Réseau International
Cependant, il est vrai, que ces gens qui contrôlent le gouvernement américain travaillent sur de multiples fronts avec des plans A, des plans B, des plans C.
Ils cherchent à mettre la Russie à genoux avant de s'occuper plus  sérieusement de la Chine tout en s'occupant de l'Europe pour la soumettre encore plus, notamment avec le Tafta qui s'occupera aussi de soumettre le peuple américain et en sauvant le roi dollars menacé, en coulant l'Euro.
Merci monsieur Soros et compagnie.
Vous nous faites croire que vous vous battez pour la liberté en cherchant à nous imposer à nous et au peuple américain une LIBERTE CARCERALE !
(source : Les Moutons Enragés)

Cela se confirme: les attaques financières américaines contre l’Europe et l’euro commencent

C’était annoncé dès fin Novembre par Charles Sannat, cela se confirmerait donc, les attaques financières planifiées par les Etats-Unisont commencé de la manière la plus logique possible, en utilisant les agences d’escroqueries intensives de notations.
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Le rappel des troupes va donc être déclenché et Wall Street se prépare à l’offensive, attendant le bon moment pour passer à l’action. L’Allemagne n’a en réalité aucune confiance en Mario Draghi et restera toujours opposée à la mise en place d’eurobonds (obligations européennes) et généralement à toute idée de mutualisation des dettes.
Le maillon le plus faible est l’Italie. Les entreprises et banques italiennes sont des poissons dans un aquarium et l’argent, la liquidité, est leur eau. Dommage que cet aquarium soit écopé par deux hydrophiles : les autorités fiscales et le système bancaire qui n’ont ainsi de cesse de le vider.
C’est entre Noël et Nouvel An qu’une nouvelle offensive devrait donc être déclenchée contre l’Italie dans le but d’une part de mettre la main sur le stock d’épargne privée des Italiens et d’autre part pour réinitialiser l’euro en le faisant exploser. »
Et donc, les attaques les plus violentes devaient avoir lieu entre Noël et le jour de l’an, pendant que tout le monde regarde ailleurs, cette dévaluation de la note italienne n’est donc pas illogique, elle prépare juste le terrain pour la suite…




L’agence d’évaluation financière s’inquiète de la faiblesse de la croissance et de l’augmentation de l’endettement du pays. Elle a abaissé sa note à « BBB-« .
Après le Japon, c’est au tour de l’Italie de voir sa note dégradée par Standard & Poor’s.
L’agence d’évaluation financière a abaissé vendredi 5 décembre d’un cran la note du pays européen, pour la ramener à « BBB-« . Cette note est la plus faible de la catégorie « investissement », réservée aux emprunteurs considérés comme fiables. Mais l’Italie ne risque pas de tomber en catégorie spéculative à court ou moyen terme dans la mesure où la perspective de sa note reste « stable ».
Source et article en intégralité: Latribune.fr




Les agences de notations américaines ne sont qu’une pure et simple arnaque puisque les notes décernées doivent aller dans le sens des intérêts américains, et pas autrement! Souvenez-vous en 2011, il était question de baisser la note des USA puisque cette nation est dans un état financier lamentable, l’endettement est cataclysmique, le taux de pauvreté tragique, etc… Et une agence a osé sauter le pas: Stanrd&Poors. Vous vous souvenez de la suite? Le grand pontife de la boite a été poussé à la démission, punition suprême pour avoir touché la note des USA qui  ne devrait plus être un AAA mais bien plus un CCC (en suivant les normes de cette page).




Le président de l’agence de notation Standard & Poor’s, Deven Sharma, va démissionner, a annoncé la maison-mère de l’agence de notation, confirmant des informations parues dans la presse.

Agé de 55 ans et à la tête de Standard & Poor’s depuis 2007, Deven Sharma sera remplacé le 12 septembre par Douglas Peterson, 53 ans, auparavant actif chef Citibank.
Ce changement de direction intervient après la décision controversée de l’agence de dégrader la note souveraine des Etats-Unis de AAA à AA+
Article complet sur Trends.levif.be

Mais, est-ce que les intérêts de Wall Street et des multinationales américaines sont les mêmes que l'intérêt des peuples d'Europe.
A mon avis, NON !
Le gouvernement américain en poussant à la guerre en Ukraine a piégé au lieu d'imposer des négociations liés à une aide au gouvernement de Kiec pour préserver les populations civiles a coupé l'Europe du marché Russe et à la fourniture énergétique illimitée, notamment pour imposer leur pétrole et gaz de schiste qui encrassent les moteurs trois fois plus vite.
Et, maintenant que le gaz de schiste va faire "FLOP ?"

(source : Les moutons enragés)

Abandon du projet South Stream : la Russie vient de porter un coup dévastateur à l’avenir énergétique de l’UE

L’observation des réactions à l’annulation du projet South Stream a été jubilatoire, mais elle nécessite d’être expliquée très attentivement. Afin de comprendre ce qui est arrivé, il est d’abord utile de revenir sur la façon dont les relations russo-européennes se sont développées au cours des années 1990.
A l’époque, il ne faisait aucun doute que la Russie deviendrait le grand fournisseur d’énergie et de matières premières de l’Europe. C’était la période de la grande ruée vers le gaz, quand les Européens anticipaient des fournitures russes illimitées et infinies. L’accroissement du rôle du gaz russe dans le mélange énergétique européen a permis à l’Europe de se défaire de son industrie au charbon, de diminuer ainsi ses émissions de CO2 et par ailleurs d’intimider et donner des leçons au monde entier, pour qu’il fasse pareil.
Cependant, les Européens n’imaginaient pas que la Russie ne leur fournirait que de l’énergie. Ils croyaient fermement que cette énergie russe serait extraite pour eux, et par les sociétés énergétiques occidentales. Après tout, c’était la tendance générale dans la plupart des pays en cours de développement. L’Union européenne qualifie cette méthode de sécurité énergétique (un euphémisme pour justifier l’extraction énergétique dans d’autres pays, sous le contrôle de ses propres entreprises).
Mais cela ne s’est pas passé ainsi. Bien que l’industrie pétrolière russe ait été privatisée, elle est néanmoins restée principalement entre les mains de Russes. En 2000, peu après l’arrivée de Poutine au pouvoir, la tendance de privatiser l’industrie pétrolière s’est inversée. Une des principales raisons de la colère de l’Ouest a été l’arrestation de Khodorkovski, la fermeture de Ioukos, puis le transfert de ses actifs à la société pétrolière d’État Rosneft, marquant ainsi l’inversion de la politique de privatisation de l’industrie pétrolière.
Dans l’industrie gazière, le processus de privatisation n’a jamais vraiment démarré. Les exportations de gaz ont continué à être contrôlées par Gazprom, préservant sa position de monopole d’État dans l’exportation de gaz. Depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir, la position de Gazprom comme monopole d’État a été complètement sécurisée.
Une grande partie de la colère de l’Ouest à l’égard de Poutine s’explique par le ressentiment européen et occidental, de son refus, ainsi que de celui du gouvernement russe, d’éclater les monopoles énergétiques russes et d’ouvrir (c’est un euphémisme) l’industrie aux avantages des entreprises occidentales.
Un bon nombre d’allégations de corruption, portées régulièrement contre Poutine personnellement, ne sont destinées qu’à insinuer qu’il s’oppose à l’ouverture de l’industrie russe de l’énergie, ainsi qu’à l’éclatement et à la privatisation de Gazprom et de Rosneft, parce qu’il a un intérêt personnel investi en eux, et, dans le cas de Gazprom, qu’il en est en fait le propriétaire. Si l’on examine en détail les allégations spécifiques de corruption portées contre Poutine (comme je l’ai fait), cela devient évident.
L’ordre du jour visant à forcer la Russie à privatiser et à briser ses monopoles énergétiques n’a jamais disparu. C’est pourquoi Gazprom, malgré le service essentiel et fiable qu’elle assure à ses clients européens, est assujettie à tant de critiques. Quand les Européens se plaignent de la dépendance énergétique de l’Europe à la Russie, ils expriment leur ressentiment d’avoir à acheter du gaz à une seule société d’État russe (Gazprom), et non pas aux sociétés occidentales opérant en Russie.
Ce ressentiment est lié à la conviction, très ancrée en Europe, que la Russie est, en quelque sorte, dépendante de l’Europe, aussi bien comme client énergétique, que comme fournisseur de finances et de technologie.
C’est cette combinaison de ressentiment et d’excès de confiance qui se cache derrière les tentatives européennes répétées de légiférer sur les questions énergétiques, afin de forcer la Russie à ouvrir son secteur de l’énergie.
La première tentative a été ladite Charte de l’énergie, que la Russie a signée, mais a finalement refusé de ratifier. La dernière tentative de l’Union européenne était le dit Troisième paquet énergie. Ce paquet a été présenté comme un développement de la loi anti-concurrence et anti-monopole de l’Union européenne. En réalité, comme chacun le sait, il s’adressait à Gazprom, qui est un monopole, mais bien évidemment pas européen.
Tel est l’arrière-plan du conflit sur South Stream. Les autorités de l’Union européenne ont insisté pour que South Stream se conforme autroisième paquet énergie [1], bien que celui-ci n’ait vu le jour qu’après que les accords-cadres ont été conclus.
Conformément au troisième paquet énergieGazprom devait fournir le gaz, mais n’aurait eu ni la propriété de celui-ci, ni le contrôle du gazoduc destiné à l’acheminement.
Si Gazprom avait accepté cela, il aurait reconnu de fait l’autorité de l’Union européenne sur ses opérations, ce qui aurait constitué, sans aucun doute, le précédent d’une série de futures exigences de changement de ses méthodes d’opération. En fin de compte, cela conduirait à des exigences de changement dans les structures de l’industrie de l’énergie, en Russie même.
Ce qui vient d’arriver est que les Russes ont dit non. Plutôt que de poursuivre le projet en se soumettant aux exigences européennes, comme s’y attendaient les Européens, les Russes, à l’étonnement de tout le monde, se sont retirés de l’ensemble du projet.
Cette décision était complètement inattendue. Alors que j’écris cet article, l’air est surchargé de plaintes colériques de la part des pays de l’Europe du sud-est, qui n’ont pas été consultés, ni même informés à l’avance de cette décision. Plusieurs hommes politiques en Europe du Sud-Est (Bulgarie en particulier) s’accrochent désespérément à l’idée que l’annonce russe n’est qu’un bluff (ça ne l’est pas) et que le projet peut encore être sauvé. Du fait que les Européens s’agrippaient à l’idée d’être la seule alternative comme clients pour les Russes, ils ont été incapables de prévoir cette décision et ils sont maintenant incapables de l’expliquer.
eu-gaz-russie-importsIl est primordial d’expliquer pourquoi South Stream est important pour les pays de l’Europe du sud-est et pour l’économie européenne dans son ensemble.
Toutes les économies du sud-est européen sont en mauvais état. Pour ces pays, South Stream était un projet d’investissement et d’infrastructures vital, assurant leur avenir énergétique. En outre, les frais de transit qui s’y rattachaient auraient assuré une importante source de devises étrangères.
Pour l’Union européenne, le point essentiel est qu’elle est dépendante du gaz russe. Il y a eu des vastes discussions en Europe sur la recherche d’approvisionnements alternatifs. Les progrès dans ce sens se sont révélés, tout au plus, médiocres. Tout simplement, les fournitures alternatives n’existent pas en quantité nécessaire pour remplacer le gaz que l’Europe reçoit de la Russie.
Courageusement a été évoquée la livraison de gaz naturel liquéfié venant des États-Unis, pour remplacer le gaz fourni par pipeline de la Russie. Non seulement le gaz étasunien est de manière inhérente plus coûteux que le gaz des pipelines russes, ce qui frapperait durement les consommateurs européens et affecterait la compétitivité européenne, mais il est peu probable qu’il soit disponible en quantité suffisante. Mis à part les probables effets modérateurs de la récente chute des prix du pétrole sur l’industrie de schiste des États-Unis, compte-tenu de ses antécédents de consommateur d’énergie vorace, ce pays consommera la plus grande partie sinon la totalité de l’énergie de schiste qu’il produira. Par conséquent, il est peu probable que les États-Unis puissent exporter grand-chose vers l’Europe. Il n’y a même pas les installations pour le faire, et si jamais elles devaient être construites, il faudrait un bout de temps.
Les autres sources possibles de gaz de l’Union européenne sont pour le moins problématiques.
La production de gaz en mer du Nord est en baisse. Les importations de gaz d’Afrique du nord et du golfe Persique sont peu susceptibles d’être disponibles dans les quantités nécessaires, loin s’en faut. Le gaz iranien n’est pas disponible pour des raisons politiques. Bien que cela puisse éventuellement changer, il est probable que les Iraniens (comme les Russes) décideront de diriger leur flux d’énergie vers l’Est, l’Inde et la Chine, plutôt que vers l’Europe.
Pour des raisons évidentes de géographie, la Russie est la source de gaz la plus logique et la plus économique pour l’Europe. Toutes les autres alternatives impliquent des coûts économiques et politiques qui les rendent rédhibitoires.
Les difficultés de l’Union européenne à trouver des sources alternatives de gaz ont été cruellement exposées dans la débâcle de l’autre soi-disant projet de gazoduc, Nabucco, pour l’acheminement du gaz du Caucase et d’Asie centrale vers l’Europe. Bien que le projet ait été discuté pendant des années, sa construction n’a jamais démarré, car, économiquement, il n’était pas rationnel.
Pendant ce temps, alors que l’Europe parle de diversifier ses approvisionnements, c’est la Russie qui matérialise des accords.
La Russie a scellé un accord clé avec l’Iran pour l’échange de pétrole iranien contre des produits industriels russes. La Russie a également accepté d’investir massivement dans l’industrie nucléaire iranienne. Si les sanctions contre l’Iran sont levées, ce jour-là les Européens trouveront les Russes déjà sur place. La Russie vient de conclure un accord massif de fourniture de gaz avec la Turquie (dont nous parlerons plus loin). Éclipsant ces accords il y a eu cette année la conclusion entre la Russie et la Chine de deux énormes contrats de fourniture de gaz.
Les ressources énergétiques de la Russie sont énormes, mais pas infinies. Le deuxième accord avec la Chine et celui qui vient d’être fait avec la Turquie, fait pivoter vers ces deux pays le gaz qui était précédemment affecté à l’Europe. Les volumes de gaz impliqués dans l’accord turc correspondent presque exactement à ceux précédemment destinés à South Stream. L’accord turc remplace South Stream.
Ces offres démontrent que la Russie a pris cette année la décision stratégique de réorienter son flux énergétique à l’écart de l’Europe.
Même si les effets prendront du temps avant de se faire sentir, les conséquences pour l’Europe seront sombres. L’Europe cherche à combler un sérieux déficit énergétique, et ne sera en mesure de le faire que par l’achat d’énergie à un prix beaucoup plus élevé.
Les accords passés par la Russie avec la Chine et la Turquie ont été critiqués, et même ridiculisés à propos du faible prix obtenu pour son gaz, par rapport à celui payé par l’Europe.
La différence réelle du prix n’est pas aussi importante que certains le prétendent. Cette critique ne tient pas compte du fait que le prix ne constitue qu’une partie des relations d’affaires.
En redirigeant son gaz vers la Chine, la Russie cimente les liens économiques avec le pays qu’elle considère désormais comme son allié stratégique clé, et qui a (ou qui aura bientôt) l’économie la plus importante et la croissance la plus forte du monde. En redirigeant son gaz vers la Turquie, la Russie consolide une relation naissante avec la Turquie et devient maintenant sa plus importante partenaire commerciale.
La Turquie est un allié potentiel clé pour la Russie, consolidant la position de cette dernière dans le Caucase et la mer Noire. C’est aussi un pays de 76 millions d’habitants, avec un produit intérieur brut de 820 milliards de dollars en 2013 et une forte croissance, qui, ces deux dernières décennies, s’est de plus en plus aliénée et éloignée de l’Union européenne et de l’Ouest.
Par contre, en déroutant son gaz loin de l’Europe, la Russie s’éloigne d’un marché gazier économiquement stagnant et qui lui est (comme les événements de cette année l’ont démontré) irrémédiablement hostile. Personne ne devrait être surpris que la Russie renonce à une relation qui lui a procuré un flot ininterrompu de menaces et d’abus, combinés avec des leçons moralisatrices, des ingérences politiques et maintenant des sanctions. Aucune relation, d’affaires ou autre, ne peut fonctionner de cette façon et celle existant entre la Russie et l’Europe n’y fait pas l’exception.
Je n’ai rien dit à propos de l’Ukraine, parce que, à mon avis, cela a peu d’incidence sur ce sujet.
South Stream était au départ conçu pour répondre aux continuels abus de l’Ukraine, de par sa position de pays de transit (abus qui vraisemblablement continueront). Ce fait a été reconnu par l’Europe, autant que par la Russie. C’est parce que l’Ukraine a de manière persistante abusé de sa position de pays de transit que le projet South Stream a obtenu, bien qu’avec réticence, l’approbation officielle de l’Union européenne. Fondamentalement, l’Union européenne, tout autant que la Russie, avait besoin de contourner l’Ukraine, pour sécuriser ses approvisionnements en énergie.
Les amis de l’Ukraine à Washington et à Bruxelles n’ont jamais été heureux à ce sujet, et ont constamment fait pression contre le projet South Stream.
Il faut souligner que c’est la Russie qui a retiré le bouchon sous South Stream, tout en ayant le choix d’aller de l’avant, en acceptant les conditions des Européens. En d’autres termes, par rapport à South Stream, les Russes considèrent les problèmes posés par le transit à travers l’Ukraine comme un moindre obstacle que les conditions imposées par l’Union européenne.
South Stream aurait pris des années à construire et son annulation n’a par conséquent aucune incidence sur la crise ukrainienne actuelle.
Les Russes ont décidé qu’ils pouvaient se permettre d’annuler le projet, estimant qu’il était plus avantageux pour leur pays de vendre ses ressources énergétiques à la Chine, à la Turquie et à d’autres pays en Asie (des projets gaziers sont en cours avec la Corée et le Japon, et peut-être aussi avec le Pakistan et l’Inde) plutôt qu’à l’Europe. Considérant la question ainsi, pour la Russie, South Stream a perdu son intérêt. C’est pourquoi, avec la manière directe qui les caractérise, les Russes, plutôt que d’accepter les conditions des Européens, ont préféré saborder le projet.
Ce faisant, les Russes ont relevé le bluff. En l’occurrence, la Russie loin de dépendre de l’Europe comme client énergétique, a été contrariée, peut-être irrémédiablement, par l’Europe, dont elle est le partenaire clé économique et le fournisseur d’énergie.
Avant de terminer, j’aimerais dire quelque chose sur ceux qui pâtissent le plus de toute de cette affaire. C’est le cas des pygmées politiques corrompus et incompétents qui prétendent gouverner la Bulgarie. Si ces gens avaient un minimum de dignité et d’orgueil, ils auraient dit à la Commission européenne, quand elle a soulevé le Troisième paquet énergie, d’aller se faire voir. Si la Bulgarie avait clairement affiché son intention d’aller de l’avant avec le projet South Stream, il aurait sans aucun doute été construit. Il y aurait eu évidemment une sacré bagarre au sein de l’Union européenne, parce que la Bulgarie aurait ouvertement bafoué le Troisième paquet énergie, mais elle aurait agi selon ses intérêts nationaux et n’aurait pas manqué d’amis au sein de l’Union européenne. Au bout du compte elle aurait eu gain de cause.



Le Premier ministre bulgare Plamen Oresharski en bon élève heureux, au centre des sénateurs américains John McCain, Ron Johnson (à sa gauche) et Chris Murphy à sa droite), le 8 mai 2014 (photo : Gouvernement bulgare)
Le Premier ministre bulgare Plamen Oresharski en bon élève heureux, au centre des sénateurs américains John McCain, Ron Johnson (à sa gauche) et Chris Murphy (à sa droite), le 8 mai 2014 (photo : Gouvernement bulgare)


Au lieu de cela, sous la pression de personnes comme le sénateur John McCain, les autorités bulgares se sont comportées comme les politiciens provinciaux qu’ils sont, et ont essayé de courir après deux lièvres à la fois, l’Union européenne et la Russie.
Le résultat de cette politique imbécile a été d’offenser la Russie, son allié historique. Ainsi, le gaz russe, au lieu d’approvisionner et de transformer le pays, s’écoulera désormais vers la Turquie, son ennemi historique.
Les Bulgares ne sont pas les seuls à avoir agi d’une façon si timorée. Tous les pays de l’Union européenne, même ceux qui sont historiquement liés avec la Russie, ont soutenu divers paquets de sanctions de l’Union européenne contre les Russes, malgré les doutes qu’ils ont exprimés au sujet de cette politique. L’année dernière, la Grèce, un autre pays avec des liens étroits avec la Russie, est sortie d’un accord, pour vendre sa société de gaz naturel à Gazprom (qui offrait le meilleur prix), parce que l’Union européenne l’a désapprouvé.
Cela évoque une morale plus générale. Chaque fois que les Russes agissent de la manière qu’ils viennent de le faire, les Européens réagissent avec perplexité et colère, et il y a beaucoup de cela en ce moment.
Les politiciens de l’Union européenne, qui prennent les décisions à l’origine des actions russes, semblent agir convaincus que c’est très bien pour l’Union européenne de sanctionner à volonté la Russie, mais que cette dernière ne fera jamais la même chose à l’Union européenne. Quand la Russie le fait, il y a de l’étonnement, toujours accompagné d’un flot de commentaires mensongers à propos du comportementagressif de la Russie, qui agit contrairement à ses intérêts ou affirmant qu’elle aurait subi une défaite. Rien de tout cela est vrai, comme la colère et les récriminations qui se propagent actuellement dans les couloirs de l’Union européenne (dont je suis bien informé) en témoignent.
En juillet 2014, l’Union européenne a cherché à paralyser l’industrie pétrolière russe en sanctionnant l’exportation de la technologie de forage pétrolier. Cette tentative échouera certainement, car la Russie et les pays avec qui elle négocie (dont la Chine et la Corée du Sud) sont parfaitement capables de la lui fournir.
En revanche, par le biais des accords conclus cette année avec la Chine, la Turquie et l’Iran, la Russie a porté un coup dévastateur à l’avenir énergétique de l’Union européenne. Dans quelques années les Européens commenceront à découvrir que faire la morale et s’adonner à des bluffs, a un prix. Peu importe, en annulant South Stream, la Russie a imposé à l’Europe la plus efficace des sanctions que nous ayons vues cette année.
Alexander Mercouris
Note
[1] Présenté en janvier 2007, le troisième paquet énergie a été adopté le 13 juillet 2009. Il concerne notamment, dans le domaine du gaz et celui de l’électricité (Wikipédia, français)
Et, pendant ce temps, que se passe-t-il sur le front mosanto ?

(source : Santé Nutrition)





La Hongrie détruit tous les champs de maïs OGM de Monsanto


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La Hongrie a adopté une courageuse position contre le géant de la biotechnologie Monsanto et ses modifications génétiques en détruisant 400 hectares d’un maïs reconnu produit par des graines génétiquement modifiées, selon Lajos Bognar, secrétaire adjoint au ministère du développement rural.
À l’inverse de nombreux pays européens, les graines génétiquement modifiées sont interdites en Hongrie. Avec une position similaire contre les OGM, le Pérou a également fait passer une interdiction de 10 ans sur les aliments OGM.
Planetsave rapporte:
Près de 400 hectares de maïs reconnu OGM ont été détruits à travers la Hongrie a déclaré Lajos Bognar. Le maïs OGM a été enfoui sous terre par labourage, mais son pollen n’a pas été disséminé, ajoute-t-il.
Les graines OGM sont bannies en Hongrie. Les contrôles continueront bien que les semenciers soient obligés de s’assurer de l’absence d’OGM.
Pendant l’investigation, les contrôleurs ont découvert des produits Pioneer de chez Monsanto dans les graines semées.
La libre circulation des marchandises à l’intérieur de l’union européenne signifie que les autorités ne feront pas d’enquête sur la manière dont les graines sont parvenues en Hongrie, mais elles vérifieront l’emplacement de ces marchandises. La radio publique régionale a rapporté que les deux plus gros semenciers internationaux sont concernés par ce problème et que les graines OGM auraient pu être semées sur des milliers d’hectares dans le pays. La plupart des agriculteurs locaux se sont plaints depuis qu’ils ont découvert qu’ils utilisaient des graines OGM.
Avec une saison déjà bien avancée, il est trop tard pour semer d’autres graines, la récolte sera donc perdue cette année.
Et pour aggraver les choses, la société qui a distribué les graines dans le comté de Baranya est en liquidation. Et donc si une quelconque indemnité est payée par les semenciers internationaux, l’argent sera versé en premier aux créditeurs de cette société plutôt qu’aux agriculteurs.
par Anthony Gucciardi, 26 juillet 2011
Source: Natural Society
Traduction: BBB

Et, de la même source, un rappel.





Les OGM interdits à la cafétéria de Monsanto et de la Maison Blanche


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Monsanto, le plus grand promoteur des aliments génétiquement modifiés, a été pris à son propre jeu quand il a été révélé qu’il a une cantine où les produits OGM sont interdits.
L’entreprise gérant la cantine de l’usine pharmaceutique de Monsanto à High Wycombe, Buckinghamshire, ne sert que des repas sans OGM, a dit Friends of the Earth (les amis de la Terre). Dans un avis à la cantine, l’entreprise de restauration Sutcliffe Catering, détenue par Granada Group, a déclaré qu’il avait été pris comme décision « de supprimer, autant que possible, le soja et le maïs OGM de tous les produits alimentaires servis dans notre restaurant. Nous avons pris les mesures ci-dessus pour vous assurer que vous, le client, pouvez avoir confiance dans la nourriture que nous servons ».
Monsanto a confirmé la position. « Oui, c’est le cas, et c’est parce que nous croyons dans le choix », a déclaré le porte-parole de l’entreprise, Tony Coombes. Mais les employés de l’usine agroalimentaire de Monsanto à Cambridge étaient heureux de manger des produits OGM », a-il dit. « L’avis dans le restaurant dit que certains produits peuvent contenir des OGM parce que notre personnel est heureux de manger des aliments pulvérisés avec moins de produits chimiques. »
Monsanto indique que les cultures conçues pour être tolérantes à ses propres herbicides ont besoin de moins de pesticides, mais les critiques disent que si le dosage peut être plus faible, l’impact sur l’environnement de ces pesticides est beaucoup plus grand. Adrian Bebb, de Friends of the Earth, a déclaré: « Les préoccupations du public au sujet des ingrédients génétiquement modifiés sont très claires – maintenant il semble que même la propre entreprise de restauration de Monsanto n’a pas confiance dans cette nouvelle technologie. »

Le double jeu de la Maison Blanche

Alors que la Première Dame Michelle Obama déterre la pelouse de la Maison Blanche pour planter un jardin biologique, son mari fait la promotion des OGM au sein de son administration. « Vous savez, dans ma maison, l’année dernière nous somme passé à l’agriculture biologique, » a-t-elle dit dans une interview du New Yorker en 2008 lors de la campagne présidentielle de Barack Obama. Les produits bio du jardin nourrissent la famille Obama ainsi que les dignitaires en visite. Cela semble bien jusqu’ici. Mais alors jetez un oeil à liste des postes nommés par Obama ayant des liens avec la biotehnologie: à la tête du département de l’agriculture américain (USDA) Roger Beachy, un ancien directeur de Monsanto, à la sécurité alimentaire Michael Taylor, vice-président pendant un temps de la politique publique chez Monsanto, le commissaire de l’USDA, Tom Vilsack, qui a créé le partenariat de biotechnologie des gouverneurs. Sous le président Obama, 10 nouvelles cultures génétiquement modifiées ont été agréées pour la « consommation sans danger ».

Et, pour changer, un peu d'histoire.

(source : Marianne.net)

Enquête sur un génocide oublié

Dimanche 7 Décembre 2014 à 05:00 | Lu 5987 fois I 7 commentaire(s)

ALEXIS LACROIX

Le politologue et historien Joseph Yacoub consacre le premier ouvrage d'envergure à l'extermination qui a frappé, il y a un siècle, le peuple assyro-chaldéen. Un sujet toujours d'actualité.


Photos : Editions du Cerf
Photos : Editions du Cerf

Enquête sur un génocide oublié
>>> Article paru dans Marianne daté du 28 novembre

Est-ce parce que l'histoire, comme l'a écrit Walter Benjamin, est souvent écrite par les « vainqueurs » ? Le fait est là : certaines tragédies, certains événements sont tenus à l'écart de l'histoire universelle, expulsés dans le trou noir de l'indifférence et de l'oubli. Jusqu'à ce qu'un historien les arrache à leur occultation. C'est ce que fait Joseph Yacoub dans son nouvel essai, Qui s'en souviendra ? (1), consacré à un génocide encore largement banni de la mémoire collective, contemporain du génocide arménien et de celui qui a frappé les Grecs pontiques dans l'Empire ottoman : le génocide assyro-chaldéen 

Dans ce premier ouvrage d'envergure consacré à l'anéantissement des Assyro-Chaldéens en 1915, Yacoub, lui-même descendant de rescapés, entremêle approche scientifique, fondée sur la consultation d'abondantes archives, et témoignage vivant. Comme il le note, notre époque commence à revisiter cette tragédie, et 
« de plus en plus nombreux sont ceux qui s'expriment ». Ils étaient environ 1 million dans les premières années du XXe siècle et, comme les autres minorités chrétiennes de l'Empire ottoman, ils étaient traités comme des citoyens de deuxième classe ; postes de pouvoir et charges officielles leur étaient fermés.

Toutefois, la mémoire de cette persécution ne s'est pas universalisée : s'il est des peuples qui ont connu un sort tragique et que l'histoire a ressuscités, ce n'est pas encore le cas des Assyro-chaldéens. Eux aussi, à l'instar de beaucoup d'autres communautés chrétiennes d'Orient, ont été des « hommes en trop », selon la judicieuse expression de Jean-François Colosimo (2). Un peuple pris dans le piège de l'histoire, au mauvais moment, au mauvais endroit.

Martyre planifié

L'auteur de Qui s'en souviendra ? le rappelle avec force : « L'histoire atteste qu'il existe un peuple assyro-chaldéen-syriaque. » Ce peuple a toujours habité la Mésopotamie, un des berceaux majeurs de la civilisation humaine, et fut présenté indifféremment « comme nation, peuple et Eglise ». Connus sous des vocables différents - Assyriens, Chaldéens, Syriaques, Nestoriens, Jacobites, Araméens -, les Assyro-Chaldéens sont les héritiers des peuples assyrien, babylonien, chaldéen et araméen de l'antique Mésopotamie. C'est à partir du début de l'automne 1914 que l'apocalypse s'abat sur les Assyro-Chaldéens. « A cette date, note l'auteur, les troupes turco-kurdes font une incursion dans la plaine d'Ourmiah, une région frontalière située en Perse, et dévastent plusieurs villages, assassinent leurs habitants. » Il s'ensuit une année terrible, au cours de laquelle, sur l'ensemble du territoire turco-persan, des centaines de milliers d'Assyro-Chaldéens (selon plusieurs estimations, environ 60 à 70 % de la population totale) ont été massacrés ou sont morts de soif, de faim, d'inanition ou de misère, voire d'épuisement, sur les routes de l'exode et de la déportation.

Si cet assassinat collectif et indiscriminé occupe une place centrale dans la réflexion de l'auteur, ce n'est pas seulement en vertu de la dette familiale qui le relie à cette scène de destruction. Non. C'est parce que, dans l'interminable épopée de l'épouvante au XXe siècle, le martyre oblitéré des Assyro-Chaldéens a été une station décisive. La politique génocidaire qui l'a rendu possible a été « préméditée et planifiée à un haut niveau ». Joseph Yacoub cite un document syriaque de 1920 qui affirme sans hésiter : « Il existait un plan ottoman d'extermination des chrétiens de Turquie. » Pourtant, un siècle plus tard, l'anamnèse de cette tragédie reste sujette à caution. A l'exception de la Turquie, où le déni reste officiel, le génocide arménien est étudié internationalement, mais celui qui a frappé les Assyro-Chaldéens reste assez peu connu.

Comme si, parce qu'ils se situèrent à l'écart des grandes circulations historico-mondiales, les Assyro-Chaldéens s'étaient privés de l'attention planétaire. Yacoub pense que la persévérance peut finir par réparer ce délaissement. Il est l'exemple vivant de la « visibilité de la diaspora assyro-chaldéenne en Occident » et du rôle de gardien de la mémoire qu'elle entend remplir, surtout depuis les années 80. Le « printemps culturel et mémoriel » du peuple assyro-chaldéen n'est pas encore éclos, mais son livre pourrait faciliter son avènement. 

Enquête sur un génocide oublié
>>> BIO EXPRESS

Joseph Yacoub est professeur honoraire de science politique à l'Université catholique de Lyon. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les minorités dans le monde et sur les chrétiens d'Orient.

Et, l"exemple à suivre par tous les citoyens libres et qui veulent le rester en récupérant leur démocratie kidnappée.

(source : L'Humanité.fr (journal communiste français)

La fulgurante ascension de Podemos

CATHY CEIBE
JEUDI, 4 DÉCEMBRE, 2014
AFP
Lancée il y a moins d’un an, la formation de Pablo Iglesias bouleverse le paysage politique espagnol. Les sondages lui octroient une possible victoire aux élections générales de 2015. 
Ce parti est parvenu à capter le « basta ya » généralisé d’une société en rupture avec les institutions.
Madrid (Espagne), envoyée spéciale. Dans la famille Caballero Gonzalez, commençons par Jordi. Mécanicien de soixante et un ans, il est au chômage, comme 6 millions d’Espagnols. Sans détour, il affirme qu’il votera, l’an prochain, lors des élections générales, Podemos. Interrogez Flora, cinquante-sept ans, femme au foyer, vous obtiendrez la même réponse. Idem pour leur fils, Javi, vingt-huit ans, technicien en systèmes informatiques. Le programme de la formation, qui a vu le jour il n’y a même pas un an, en janvier 2014, ne circule pas. En tout cas, pas entre leurs mains. Et pourtant, les Caballero Gonzalez voteront pour ce parti qui, cinq mois après sa création, a obtenu 1,2 million de voix aux élections européennes et envoyé ainsi cinq eurodéputés qui siègent depuis au sein du groupe de la Gauche unitaire (GUE). Pourquoi un tel succès ? « La mauvaise politique, la corruption, la réforme du marché travail qui a conduit à plus de chômage », dit Jordi. « Il peut y avoir un changement », espère Flora. « Après tant d’années de crise, ni le Parti populaire (PP, droite) ni le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) n’ont apporté de réponse », déclare Javi.
Un récent sondage confirme les enquêtes de ces derniers mois : Podemos se hisse en tête des intentions de vote avec 28,3 %, dépassant la droite, larguant, loin, le Parti socialiste, et laminant les autres formations qu’elles soient nationalistes ou à la gauche de la gauche, comme Izquierda Unida (IU). La formation est un phénomène, à l’origine d’un big bang. Le gouvernement de droite a été contraint d’organiser un débat au sein du Congrès sur la « régénération » de la vie politique. Le PSOE a procédé à des primaires pour élire un nouveau secrétaire général de quarante ans. Le jeune député d’IU Alberto Garzon a annoncé qu’il était candidat aux primaires au sein de sa formation après que le coordinateur fédéral, Cayo Lara, eut déclaré qu’il ne se présenterait pas. Le paysage politique ibérique vit un bouleversement sous l’effet Podemos. Pas un jour ne se passe sans la publication ou la diffusion d’un article, d’un reportage. Son secrétaire général, Pablo Iglesias, élu à la tête du parti en novembre, est omniprésent. Pas même la quarantaine au compteur, son ton mordant décape. Coup de pub, matraquage ou cabale médiatique, Nous pouvons – la traduction de Podemos – fait vendre. Cette ascension fulgurante est d’abord le fruit du rejet majoritaire de tout ce qui a représenté la vie politique depuis la fin de la dictature.
L’université Complutense de Madrid est un vivier de la formation. Ses principaux dirigeants y ont fait leurs classes. Obtenir un entretien avec l’un des leurs relève en ce moment de la gageure. Dans le bureau de Juan Carlos Monedero cohabitent sa carrière universitaire et ses valeurs, ses engagements. On y voit un poster du Che, des autocollants du drapeau de la République, une affiche du mouvement zapatiste, une photo d’Hugo Chavez, président défunt du Venezuela et figure du renouveau de la gauche en Amérique latine, lors de sa venue à la faculté, et une bibliothèque d’ouvrages portant notamment sur l’Allemagne. Le professeur en sciences politiques ne manque pas d’images pour expliquer le succès de Podemos. Le parti est une sorte de « conte » et pour que « la fin soit heureuse », les acteurs – « les princes et les princesses » – ne suffisent pas. Il faut un décor, une ambiance… « En Espagne, nous avons une crise économique qui a explosé les coutures du régime de 1978 (la transition après la fin de la dictature – NDLR) : la monarchie, l’idée d’Europe, l’ascension sociale, la question territoriale, la relation avec l’Église », explique l’universitaire qui, il y a quelques années, a collaboré avec Gaspar Llamazares, député et ancien coordinateur fédéral d’Izquierda Unida.
L’explosion de la bulle immobilière, en 2008, a ravagé le pays au point de soulever l’indignation. La rupture est connue. Le 15 mai, des centaines de milliers de jeunes, soutenus par leurs parents et leurs grands-parents, ont envahi les places publiques contre « ceux qui ne nous représentent pas » et qui sont à l’origine non pas « d’une crise mais d’une arnaque ». « Le mouvement des Indignés a permis de construire un récit alternatif, progressiste », reconnaît Juan Carlos Monedero. Il y a aussi les têtes visibles du parti, dont « la trajectoire politique, tant dans les partis que dans les mouvements sociaux », a façonné « la conscience des limites des uns et des autres ». Podemos fédère le « basta ya » d’une société excédée : « L’épuisement des partis de la gauche et des syndicats qui ont laissé de côté une partie importante des citoyens, le bipartisme, la casse du modèle social européen, la rupture du pacte intergénérationnel qui a contraint à l’exil plus d’un million de jeunes Espagnols et précarisé la vie des retraités », énumère-t-il. Les politiques néolibérales appliquées avec zèle tant par les gouvernements conservateurs que socialistes ces quatre dernières décennies mais surtout l’austérité de ces quatre dernières années ont été d’une rare violence. Elles se comptent en millions de pauvres, de chômeurs, d’exilés. À cela s’ajoute une corruption endémique qui n’a rien à envier au berlusconisme. Tous les jours, des scandales apparaissent. Ils touchent toutes les institutions, les partis politiques, les syndicats, la couronne. Le dégoût se lit sur les lèvres. Podemos s’est engouffré dans la brèche, estimant, à juste titre, que les conditions du changement sont réunies. « Il faut une politique de la main dure et du nettoyage de la corruption. Le salaire maximum ne doit pas excéder trois fois le salaire minimum », revendiquent Jordi et Flora. Leur fils prône le même discours « corruption zéro », l’un des slogans phares de la formation. Des idées simples qui ont fait mouche. Le vocabulaire l’est autant et il s’est désormais imposé dans le langage courant. Les dirigeants sont la « caste ». Ils sont « ceux d’en haut » et « les gens » sont « ceux d’en bas ». On taxe volontiers la formation de « populiste ». Le leader Monedero assume. « Le populisme est un moment d’actualisation de la politique qui exprime la crise de la démocratie représentative. Si la démocratie libérale gère le conflit à travers la représentation, le moment populiste actualise le conflit. Le moment populiste a pour élément central la reconstruction de l’idée de peuple et il s’exprime par la nécessité d’un processus constituant. »
Sur le plan idéologique, Podemos n’est « ni de gauche ni de droite » mais revendique « la centralité » au sens de « la citoyenneté », cette grande majorité d’Espagnols qui souffrent de la crise. Le « we can » espagnol refuse d’être ainsi relégué aux extrêmes de l’échiquier politique afin de capter largement les voix où qu’elles se trouvent à l’image des 17 % d’électeurs de droite qui affirment vouloir voter pour lui en 2015. « Même si Podemos chante l’Internationale, l’organisation évite de se positionner sur certains thèmes comme par exemple le modèle d’État, et s’en tient à revendiquer un référendum où les Espagnols pourraient choisir la nature du régime. Il prend soin de ne pas employer des mots qui pourraient gêner l’électorat du centre et de centre droit comme la république, le féminisme ou l’immigration », soutient Daniel Ayllon, journaliste du mensuel La Marea, du nom des mobilisations sociales contre les « recortes », les coupes budgétaires dans les services publics comme la santé ou encore l’éducation. Pour le sociologue et directeur de la Fondation européenne des citoyens d’IU, Jaime Aja, « Podemos est une grande machine électorale » qui entend s’inspirer non pas de manière idéologique et programmatique mais d’un point de vue stratégique d’autres expériences politiques comme Syriza en Grèce ou le Mouvement 5 étoiles en Italie. « Les espaces pour lesquels le parti Podemos lutte sont hétérogènes tant en termes idéologiques que sociaux. Sur le plan idéologique, les contradictions sont évidentes. Il met des questions historiquement importantes pour la gauche de côté, comme la République, ou opte pour une position floue. Sur le plan social, les intérêts de la grande “classe moyenne” se juxtaposent. L’objectif est l’idée d’un grand projet moderne de teinte progressiste. Il reprend des lieux communs, sans s’expliquer sur des thèmes épineux tels que la politique fiscale ou le paiement de la dette. Mais le principal danger est la mise en avant de l’indignation comme projet purement électoral. Cela peut s’avérer désastreux pour la gauche politique et sociale », analyse-t-il. La formation, qui prône « l’horizontalité » tout en personnifiant le pouvoir autour de son secrétaire général, n’a pour ligne d’horizon que les élections générales et régionales. Et ne répond pas, du moins à l’heure où ces lignes étaient écrites, aux appels à la convergence lancés par le député Alberto Garzon. Quant aux municipales, c’est une autre affaire. À titre individuel certains se présenteront mais certainement pas sur des listes fédérant mouvements sociaux et partis. « Nous refusons la soupe de sigles », tranche Juan Carlos Monedero. L’autre raison, de l’aveu même de ses dirigeants, est que le parti n’a pas les moyens de contrôler l’ensemble des candidatures, et craint ainsi de présenter, à son corps défendant, « de nouveaux caciques, corrompus ou arrivistes », selon le journaliste Daniel Ayllon. « “Nous pouvons mais nous ne pouvons pas” est une blague qui circule chez les responsables de Podemos, soutient notre confrère. Il a un manque évident de cadres intermédiaires et à la base. Et son succès peut devenir problématique. Cela s’est déjà vu par le passé». C’était en 1982 lorsque le PSOE, après son raz de marée électoral, s’était retrouvé en difficulté. À l’époque, au sortir de la longue nuit du franquisme, il n’était question 
que d’espoir."












































































































































































































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